L’Histoire est remplie de génies, de personnages inspirants, desquels on ne peut qu’être envieux. Bien entendu, je ne vais pas vous en parler, parce que ce qui m’intéresse, c’est les fails, les boulettes, les grosses conneries. Et tous ces boulettes ont en commun d’être la conséquence d’une décision prise à la va-vite, sans vraiment réfléchir. Et là, on parle vraiment de boulettes à plusieurs centaines milliers de morts, un peu plus grave que d’oublier de mettre son frein à main.
Alors oui, on a tire parfois un peu sur la corde de la boulette. D’ailleurs vous savez quoi, on n’est pas profs d’histoire donc si vous voulez apporter des précisions, elles sont bienvenues.
La guerre contre la Prusse
Vers la fin des années 1860, les Français et les différents peuples germaniques n’auraient pas passé leurs vacances ensemble, notamment grâce à Napoléon III, qui aimerait bien marcher dans les traces de son tonton. Du coup, quand Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen est candidat au trône d’Espagne laissé vacant depuis 2 ans, Napo trouve que c’est pas du jeu parce qu’il se ferait encercler et lui dit d’arrêter stp. Comme il n’est pas trop pour la guerre, Léo accepte.
Sauf que Bismarck ça l’embête un peu, et vu qu’il sait que l’empereur est moins malin que son tonton sur un champ de bataille, il fait courir la rumeur qu’il a humilié l’ambassadeur français. Ni une ni deux, Napo dit que si c’est comme ça il lui déclare la guerre nananère. Au cours de cette guerre, les Français font ce qu’ils font de mieux, à savoir se faire rouler dessus par les Allemands en moins de 6 mois, et c’est comme ça qu’on a perdu l’Alsace et la Lorraine.
La bataille d'Azincourt
Le 25 Octobre 1415, 3 fois plus nombreux, les Français poursuivent une armée anglaise fatiguée, malade, et à court de bouffe. Jusqu’ici, ça se présente pas mal. Mais les Anglais ont un avantage stratégique non négligeable : un cerveau. Ils se mettent dans un endroit étroit pour pas se faire déborder et mettent des pieux aiguisés devant leurs lignes pour picoter les jambes des chevaux français. Si les Français s’étaient contentés d’attendre en coupant la retraite des Anglais, c’était gagné, mais il devait y avoir une dinde au four parce qu’ils se sont précipités. En vrai, ils sont vexés parce que les anglais se mettent à chanter pour les énerver. Il en faut pas beaucoup putain. Ils se jettent alors comme des fous dans le terrain rendu boueux par la pluie. Pendant ce temps là les anglais les arrosent de flèches OKLM, avant d’aller les finir avec leur infanterie légère.
Bilan : plus de 6.000 morts français contre à peine plus de 100 côté anglais. Tout ça parce qu’ils étaient vexés.
La guerre des petits gâteaux
En 1838, les Mexicains sont pas trop contents de la présence française chez eux, alors qu’on va quand même pas s’excuser de vouloir partager notre culture. Du coup, ils commencent à détruire des maisons et commerces français, ce qui n’est pas forcément très sympa. C’est le saccage d’une pâtisserie (le bâtiment, pas la délicieuse viennoiserie qui fait le charme et la renommé de la gastronomie française) et le refus du gouvernement de rembourser qui énerve vraiment les Français. C’est donc tout à fait logique qu’ils fassent un blocus sur l’ensemble des ports mexicains de l’Atlantique. C’est un minimum. On finit par arrêter quand les Mexicains promettent de rembourser. Haha, on est des génies de la négociation. Sauf que bof, vu qu’en vrai ils nous ont jamais payé, les bougres. On a donc mobilisé toute la flotte française parce que des casseurs avaient éclaté la vitre d’une boulangerie. Heureusement qu’on ne fait plus ça pendant la coupe du monde.
La bataille de la falaise rouge
On est en 208. L’état de Cao Cao se lance avec plus de 500.000 hommes sur le fleuve Yanghzi. En face, les royaumes alliés de Wu et Shu ont à peine 50.000 bonhommes. Mais ils la jouent fourbe : vu que les hommes de Cao Cao ont le mal de mer, un espion déguisé en un de leurs soldats suggère à leur général d’enchaîner les bateaux les uns aux autres pour éviter qu’ils ne bougent trop. Vu que réfléchir c’est pour les faibles, le gros cerveau qui dirige les hommes de Cao Cao se dit que c’est une idée de génie et ses hommes arrêtent de vomir partout. Mais les hommes de Wu et Shu envoient dans la foulée une lettre de capitulation, et s’arrangent pour que la délégation de bateaux qu’ils envoient pour négocier soit complètement inflammable. Ils font cramer le tout et l’intégralité de la flotte de Cao Cao est détruite.
Il aura donc perdu toute sa flotte et des centaines de milliers d’hommes parce qu’il n’a pas réfléchi aux conséquences d’un éventuel enchaînement de ses bateaux.
La retraite russe de Napo
Avant son neveu quelques années plus tard, Napo le premier aussi a pesé dans le game des mauvaises décisions. Après avoir roulé sur l’Europe au cours d’à peu près toutes les guerres qu’il a menées, il se sent plus pisser et se dit yolo, la Russie aussi je vais me la faire. Il embarque presque 700.000 bonhommes histoire d’être sûr de son coup. Pendant les 3 premiers mois, les russes sont bien emmerdés parce qu’ils ont pas de quoi se défendre. Du coup, ils se défendent pas. Logique. Une fois qu’il arrive à Moscou, il n’y a toujours pas eu de vraie bataille, ce qui doit le démanger. Et là il se rend compte d’un truc : 700.000 mannos, ça doit manger. Du coup, ni une ni deux , il rentre en France faire les courses, en oubliant un autre truc : l’hiver en Russie, il fait frisquet. Si on ajoute à ça le fait qu’il a toujours pas de bouffe sur le trajet retour, ça commence à piquer. C’est à ce moment que les Russes, qui ont un peu plus étudié le sujet, commencent à attaquer. Bilan : 380.000 morts, 100.000 prisonniers, 50.000 infirmes, et un renversement des rapports de force en Europe, tout ça parce qu’il a attaqué sans penser à la bouffe.
L'invasion de la Grèce par l'Italie
Au début de la WWII, Mussolini est jaloux de toute l’attention qu’on accorde à l’Allemagne et décide d’envahir quelqu’un, peu importe qui, pour montrer que lui aussi il sait faire. Après avoir fait tourner la mappemonde, son doigt s’arrête sur la Grèce alors il y va. Complètement désorganisés, sans moyen de transport ni réelle communication, les italiens attaquent en plus au début de l’hiver, sans vraiment avoir de bouffe. Une histoire de prix Nobel. C’est donc sans trop de problème que les Grecs les repoussent. Tout ça oblige l’Allemagne à venir en aide à son boulet d’allié, ce qui ralentit de quelques mois l’invasion de la Russie, la forçant à se dérouler en hiver, ce qui n’est en général pas une super idée.
La bataille de Changping
En 260 avant JC, l’armée de l’état de Qin assiégeait une forteresse de Zhao. Histoire d’être sûr, l’état de Zhao envoie à peu près un demi-million d’hommes pour les en empêcher. Les voyant arriver, les Qin font semblant de baltringuer et commencent à se barrer. Du coup les Zhao se disent que c’est déjà un peu gagné et se lancent comme des tarés à leur poursuite, laissant leur approvisionnement en retrait parce que ça nous ralentit tout ça, et puis est-ce qu’on a vraiment besoin de manger quand on est un vrai bonhomme ? Des hommes de Qin restés cachés en profitent pour faire un énorme barbeuc et déglinguent tout. Du coup, les Zhao, en découvrant le carnage, commencent à se dire qu’ils ont peut-être fait une petite boulette, et se retranchent. Sauf que quand t’as rien à manger ou à boire, bah tu meurs. C’est ce qui arrive 46 jours plus tard quand ils se rendent. Tous. Le général de Qin aurait épargné seulement les 240 plus jeunes soldats de l’armée Zhao avant d’enterrer vivant tous les autres survivants. Ça fait un gros trou.
La bataille de Trasimene
En 217 avant JC, alors qu’Hannibal et son armée font un voyage organisé du côté de chez les Romains, le général romain Flaminus arrive avec la sienne pour contrôler leurs papiers. Dès que ses éclaireurs en repèrent 3-4, il balance toute l’armée pour les massacrer, après tout qu’est-ce qui pourrait se passer de grave ? Oh, pas grand-chose, si ce n’est qu’Hannibal avait envoyé la plus grosse partie de son armée chercher des champignons en forêt le long du champ de bataille, ce qui fait qu’on les voyait pas. Ils reviennent par surprise au moment où les Romains ne peuvent plus trop reculer et c’est à ce moment que la boucherie peut commencer. Sur 30.000 romains, seuls 5.000 rentrent à la casa. S’il avait envoyé des éclaireurs dans la forêt, les carthaginois seraient rentrés au pays sans broncher.
La bataille de Carrhae
En 53 avant JC, Crassus, général romain, apprend que l’armée Parthe attaque l’Arménie. Du coup, comme il a pas de couilles, il en profite pour essayer de prendre les riches villes parthes sans défense avec une armée d’environ 40.000 hommes. Quand il arrive à Carrhae, l’une d’entre elles, après avoir marché toute la journée dans le désert, il tombe sur 10.000 cavaliers parthes, pas franchement décidés à le laisser passer. Il demande à ses hommes de se lancer direct à l’attaque, alors qu’ils sont crevés, ont faim et soif. Ils auraient pu camper, mais non, pas le temps pour ces conneries, on a l’esprit ailleurs. Du coup ils se font déboîter. Vers la fin de la bataille, ils proposent à Crassus de négocier, il accepte mais ils le butent par derrière. Dans les dents, sans couilles.
La morale de cette histoire c’est qu’il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant d’envahir la Russie.
Sources : Wikipédia, Hystoryextra