Le covoiturage c’est sympa, mais c’est encore mieux quand c’est gratuit. Ça s’appelle l’auto-stop et ça existe depuis la nuit des temps… même si avant ça s’appelait sans doute « l’animal-stop » ou la « charrette stop ». Bref, c’est vieux comme le monde ou presque et ça marche également très bien en voyage. A condition de respecter certaines règles.
Avoir une carte de la région
Primo, c’est pratique pour montrer à votre sauveur l’endroit précis où vous souhaitez vous rendre. Deuzio, ça permet également à ce dernier de vous indiquer où il peut vous déposer, malgré l’éventuelle barrière de la langue. Enfin, que vous ayez une carte, un bout de papier avec les principales villes sur votre route, ou carrément une appli GPS hors connexion sur votre smartphone, ça vous évitera les quiproquos et de vous retrouver à Bab el oued par inadvertance, tout ça parce que votre hôte n’avait rien compris à votre charabia.
Se renseigner sur la pratique de l’auto-stop dans le coin
Jetez d’abord un œil sur internet pour connaître les règles élémentaires locales en matière d’auto-stop. Dans certains coins des US et de l’Australie, c’est carrément illégal. Mieux vaut le savoir avant. Le geste pour arrêter une voiture peut également être légèrement différent d’une région du monde à l’autre. Si le bras tendu avec le pouce levé est communément utilisé, dans quelques pays d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud, on préfère le bras tendu à 45°, paume vers le sol avec un mouvement de haut en bas. Idem en Inde, on a déjà vu des auto-stoppeurs héler des voitures simplement en pointant l’index vers le sol. Renseignez-vous avant, c’est plus sûr.
Pancarte ou pas pancarte ?
Il y a deux écoles. Celle qui estime que la pancarte vous fait gagner du temps et peut décider un chauffeur de s’arrêter. Elle évite également de devoir baragouiner sa destination dans une langue qu’on ne maîtrise pas. Autre avantage qui peut s’avérer déterminant : une pancarte est personnalisable et il suffit d’y inscrire un truc marrant pour attirer la sympathie. Et puis il y a l’autre école : celle qui estime qu’une pancarte va faire renoncer certains automobilistes à s’arrêter, soit parce qu’ils estiment la ville trop éloignée, soit parce qu’ils ne la connaissent pas. Alors que sans elle, ils auraient pu éventuellement vous avancer de quelques kilomètres.
Mettre son sac à dos bien en évidence
Cela permet aux automobilistes de savoir que vous être un touriste et non un marginal susceptible de pourrir leur trajet. Ça peut paraître un peu bas du front comme raisonnement, mais les préjugés fonctionnent de la même façon un peu partout dans le monde. A vous de vous y adapter. Autre point important : voyagez léger. Les gros sacs de 70L avec la gourde en bandoulière et le sac de couchage roulé en boule au dessus, ça peut vite être rédhibitoire pour les automobilistes de passage.
Montrer que vous êtes Français
Chez nous, on a un peu de mal à être fier de notre nationalité, mais à l’étranger, les Français ont généralement la cote. Ce serait idiot de ne pas en profiter pour amadouer le chaland avec un joli drapeau tricolore cousu sur votre sac à dos par exemple. Pas besoin non plus de vous déguiser en Marianne. Allez-y avec modération sur le bleu-blanc-rouge.
Savoir dire non
Oui même si ça fait 3 plombes que vous grelottez sous la pluie sans qu’une seule voiture daigne s’arrêter. Si pour X raisons, votre instinct ou votre infaillible radar à emmerdes vous souffle de ne pas monter dans un véhicule, ne le faites pas. Prévoyez des excuses toutes faites comme de donner le nom d’une ville qui n’existe pas, ou carrément à l’opposé de la direction dans laquelle se dirige l’automobiliste. S’il accepte quand même, vous saurez que le type est vraiment louche. Expliquez lui alors que vous devez voir avec vos 3 amis qui vous accompagnent. Généralement, ça suffit à dissuader les relous.
Parler deux ou trois mots de la langue
Même si vous ne parlez pas couramment la langue de votre chauffeur, la moindre des choses est de baragouiner quelques mots. Généralement quand une personne s’arrête pour vous prendre en auto-stop, c’est qu’elle est un minimum curieuse et vous posera logiquement quelques questions, même les plus basiques : votre destination, votre prénom, votre nationalité et si vous avez des enfants (sauf si vous êtes vous-même assez jeune). Au pire, si vraiment vous ne captez pas un mot, il existe des applis de traduction instantanée hors ligne qui peuvent vous dépanner.
Prévoir des petits cadeaux
Oui voilà comme dans l’émission « nus et culottés », même si vous n’êtes pas obligé d’avoir un DESS en origami. Prévoyez des petits bonbons, des porte-clé Tour Eiffel, voire des stylos pour les enfants si vous voyagez dans des régions reculées d’Asie par exemple. A vous ensuite de sentir le bon moment pour donner votre cadeau, sans vous sentir obligé de le faire, s’il n’y a aucun échange avec le conducteur.
Accrocher le regard des conducteurs
Un auto-stoppeur émérite vous le dira : « tout se passe dans le regard pour espérer arrêter une voiture ». Pour cela, évitez de porter des lunettes de soleil pendant que vous attendez le pouce levé en bordure de route. Ça paraît évident, mais on n’y pense pas toujours, surtout sous un gros cagnard. Ah et aussi, souriez… vous paraissez tellement plus sympa comme ça.
Emporter de l’eau et de quoi manger
Il ne s’agit pas de faire un gueuleton, mais entre l’attente qui peut s’avérer longue sur le bord de la route, et le fait que votre chauffeur ne fait pas pension complète, mieux vaut prévoir au minimum une grande bouteille d’eau et quelques victuailles. En plus, c’est un excellent moyen de créer un lien avec le conducteur en lui tendant votre paquet de chips par exemple… au risque qu’il ne décide de tout bouffer évidemment.
Vous aussi vous faites partie de la team pouce en l’air ?
Source : tourdumondiste