Ah, les joies du travail en open space : convivialité, proximité, communication directe... tout se fait en transparence entre vous et vos chers collègues... Vous les adorez hein ? Ils sont tous vraiment sympa... Tous oui. Enfin presque tous, parce que bon à force de passer 10 heures par jour collés dans le même espace, y'en a bien un ou deux qui commencent (légèrement) à vous gonfler...
- Celui ou celle qui fait des mails collectifs, pour tout (mais surtout pour rien)
Tel le justicier des temps modernes, il est sur tous les fronts pour dénoncer les salauds inconscients qui osent "occuper une salle sans l'avoir réservée", ou les ignobles pourceaux qui ont "laissé des miettes de croissants sur la table de la machine à café". "L'emaileur collectif" envoie une missive vengeresse à la terre ENTIÈRE pour dénoncer le moindre "forfait", commis par UN individu isolé, accidentellement la plupart du temps. Et il exige réparation. - Celui ou celle qui passe ses coups de fil en hurlant dans l'open space (comme un veau)
Il n'agit pas ainsi à cause de problèmes d'ouïe, mais le plus souvent pour se faire mousser. Il trouve généralement sa conversation "spirituelle" et souhaite donc la "partager" avec tout le monde. En revanche, quand ce "beugleur nombriliste" passe ses coups de fils perso, à la crèche de son gosse ou pour dépanner sa box, bizarrement il arrive très bien à adapter son volume sonore... - Celui ou celle qui utilise 9 mots "anglais" par phrase ("you know what I mean ?")
Du genre "Je file au kickoff et derrière j'ai un call : tu peux mettre à jour la worklist et les KPI asap en vue du plan's board de demain ?" Es-tu conscient que 90% des mots que tu utilises existent en Français asshole... ? - Celui ou celle* qui en fout partout dans les chiottes, sans nettoyer, et ce dès 9H31 (chiottes dont l'entrée donne sur l'open space évidemment...)
Même si cela nous emmerde (au propre et au figuré), il est dans son bon droit d'aller faire popo au boulot. En revanche, il n'était pas obligé de laisser les chiottes dans cet état, ce détraqué intestinal ; d'autant qu'on doute qu'il en fasse autant chez lui. C'est toujours impressionnant de constater que partout où l'on va, on retrouve ce genre de porc. - Celui ou celle qui ne quitte pas ses écrans des yeux (sous aucun prétexte)
Pas même pendant que vous lui faites une présentation sur laquelle vous avez bossé pendant des mois. C'est pas qu'il soit plus occupé que vous (bien au contraire), c'est juste que vous n'êtes pas suffisamment important pour qu'il vous accorde davantage d'attention qu'au dernier spam qu'il vient de recevoir, ou à sa partie de Candy Crush. En général, il a du galon pour se permettre ça, le salaud... - Celui ou celle qui fait de la "veille active" (mais en fait non)
Qui glande sur le net oui. Le même gus qui arrive à 10H30 le matin, qui prend 2 heures (minimum) pour déjeuner (à partir de 11H45 en général), et qui se casse à 17H (au plus tard). En vous laissant assumer une (grosse) partie de son taf, bien entendu ; c'est là que le bât blesse. - Celui ou celle qui "bitch" (à chaque fois qu'il/elle l'ouvre)
Qui dit du mal, de tout le monde, à tout le monde, tout le temps : parfois subtil, parfois moins, parfois fondé, parfois pas, c'est pas son problème. Votre boss se tape Sophie, de l'accueil, depuis des mois ? C'est son idée. On vous appelle "M. Hémorroïdes" depuis cette tâche sur vos fesses, après votre déjeuner dans le parc ? C'est encore lui... - Celui ou celle qui fait des blagues de merde (et qu'est trop fier de lui/d'elle)
Les jeux de mots tout moisis, les pires calembours, les blagues salaces : rien n'est trop énorme pour lui. Une sorte de Jean Roucas en puissance. Que vous côtoyez 8 heures par jour. 5 jours par semaine. 11 mois par an. AAAAAAAHHHHHHHHHAAAAAAAAAAAHHHHHH ! NOM DE DIEU JE VAIS TE SAIGNER. - Celui qui a "la dalle" (et ça se voit)
Son seul objectif : pécho tout ce qui passe. En général il a un sacré passif dans la boite (son "tableau de chasse" comme il dit fièrement), à tel point qu'il est blacklisté par tous les membres du beau sexe, et qu'il voit par conséquent sa marge de manœuvre considérablement réduite. Du coup, "le dalleux" se rabat 1) sur les nouvelles et innocentes recrues n'étant pas encore au courant de ses pathétiques antécédents et 2) sur les brebis égarées et alcoolisées qui baissent leur garde tout à la fin de la soirée de Noël ou du barbecue annuel... - Celui ou celle qui est tout le temps surmené (tout le temps, tout le temps)
C'est celui à qui il ne faut jamais demander si ça va, si ça se passe bien sur ses dossiers... Non parce que tu comprends "en ce moment je touche vraiment pas terre, je suis overoverbooké, je sais même pas comment je tiens le coup, je suis à 2 doigts du nervous breakdown". Tu m'en diras tant. Et vous, vous passez vos journées à enfiler des perles peut-être...?
De temps à autres, un bon top de rageux ça fait quand même du bien.