L'été quand on est jeunes, étudiants, fauchés, ou les trois riment plus souvent avec "petit boulot" qu'avec farniente. On se demande bien pourquoi on les appelle petit ces boulots car mis à part le fait qu'on va se les farcir que pendant deux mois au max, ils sont globalement tout aussi casse burnes que ceux qu'on fera plus tard pour pouvoir payer le loyer d'un 30 m² et des croustibats. Mais le plus dur dans le job d'été, c'est pas le boulot, c'est ceux à qui on va devoir parler. Bizarrement peu importe le job c'est toujours les mêmes :
- Celui qui n'attendait que vous pour pouvoir chier sur le reste de ses collègues
Il ne peut décemment pas le faire devant les mecs avec qui il bosse depuis 10 piges. Mais dès que de la viande fraîche se ramène, il lui balance toutes les horreurs et autres potins qu'il a accumulé depuis un an. Préparez vous à acquiescer avec un sourire gênant le moindre "Tu le répètes pas hein, mais j'ai vu Nicole piquer des couverts en plastique et il parait qu'elle boit en cachette" - Celui qui vous en veut à mort de n'être là que "pour payer vos vacances"
Vous êtes pistonné c'est écrit sur votre front, et il va vous le faire payer. C'est pas un bâton qui vous mettra dans les roues mais un séquoia massif. Vous faire chier va devenir son passe temps. De toute façon vous n'êtes rien qu'"une jeune feignasse qui connait rien au boulot" donc vous l'avez pas volé. Enfin, c'est ce qui dit entre deux siestes... - Celui qui prend son métier relou beaucoup trop à cœur et que ça en devient gênant
Persuadé que son corps de métier est rempli de "nuances complexes qui demande des années d'entraînement avant d'être maîtrisées" il pourra vous parler des heures de ses techniques spéciales de "déplacement synchronisé d'organismes non mouvants" (en vrai vous portez des trucs lourd). Il aura du mal à voir qu'en une demi journée vous faites son métier mieux que lui, et bien sûr il ne parle QUE de boulot... - Celui qui n'a qu'une blague nulle, qu'il fait tous les jours
"A deux mains et à deux pieds" "Enleve ta culotte c'est moi qui pilote" Peu importe sa punchline, pour lui elle n'a d'intérêt que si elle est répétée tous les jours, à la même heure, sur le même ton. - Celui qui pense que vous êtes là pour faire son boulot
Vous ne vous êtes pas encore renseigné auprès de la direction, mais il vous semble que poser son cul dans un coin et dire "oh laisse donc ça le jeune va bien le faire" à tous les gens qui lui apportent un truc à faire n'est pas un métier. Mais pour lui ça a l'air de marcher, il y met même toute son énergie. - Celui qui picole bien comme il faut
Lui est presque sympa. Par contre impossible de suivre son rythme. Avec 15 ans de picole derrière lui, il maîtrise les échappées comme personne, restez dans le peloton avec les autres et n'essayez surtout pas de l'attaquer sur ce terrain. Votre foie y resterait. - Celui qui a visiblement quand même vachement envie de vous baiser
Quand il a réussi à vous convaincre qu'avec la chaleur qu'il faisait vous bosseriez mieux en slip, vous vous êtes déjà douté de quelque chose. Mais c'est surtout quand il a voulu déloger ce moustique qui vous serait "rentré dans la bouche" à l'aide de sa bite que vous vous êtes dit qu'il y avait un truc... - Celui qui pue, ok il fait chaud mais là ça craint
Pourquoi c'est toujours ceux qui sentent le plus qui parlent le plus près... Un mystère de la vie. - Celui qui veut absolument faire "djeun's"
D'après lui il en a "sa claque d'être entouré de ringardos" et puis "l'âge c'est dans la tête", lui il "kiffe s'éclater comme un malade et faire la bamboule". Il va vous gonfler comme des lèvres de femmes de milliardaires et vous n'avez aucun moyen de vous échapper... - Celui qui parle trop de sa vie
Vous allez en bouffer des photos du petit Ludo 3 ans qui fait ses premiers pas, et des histoires de Sophie la belle soeur qui s'est "maqué avec le mauvais Jules". Après deux trois soupirs, une dizaine de "ah c'est sûr c'est pas facile", et quelques "c'est la vie", vous aurez déjà des envies de meurtres, et il n'est que 9h27...
Vous les aurez bien méritées vos vacances.
Source : Des étés pourris...