En France, on ne censure pas des masses. La preuve, Florent Pagny a pu chanter Ma liberté de penser sans aucune contrainte. Oui, c’était le meilleur exemple que j’avais sous la main. Mais dans le monde, la liberté de diffuser des chansons, elle, elle n’est pas toujours garantie. Et dans certains pays, on a tout simplement décidé d’interdire des titres. Là-bas, le gouvernement, c’est un peu comme le mec côté passager dans la bagnole : c’est lui qui décide ce qu’on a le droit d’écouter, et c’est lui qui met son droit de véto sur les chansons qu’il n’aime pas.

Les chansons des Beatles ont été interdites aux Philippines

Vous pourriez imaginer tout un tas de raisons politiques pour lesquelles les Beatles ont été interdits aux Philippines, mais aucune ne serait aussi bête que la réalité. La vraie raison, c’est que Ferdinand Marcos, Président du pays entre 1965 et 1986 (et président du mauvais goût, en passant) ne les aimait pas parce qu’ils avaient snobé sa femme Imelda Marcos. La première dame leur avait envoyé une invitation à déjeuner qu’ils ont dû refuser parce qu’ils avaient déjà pris un engagement, et ça ça a bien énervé le petit Ferdinand. Le gars a piqué une colère et décidé qu’on n’écouterait plus les Beatles dans son pays. L’interdiction n’a pas duré très longtemps, mais assez pour qu’on comprenne que Ferdinand Marcos était un gamin.

"Nini to salite" de MPR est interdite en République Démocratique du Congo

En Novembre 2021, la RDC a interdit plusieurs chansons qui critiquaient le gouvernement. Preuve, s’il en fallait, que le terme « Democratique » présent dans son nom n’est pas vraiment justifié. Parmi ces chansons, on retrouve Nini to salite, une chanson du groupe MPR (Musique populaire de la révolution) qui a passé le million de vues en quelques jours sur YouTube. Le titre parle de la souffrance du peuple congolais et met directement en cause le pouvoir en place. Du coup, on peut comprendre qu’un pays avec un gouvernement autoritaire la mette directement sur sa black-list.

"Ohio" de Crosby, Stills, Nash & Young a été interdite dans l'Etat d'Ohio

Le 4 mai 1970, une fusillade a eu lieu dans l’université d’État de Kent en Ohio. La Garde nationale de l’Ohio avait tiré sur des étudiants qui manifestaient pacifiquement contre la Guerre au Vietnam, faisant 4 morts parmi eux. Un mois plus tard, Neil Young et ses potes Crosby, Stills et Nash chantaient Ohio, un titre qui raconte cet événement. Les paroles expliquent que les « petits soldats de Nixon » ont fait « quatre morts en Ohio », ce qui n’a évidemment pas plu au pouvoir. La chanson a été interdite dans la plupart des grosses radios et dans l’Etat d’Ohio, mais beaucoup de radios indépendantes ont continué à diffuser le titre en soutien aux musiciens et aux manifestants, ce qui l’a propulsé à la 14ème place des charts. Un effet Streisand comme on les aime.

"I Don't Want to Get Well" d'Arthur Fields a été interdite par les Etats-Unis

En 1918, en pleine Première Guerre mondiale, est sortie cette chanson qui parle d’un soldat blessé qui ne veut pas aller mieux et retourner au front parce qu’il est tombé amoureux de son infirmière. Le thème est plutôt marrant, mais la blague n’a pas tellement fait sourire le département de la guerre des Etats-Unis qui a préféré interdire le titre de peur que les vrais soldats ne prennent exemple sur le mec de la chanson. Pas très fun les mecs.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

"It's Wrong (Apartheid)" et les autres chansons de Stevie Wonder ont été interdites en Afrique du Sud

En 1985, l’Apartheid, le régime de ségrégation en Afrique du Sud, était encore en place. Du coup, quand Stevie Wonder a sorti It’s Wrong, une chanson qui explique à quel point l’Apartheid est une mauvaise chose, c’est mal passé au niveau du gouvernement. Mais ce qui a réellement décidé la South African Broadcasting Corporation à bannir les chansons de Stevie Wonder de ses radios, c’est quand le chanteur a reçu un Oscar la même année et qu’il l’a dédié à Nelson Mandela, prisonnier politique depuis 1962. Ça, ils ont vraiment pas aimé.

"Go Go" de BTS a été interdite de diffusion en Corée du Sud

Aussi étonnant que ça puisse paraître, plusieurs chansons de BTS – le groupe Sud-Coréen qui exporte le plus dans le monde – sont interdites sur les ondes dans le pays de la K-pop. C’est le cas de la chanson Go Go, dont les paroles ne sont pourtant ni politiques, ni violentes. La seule raison qui a poussé la Corée du Sud à en interdire la diffusion en radio, c’est que les paroles comportent des expressions d’argot comme « Yolo Yolo ». Il faut croire que les autorités coréennes valent nos Académiciens français dans la catégorie « Gros boomers ».

Plein de chansons sont interdites en karaoké en Chine

Bon, déjà, la Chine est un des plus grands pays en matière de censure, donc pas mal de chansons y sont interdites, mais une news en particulier nous a bien fait marrer en 2021. En effet, la Chine a décidé d’interdire des chansons EN KARAOKÉ parce qu’elles pourraient « menacer la sécurité nationale ». Je sais pas s’ils ont déjà participé à un karaoké les gars, mais ça lance rarement des révolutions. Parmi les chansons interdites, on retrouve À la volonté du peuple, tirée de la comédie musicale Les Misérables et devenue un hymne des manifestants à Hong Kong. On espère qu’ils leur laisseront Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion sinon il n’y aura vraiment plus aucune bonne raison de vivre en Chine.

Bon, maintenant qu’on ne peut plus chanter, allons voir les pays où internet est le plus censuré.