Le verdict de cet enfoiré de conseil de classe est formel : à ce qu'il paraîtrait, vous n'auriez pas le niveau suffisant pour passer dans l'année supérieure. Vous n'êtes pas d'accord, mais comme personne ne semble vous écouter il va falloir admettre l'inévitable : vous retapez. Comme on ne veut pas pour autant que vous vous fassiez du mouron tout l'été, on vous a fait ce petit top. Commencez par l'apprendre par cœur (et puis faites ça sérieusement cette fois!), ça vous mettra dans l'ambiance.
- Vous pouvez changer toutes vos options, c'est fou tout ce qu'on peut faire.
Voire même de filière. Pour mettre un peu de piment à ce recommencement. Qui sait, peut être que vous étiez juste dans la mauvaise voie, celle qui a étouffé le génie en vous, celui qui ne demande plus aujourd'hui qu'à se révéler au grand jour. - Personne ne vous connaît, rien ne vous empêche de réinventer votre passé
Si vous êtes plus âgé que les autres, c'est parce que vous avez passé un an dans un gang au Honduras. - Au tout début, vous aurez l'air d'en savoir dix fois plus que les autres.
Pour la première fois de votre vie, avant que la tête de classe ne vous rattrape, vous bénéficierez d'un court laps de temps où vous pourrez flamber en faisant étal de vos connaissances devant vos camarades admiratifs. - Vous pourrez vous mettre la tête de classe dans la poche (et la vie c'est le réseau)
Grâce à ce même court laps de temps où ils penseront que vous êtes des leurs et où ils accepteront donc sans se méfier de vous passer l'intégralité de leurs cours. Avec un peu de chance vous entrerez dans le cercle vertueux de la réussite scolaire et ne serez donc jamais démasqué. - Pour les profs, vous êtes le roc rassurant fendant l'océan de nouveaux visages
Même s'ils n'ont jamais pu vous blairer, vous aurez le droit à des sourires complices et à de petites private jokes. Peut-être même qu'on vous proposera un café pour discuter du bon vieux temps la larme à l’œil. L'adversité fédère. - Vous êtes le dépositaire de la mémoire de cet établissement, voyez la vie comme un roman de fantasy.
Seul vous connaissez le raccourci pour passer devant tout le monde à la cantine et la seule maladie capable de faire fléchir l'impitoyable infirmière scolaire. Sans les redoublants pour transmettre leur savoir aux nouvelles recrues, ces traditions sombreraient infailliblement dans l'oubli. - Vous avez une année de plus pour réfléchir à votre projet professionnel.
Et, sachant que l'année dernière vous vouliez être médecin et l'année d'avant fleuriste, c'est pas plus mal d'attendre que vous vous stabilisiez émotionnellement et que vous appreniez à mieux appréhender la réalité du marché. Non, aimer les fleurs ne suffit pas pour être fleuriste, merde. - Vous faites de sacrées économies en termes de matériel scolaire.
On ne parle pas seulement des manuels. En 10 mois vous avez utilisé 3 feuilles volantes et vos stylos sont encore dans leur emballage. Vous n'avez plus qu'à réinvestir l'argent dans le pot-de-vin que vous verserez à Mme Pinchon la prof de maths et c'est la moyenne assurée ! - Votre vie sociale était une bonne excuse pour ne pas travailler, maintenant vous n'en avez plus.
Réfléchissez-y à deux fois avant de faire copain-copain avec la nouvelle génération, et profitez plutôt des dîners de classe où vous ne serez pas convié pour leur passer devant aux examens. - Le programme de l'année à venir vous attend au chaud dans votre placard.
Certes incomplet, et, certes, en bordel. Mais vous avez deux mois devant vous pour remettre un peu d'ordre là-dedans et faire la liste des questions qui tombent aux interros.
Vous arriveriez presque à nous rendre jaloux, petit veinard.