Si ce n’est pas toujours évident de garder ses nerfs dans la vie de tous les jours, ça l’est encore moins pendant une compétition sportive. L’enjeu de tel ou tel match, la trogne d’un adversaire qui nous revient pas, les conditions climatiques défavorables sont autant de (bonnes) raisons d’en coller une à l’équipe adverse. Voici les plus belles bastons du sport, ou quand la vengeance se met au service du collectif.
Maradona contre le reste du monde (foot)
Joueur de génie et cocaïnomane notoire, Maradona n’a eu cesse de forger sa légende à coup d’exploits et de dérapages. En témoigne cette bagarre lors de son dernier match avec Barcelone, où, mécontent du traitement que lui avait infligé Andoni Goikoetxea (dit le « Boucher de Bilbao ») lors d’un match précédent, El Pibe de Oro fait admirer son jeu de jambes aérien. Un classique pour l’auteur de la main de Dieu.
URSS - Hongrie aux JO de 1956 (water-polo)
Il arrive que le sport fasse encore mieux son travail que l’histoire. Nous sommes en 1956, et un mois auparavant, les chars soviétiques de Kroutchev massacrent l’insurrection hongroise chez elle, à Budapest. Hongrie et URSS se retrouvent aux JO, en phase finale de water-polo. Et rebelotte : alors que son équipe est à la rue, le Soviétique Velentin Prokopov s’en prend à son adversaire Ervin Zador, à une minute de la fin du match. La police interviendra, et les Hongrois soulèveront le trophée final. La plus belle revanche qui puisse être, non ?
Cantonna, le crampon du King (foot)
C’est l’histoire d’un mec qui n’aurait pas du. L’histoire d’un supporter un peu trop bavard qui a oublié la proximité entre les tribunes de Premier League et la pelouse. L’histoire d’un type qui n’oubliera jamais la trace du crampon de « King » Eric Cantona.
Les petits loups de Clairefontaine (foot)
En 1999, les caméras de Canal + se posaient à Clairefontaine pour suivre la formation de la génération 87 à l’INF. Parmi les membres de cette promotion, Hatem Ben Arfa et Abou Diaby, deux joueurs au grand talent mais qui peinent aujourd’hui à donner leur pleine mesure. Souvenirs d’Hatem et Abou quand ils n’étaient encore que des enfants.
Toulon - Bègles en 1991 (rugby)
On ne sait pas trop où se déroulait l’action en ce beau jour de 1991 : dans un show télévisé, dans une arène romaine ambiance Gladiator, ou devant un simple match de Top 14 ? Pour lancer cette baston qui devait rester dans les annales du Rugby, les joueurs de Bègles accueillent leurs adversaires toulonnais par des « Moscato enculé » qui ne pouvaient qu’appeler à une réponse ferme et directe. Mandales, torgnoles, et bourre-pifs : tout bon combattant devrait s’inspirer de ce combat de légende, étendu sur 80 minutes, pour distribuer aux mieux ses châtaignes. Pour les Toulonnais encore nostalgiques, rappelons que c’est bel et bien Bègles qui a fini champion cette année-là…
Les Pistons contre les Pacers en 2004 (basket)
On associe souvent la castagne au rugby, mais le basket a prouvé qu’il pouvait lui aussi se donner du mal pour régaler les spectateurs en tribunes. Ce 19 novembre 2004, les Pistons et les Pacers vont en découdre violemment. A l’origine de la rixe : une canette de soda balancée sur le torse de Ron Artest. Un motif bien futile qui mènera à une suspension de … 86 matchs, sanction la plus sévère jamais infligée à un même joueur par la NBA. Chapeau.
Pays-Bas Vs Portugal en 2006 (foot)
La scène est insoutenable. 90 minutes de combats, de mauvais gestes, d’attentats. Entre le Portugal et les Pays-Bas, le huitième de finale de la Coupe du monde 2006 dégénère. Au cours de ce match de bouchers, pas moins de 16 cartons jaunes et 4 rouges seront distribués par Mr Ivanov. Les partenaires de Cristiano Ronaldo finiront par s’imposer 1-0 avant de chuter, encore meurtris, face aux Bleus en demi-finale.
Bayi Vs Georgetown, 2011 (basket)
Les relations diplomatiques entre la Chine et les USA n’ont jamais été simples. Mais quand-même ce n’est pas une raison pour distribuer des uppercuts, qui plus est en match amical. Ce jour d’août 2011, les Bayi Military Rockets (équipe pro Chinoise qui porte adéquatement son nom) défie les universitaires de Georgetown à Pékin. Tout ce qui est présent dans l’arène sera bon à intégrer dans la rixe, des bouteilles d’eau utilisées comme projectiles, aux chaises qui feront office de boucliers. Pas certain que les deux équipes se retrouvent de si tôt.
Chicago contre Saint-Louis, en 1991 (hockey)
En 1991, une rencontre de Hockey inscrit les deux équipes qui y prennent part dans la légende. Non pas que le match ait été riche en buts ou en gestes de hautes volées. Non c’est plutôt le comportement des joueurs qui fit mouche. Les petits gars de St Louis Blues et ceux de Chicago Blackhawls, au coude à coude en championnat, vont se bastonner à deux reprises, au cours des premiers et deuxièmes tiers-temps. Bilan du jour : 12 joueurs exclus, 10 000 euros d’amende pour chaque équipe, et une rencontre restée dans l’imaginaire collectif sous le nom de « Massacre de la St-Patrick ». Des hommes de spectacle on vous dit.
La Nouvelle-Zélande face aux Iles Cook, en 2008 (rugby)
Susceptibles, les All Blacks ? En tout cas, ils ont l’air de détester qu’on se paye leurs tronches. Alors qu’ils défient les Iles Cook en 2008, une équipe en tutu blanc qui n’a pas de quoi leur faire peur, les Néo-Zélandais sont victimes d’une vilaine missive de leurs adversaires. Les Iles Cook y vont de leur propre Haka, histoire de montrer à leurs voisins qu’ils peuvent eux aussi dégainer une chorégraphie de saltimbanques et des regards faussement intimidants. C’en était trop pour les derniers Champions du Monde, qui ne peuvent résister à l’idée de déclencher une baston d’avant-match, comme ça, pour se mettre en jambes.
Valence-Inter, 2007 (foot)
C’était lors des huitièmes de Ligue des Champions qui opposait L’Inter de Zlatan à Valence beh de Valence quoi. L’Inter est éliminé après un match nul (0-0), mais le plus important dans l’histoire, c’est la bagarre qui en découle juste après le coup de sifflet. L’Espagnol David Navarro pète un câble, sort du banc de touche et fout un pain à Nicolas Burdisso, ce qui lui fracture le nez. S’ensuit une bagarre générale notamment dans les vestiaires. Résultat : 7 mois de suspension pour le joueur espagnol.
Philippine - Australie, en 2019 (basket)
Encore du basket, et cette fois-ci ça concerne l’Australie et les Philippines. L’enjeu était assez gros sachant qu’il s’agissait d’un match qualificatif au mondial 2019. Une grosse baston éclate sur le parquet après que le coude de Roger Pogoy ait touché un joueur australien. Le match a du être interrompu et 13 joueurs ont été exclus (ça fait beaucoup). Sachant que 9 Philippins ont été exclus, c’est l’Australie qui a été désignée gagnante du match. Et oui… tout ça juste pour un coude.
Parfois le public s’en mêle, et alors là le résultat n’en est que plus beau.