Ça y est, l'édition 2012 du Festival d'Angoulême est lancée. L'occasion de revenir sur les auteurs qui ont marqué 39 festivals BD, avec les multitudes de prix qui changent de nom au fil du temps (l'Alph'art, L'Alfred...). Retour sur celle et ceux qui ont fait les beaux jours du Festival des bulles.
- Marjane Satrapi : prix du Meilleur album en 2005 avec Poulet aux Prunes (récemment adapté au cinéma). Après la publication des 4 tomes de Persepolis (2000-2003) qui ont connu le succès que l'on sait, puis Broderies, nommé en 2004, Marjane Satrapi a dû attendre 2005 pour être récompensée.
- Manu Larcenet : Larcenet voit reconnu à Angoulème un autre aspect de son talent. Prix du Meilleur album en 2004 pour le 1er tome du Combat Ordinaire et prix du jury oecuménique de la Bande-Dessinée en 2005 pour le 2ème tome. Cet habitué d'Angoulême fait partie des classiques de la BD francophone. A quand un prix Larcenet ?
- ZEP : prix Alph'Art jeunesse 9/12 ans pour le tome 4 de Titeuf: C'est pô Juste en 1996. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le dessinateur suisse, sa consécration à Angoulême a contribué au grand succès de Titeuf. Même si Franck Margerin avait lancé la mode du héros à mèche blonde avec l'Abominable Manu quelques années avant, le petit casse-pied de Zep fait encore les beaux jours des cours de récré et a même eu droit à son long-métrage.
- Daniel Clowe : nommé pour l'Alph'Art du Meilleur album étranger en 2000: avec Like a Velvet Glove Cast in Iron. (Comme un Gant de Velours pris dans la Fonte). Il n'a pas gagné, mais sa nomination a contribué à faire connaître Daniel Clowe en France. L'année 99 a d'ailleurs été prolifique pour cet auteur, puisqu'après Like a Velvet Glove Cast in Iron, il nous a gratifié du célèbre Ghost World. Grâce lui soit rendue et merci au Festival d'avoir mis en lumière cet auteur talentueux.
- Jordi Benet et Enrique Sanchez Abuli : Alfred du Meilleur Album étranger: Torpedo en 1986. Il y a 25 ans (ce qui ne nous rajeunit pas) ces deux bédéistes espagnols étaient récompensés pour une BD sombre de gangsters dans l'Amérique des années 30. Depuis, c'est un classique, un vrai.
- Bastien Vivès : révélation en 2009 pour Le goût du chlore. Bastien Vivès fait partie de ces auteurs dont la "médiatisation" du fait du Festival, a vraiment accéléré la carrière, même si leur talent les aurait propulsés sur le devant de la page (ben oui on peut pas parler de scène en BD) tôt ou tard. Depuis, ce jeune auteur trace sa route, notamment avec le très beau Polina, paru en 2011 et salué par la critique.
- Brecht Evens : prix de l'Audace en 2011 avec Les Noceurs. Ce Flamand iconoclaste peint ses albums à l'aquarelle et a sorti une nouvelle BD, Les Amateurs, fin 2011. Rassurez-vous, il est bien évidemment traduit en français.
- Alan Moore et David Lloyd : Alph'Art du Meilleur album étranger en 1990 avec V for Vendetta. Son Altesse-Brillantissime-Immense-Monument-de-la-BD Alan Moore électrifie l'édition 1990 du festival (à laquelle les Rita Mitsuko ont refusé de participer, pour la petite histoire) avec cette BD anarchiste, qui connaîtra le succès que l'on sait. Même si Alan Moore-Gloria-Hosannah avait déjà une solide réputation outre-Atlantique, ce prix fera plus largement connaître l'un des plus grands scénaristes de tous les temps au public français.
- Naoki Urasawa : prix de la Série pour 20th Century Boys en 2004. Auréolée de plusieurs prix, cette série brillante écrite et dessinée par l'auteur du non moins brillant Monster a connu un coup de jeune en France, grâce à la publication de la fin, 21th Century Boys, entre 2006 et 2007.
- Charles Burns : les Essentiels d'Angoulême en 2007 avec Black Hole. Réédité en un seul volume en 2006 en français, le roman graphique culte a été logiquement récompensé et a permis de redécouvrir un artiste d'exception.
Et aussi Arleston et Tarquin, Reiser, Franck Miller, Blutch, Carlos Gimenez...