La publicité vise à nous vendre des choses. Pour être plus précis, la publicité vise à nous donner envie d’acheter des choses. Et l’envie, par quoi passe-t-elle ? Par des stimuli visuels, sonores, par la pénétration en scred de notre inconscient en activant nos émotions les plus primaires. Bref, par la manipulation. Pas si fine, la manipulation. Pas si fine.
Les visuels non contractuels
Les termes « suggestion de présentation » et « visuel non contractuel » n’ont aucune valeur légale. Du coup, c’est la teuf. Il suffit de retrouver sur l’illustration de l’emballage des éléments qui composent le produit pour que le visuel ne soit pas considéré comme trompeur par la justice. Et que je te vends des hamburgers juteux aux couleurs criardes pour que tu achètes une pauvre merde surgelée sans goût. C’est la teuf, on vous dit.
La fausse modestie
« On a merdé » en 4×3 après une affaire médiatique. Ou « Avant, nous faisions comme ça. Mais ça, c’était avant… » La fausse contrition publique n’est pas que l’apanage des politiques. Les marques savent bien que le but, pour vendre, c’est qu’on parle d’elle.
Noyer le produit que l'on veut vendre au milieu d'autres modèles en affichant leurs prix
Trois modèles d’une même marque sur une affiche. Le premier est trop cher pour ne pas nourrir de soupçons, le troisième si peu cher qu’on se sentirait radin de s’y intéresser ; mais celui du milieu… Pas de doute, c’est bien ce produit-là que la marque veut écouler.
Les réductions absurdes
SUPER PROMO ! Le prix a baissé ! La quantité aussi, en fait. Et le prix au kilo n’est lisible que par The Sentinel. Et encore, avec une loupe.
Deux pour le prix d'un
Au supermarché, quand on n’arrive pas à écouler ses trucs, le mieux est de s’en débarrasser avant qu’ils ne périment. Pour autant, on ne compte pas non plus baisser les prix en soi. On affiche donc des promos sur les quantités pour booster les ventes d’un article invendable.
Une variante : l’astérisque « pour les détenteurs de la carte du magasin ».
L'effet Gruen
L’architecte Victor Gruen a mis au point une technique d’achalandage des produits dans les magasins visant à désorienter le consommateur de façon à lui faire perdre de vue ses intentions originelles. Le but, en gros, c’est de l’assommer de produits et de maximiser son parcours au sein de la surface de vente en éloignant les produits associés. De cette manière, le visiteur tend à acheter n’importe quoi.
La disposition des produits dans les rayons
Les produits chers ne se vendent pas : on va donc les mettre tout en haut, visibles quand même, mais tout en haut. Les produits pas chers ne rapportent pas. On va donc les mettre en bas, pas pratique d’accès et dans une relative désorganisation. Et les produits de prix moyen, ceux qui rapportent beaucoup et vite, sont pile à hauteur de vue.
Heureux sont les géants qui échappent à cette manipulation toute pourrie.
Les mascottes
L’humain a une tendance naturelle à ressentir de l’empathie pour ce qui lui ressemble en plus mignon. Choisir une mascotte anthropomorphisée a donc le mérite à la fois de donner une identité forte à la marque, de séduire les enfants, et de donner confiance aux consommateurs. Les ventes augmentent, parce qu’il est mignon ce petit chien qui mange des croquettes de soja en étant doué de parole.
La stratégie d'influence
La stratégie d’influence est une pratique de plus en plus répandue consistant à faire parler de l’univers d’une marque en dehors des circuits de promotion traditionnels. En activant un réseau de lobbies très puissant, on peut ainsi s’arranger pour que des personnalités, dans des interviews normales, expriment leur préférence pour tel type de voiture ou tel type de médicament, sans nécessairement citer de marques ; on commande des études, sérieuses, en activant des réseaux dans les médias. On impose un agenda national au profit d’une marque.
La mise en balance des sentiments du consommateur
Les publicitaires savent utiliser l’environnement dans lequel s’inscrira la communication de la marque dont ils cherchent à vanter les mérites. Il n’est pas rare, ainsi, que de nouveaux spots publicitaires pour des voitures très sûres soient étrennés à l’heure où la Sécurité routière sort sa nouvelle campagne. De cette façon, les téléspectateurs seront coup sur coup confrontés à une vision d’horreur (un accident de voiture), et à un outil fiable et sûr qui peut les en prémunir : une berline.
Tope-là (vous avez vu, nous aussi on est super retors).
Source : Brightside.me