Bon il faut s’y jeter ; 200 pages à écrire, ou même 40 : de toute façon, c’est toujours trop. De toute façon, c’est toujours la flemme. Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir raconter en 200 pages ? On se le demande.
T’inquiète, petite pomme, Topito est là pour te donner toutes les techniques de voyou qui te permettront de remplir ton mémoire sans te fouler. C’est ça la qualité faussaire ; les vraies techniques pour avoir l’air intelligent sans jamais en ramer une.
Doubler chaque phrase grâce aux synonymes
Cela consiste à dire deux fois la même chose. En d’autres termes, il s’agit de répéter une idée de façon suffisamment vague pour qu’à la lecture on ne s’en rende pas tout à fait compte. L’objet de la démarche revient donc à répéter ce que l’on a déjà dit en utilisant des formules suffisamment différentes pour que le lecteur n’y prête pas attention.
Bam, je viens de vous faire le coup.
Faire des périphrases
Pourquoi décrire un phénomène avec un adjectif quand on pourrait utiliser une longue périphrase (éventuellement doublée de son suivant synonymé) et ainsi gagner du temps ? Cette stratégie dite « de la longueur » est tout bonnement magique. Par exemple, on pourrait dire que cette technique aide à remplir. Ou l’on pourrait dire qu’elle est un moyen plutôt efficace pour faire en sorte que la page, autrefois vide, se noircisse peu à peu d’une écriture limpide où chaque mot est à sa place dans un but de clarté.
À la fin de chaque paragraphe, faire une phrase (longue) résumant tout ce que tu as déjà dit
Arrivé à ce stade, je pense qu’il est de toute première instance de rappeler à tous et à chacun que notre objectif, dans le présent top, est de gagner un maximum de place en un minimum de temps pour dégager un maximum d’impression de sérieux en un minimum d’efforts.
Bien expliciter chaque terme un tant soit peu complexe
Il s’agit d’une technique disruptive, c’est-à-dire une technique visant à déstabiliser votre interlocuteur qui ne prendra ainsi pas conscience que vous êtes en train de gravement vous foutre de sa gueule.
Sauter des lignes entre chaque paragraphe
Et même pas rappeler les lignes le lendemain. Il faut dire que c’est important, d’aérer la lecture, quand on écrit des pavés.
Pas vrai ?
Ajouter la balle de citations
Vraies ou fausses, d’ailleurs. Si tu fais une phrase que tu trouves jolie, rien ne t’empêche de la mettre entre guillemets et de lui trouver un auteur stylé à indiquer en exergue. Et hop ! On saute une ligne et voilà le travail.
Multiplier les notes de bas de page
Une bonne note de bas de page est une note qui prend la moitié de la page. On appelle dès lors ça une note de milieu de page. Ou comment gagner artificiellement énormément de place.
Ne pas lésiner sur les schémas
Et les schémas, quand c’est tout petit, c’est illisible. On prendra donc des pages entières pour étaler ses schémas, et on écrira bien gras toutes les notices des schémas pour que ce soit bien lisible. En plus, les gens adorent les schémas : c’est gagnant-gagnant.
Compliquer ses noms de partie
Avoir un titre de partie à tiroirs permet déjà de gagner de la place ; mais l’expliciter dans l’introduction de la partie permet de gagner maousse place puisque plus un titre est compliqué, plus il est complexe à expliquer. Qui a dit gain de place ?
Forcer l'espace entre les lettres
Tu ne peux pas écrire ton mémoire en police 16 ; en revanche, tu peux augmenter l’espacement horizontal. Et ouais mon pote, on n’est pas des bêtes.
Vous êtes reçus avec les honneurs.