L’homme moderne tend à penser qu’avant Internet et l’électricité, les gens vivaient dans l’ennui total et l’incapacité de faire quoi que ce soit faute de moyens. Mais ce n’est pas vrai : dès l’Antiquité, les gens confrontés à des problèmes leur apportaient des solutions sans électricité. A l’époque, simplement, on ne parlait pas de robots mais de chiens, ni de micro mais de porte-voix.
Au Moyen-âge, on dressait des chiens pour qu'ils tournent la broche
Tourner la broche pour cuire la viande. Ou comment se faire maxi-chier parce qu’il suffisait d’être distrait deux minutes par une bonne blague en vieux français et voilà que le Seigneur était pas content que sa viande soit toute cramée. Bref, rien de pire que de devoir tourner la broche des heures et des heures pour satisfaire son bon seigneur. Et c’est là que le génie humain a commencé à montrer son éclat : comme pour toutes les autres problèmes, il existait une solution canine. Parce qu’on le sait, les chiens sont des fabrications humaines. On a constamment choisi les animaux en faisant de la sélection génétique de manière à ce qu’ils puissent répondre à nos besoins élémentaires. Et si le besoin en question consistait à tourner une broche à la place d’un humain, on pouvait tout à fait imaginer designer un chien pour le faire. Et c’est comme ça qu’on a inventé les chiens tourneurs de broches, qui ont opéré pendant 300 ans, et même plus puisqu’on en trouvait encore dans les années 1850.
Avant l'invention du sac à main, les femmes du monde épinglaient leurs effets personnels à leurs robes
Au XIX°, les femmes portaient donc des dizaines de clés accrochées à leurs affaires à l’aide d’une châtelaine, un genre de bijou-porte-clé qu’on pouvait épingler. Des clés, donc, mais également des carnets, des stylos, des ciseaux, des bouteilles de parfum, un sifflet, bref tout. Et bien sûr, rapidement, le truc est devenu un accessoire de mode.
Au début du XVIII°, on combattait le feu par le feu
L’Angleterre des années 1700 n’était pas épargnée par les incendies. C’est pour combattre le feu qu’un ingénieur a inventé une grenade inflammable, c’est à dire une grenade qui en explosant dans le feu, libérait un liquide à même d’éteindre les flammes. Il s’agissait de balancer la grenade à la source du feu pour maximiser ses chances de ne pas mourir carbonisé.
L'Angleterre victorienne proposait des tasses à thé avec un cache-moustache pour éviter de la mouiller
Quand on passe la moitié de sa vie à lustrer sa moustache, on n’a pas spécialement envie de la foutre en l’air en la trempant dans du thé. Du coup, en 1870, un type a une idée lumineuse pour contourner le problème : un cache-moustache clipsable sur une tasse. Une sorte de garde-fou permettant d’éviter le contact entre la moustache et le thé. Bien sûr, c’est un peu passé de mode quand tout le monde a arrêté de porter des moustaches.
Les bibliothèques médiévales accrochaient des chaînes à leurs livres pour éviter les vols
Au Moyen-âge, les codes barres et autres portiques antivols n’existaient pas. Pour éviter de voir des manuscrits lentement recopiés à la main disparaître, les bibliothécaires accrochaient donc les livres aux murs via des chaines en métal. Les chaînes permettaient au lecteur d’atteindre un bureau situé non loin de là pour pouvoir consulter l’ouvrage. Mais tintin pour le ramener chez soi.
Les médecins de l'Antiquité prescrivaient des traitements par électrochocs via des poissons électriques
Au Moyen-âge, on se démerdait pour baisser sa fertilité avec des herbacés
Pas toujours besoin de faiseuses d’anges et de bûcher pour éviter d’avoir une énième bouche à nourrir. Dès l’Antiquité et encore plus au Moyen-âge, un certain nombre de femmes consommaient des plantes du genre ferula ou du génévrier pour abaisser leur fertilité et éviter de tomber enceinte. Les baies de génévrier étaient mêmes frottées sur le pénis avant pénétration, voire contre les parois du vagin. On faisait avec ce qu’on avait.
Les objets trouvés, une tradition ancienne
Sous l’Ancien régime, quand on perdait un truc, il fallait traîner du côté des églises. A la sortie de la messe, le seigneur devait faire annoncer publiquement et sous contrôle d’huissier l’intégralité des objets qu’il avait trouvés. Si, au bout de 3 dimanches, personne n’était venu réclamer les objets, ils tombaient dans l’escarcelle du seigneur. En 1695, on a affiné la loi en précisant que les objets perdus à la poste ou dans les transports pouvaient être réclamés dans les deux ans avant d’être donnés non pas au seigneur, mais au roi. Pratique.
Voir la nuit
Au Moyen-âge, on ne voyait rien du tout dans les rues la nuit. Rien de rien de rien. Autant dire que les viols, les vols et les meurtres étaient nombreux. Dès le XV°, on décide d’agir. A Londres, d’abord, où dès 1414, un arrêté municipal oblige tous les habitants à suspendre une lanterne devant chez eux pour éclairer la rue. Puis, en 1667, à Paris, les autorités décident de mettre en place des lanternes aux deux extrémités de chaque rue. Les autres villes de France l’imitent. Et c’est comme ça qu’est né l’éclairage public.
Au XVII°, on savait se faire entendre
En l’absence de micro et de Philippe Risoli pour le faire tourner dans sa main, il fallait pourtant bien exhorter les foules et donner des ordres au soldat. Et ce n’était pas évident avec la seule voix humaine qui même poussée à son maximum ne monte pas bien haut. Raison pour laquelle, au XVII°, on a eu la bonne idée d’inventer le porte-voix. Réservé aux chefs militaires et aux tribuns, le porte-voix de Morland permettait de faire porter la voix jusqu’à 2 bornes et demi à la ronde, ce qui devait être pratique pour réveiller tout un quartier en état d’ivresse.