Les Rencontres Transmusicales de Rennes ne seront jamais un festival musical comme les autres. D'abord parce que l'évènement a traditionnellement lieu en décembre et non l'été, et surtout parce qu'il est très probable que vous ne connaissiez pas un groupe sur 10 en regardant la programmation. Mais soyez sûr d'une chose : dans le lot, il y a au moins un artiste qui deviendra énorme dans les prochaines années, et vous pourrez dire "j'y étais". Et vous rajouterez "et c'était énorme".
- Nirvana (1991)
Nevermind vient de sortir, le groupe est donc en promo, jusqu'ici, rien de bien original. Pour un de ses premiers concerts en France (le premier est ici), Nirvana choisit les Transmusicales et c'est FR3 Bretagne qui est là pour faire quelques images. Le public n'a évidemment pas encore pris la mesure de ce qu'il a devant lui, mais il s'en fout, il saute.
- Bjork (1993)
Alors que l'hexagone s'emballe sur des grosses guitares et des basses qui claquent, avec à l'affiche No One is Innocent et Lofofora, on se rappelle du passage remarqué de Morphine avec sa basse deux cordes et son saxo entêtant et des Rita Mitsouko qui remettent en question la limite entre variété et exploration musicale. C'est dans ce contexte de déconstruction du rock et de frontières qui explosent que débarque la chanteuse des Sugarcubes avec son le bras son album Debut. On comprend assez vite après ce passage qu'on est face à un phénomène et qu'on en entendra parler un moment.
- Ben Harper (1993)
Avant Welcome to the Cruel World, presque personne en France ne connaissait Ben Harper. Et ça aurait pu être le cas également après si les Trans n'avaient pas offert au guitariste sa première vraie grosse scène et sa première date en Europe. - Bérurier Noir (1986)
Les bérus écumaient déjà les salles mal famées de France depuis quelques années, mais après des concerts sauvages dans des bus par exemple, le groupe commence à être pris au sérieux quand les Transmusicales les accueillent. Le morceau L'Empereur Tomato Ketchup fait un peu de bruit en radio. 17 ans plus tard, le groupe revient dans ce bastion punk et la police doit composer avec la foule des mecs qui n'ont pas eu de billet. Tout Rennais qui se respecte se souvient de ces "incidents". Amateurs de captation dégueulasse au caméscope des années 1980, le premier passage est ici.
- Beck (1994)
En 1994, Beck trouve un label sérieux et inonde les ondes de l'entêtant Loser, extrait de Mellowgold. Il y a d'autres très bons morceaux sur cet album, il n'y a même presque que ça. les premiers à s'en rendre compte étaient à Rennes ce soir là (et s'en souviennent sûrement encore). - Portishead (1995)
On peut dater l'explosion du trip-hop en 1995, mais c'est un an avant que Portishead et Massive Attack ont trouvé à Rennes la porte d'entrée pour envahir la France et le reste de l'Europe. - IAM (1990)
Il n'était pas courant en 1990 d'inclure du hip-hop dans une programmation de festival plutôt rock. Il n'était de toute façon pas courant d'écouter du rap en français. Avant d'envoyer, l'année suivante, une invitation à Assassin et avant même la sortie du premier album des Marseillais, De la Planète Mars, les Trans ouvre ses portes aux scratchs et au samples funky d'IAM. S'il existe une Histoire du hip-hop français, elle passe forcément par Rennes.. - Justice (2006)
Justice débarque sur scène en 2006, et, comme le groupe l'explique plus tard, passe soudainement de formation de club à véritable attraction scénique. Le duo prouve à Rennes qu'ils sont aussi en live que sur disque (et à chier en interview, mais ça n'a aucune importance).
- Daft Punk (1995)
Le maxi Da Funk vient d'atterrir dans les bacs. Le duo est convié à l'Ubu mais risque d'être bloqué par les grèves. Thomas Bangalter vient juste d'avoir son permis et accepte de charger sa bagnole pour convoyer tout le matos pour être là à l'heure prévu. Sympa. Et en prime, un concert sans casque. Ouais, fallait y être. - Lenny Kravitz (1989)
Avant d'être une icône pop, un pilleur de génie et d'être M. Vanessa Paradis, Lenny était un type sympa qui avait enregistré un album un peu folk et très soul sur lequel il joue presque tous les instruments. Entre deux coups de gueules contre la première guerre du Golfe, Lenny vient faire connaissance avec le public français dans la capitale bretonne. - LCD Soundsystem (2002)
Il s'agit tout simplement du tout premier concert James Murphy sous le nom LCD Soundsystem, avec un unique maxi :Losing My Edge.
Et vous, vous avez découvert quoi à Rennes (à part la Rue de la Soif) ?
Pour continuer à fouiner dans la programmation des Trans, direction le site "Mémoires de Trans"