Certaines théories considèrent l'être humain comme une maladie, un "cancer de la Terre". Et dans cette optique, on a tendance à mesurer les dégâts écologiques dans le sol, dans la mer et dans l'atmosphère. Mais si l'on se place du côté de nos colocataires, les animaux, ce n'est pas bien plus glorieux : soit ils parviennent à se rendre utiles, et là, on les laisse à peu près tranquilles, soit on trouve une utilité à leur cadavre. C'est le cas de ces animaux qui, faute de qualifications professionnelles, en prennent plein la gueule :
- La vache
Le lobby des gens qui montent sur des chevaux pour le fun a réussi à nous convaincre que c'était une pratique barbare de manger du steak de canasson. Mais comme personne ne se promène à dos de vache et qu'il n'y a pas de quinté de vaches à Longchamp, tout le monde semble s'accorder sur l'intérêt que ça a de buter les vaches pour en faire des biftecks et des canapés en cuir. Pourtant, elles font du lait, ça ne suffit pas? - Le crocodile
Le problème du crocodile, c'est qu'il n'est pas hyper discipliné. Si on pouvait le dresser, "Au pied Barnabé! Couché! Va chercher!", ça remplacerait avantageusement le Berger Allemand, imaginez, avec une pancarte "Attention, Crocodile Méchant", vous ne devriez pas être emmerdé par les Témoins de Jéhovah. Mais non, le croco n'en fait qu'à sa tête, et nous on en fait des sacs à main. - L'éléphant
Ce n'est pas faute d'avoir essayé. L'éléphant a tenté de se rendre utile, transport militaire dans l'antiquité, des piges dans des cirques, quelques arbres arrachés... C'est pas mal, mais en salaire horaire, ça ne vaut pas une paire de défenses en ivoire. Tant pis pour lui. S'il était trader ou footballeur professionnel au lieu de faire du cirque, peut-être qu'on lui foutrait la paix. - Le serpent
On ne sait pas trop par quel cheminement un type a pu se dire un jour : "Tiens, c'est marrant cet animal, je m'en ferais bien de bottes!", mais il est clair que le serpent n'était pas taillé pour entretenir des rapports cordiaux avec l'être humain. Le serpent aurait pu être aussi inutile mort que vivant pour les humains, et donc rester peinard à prendre le soleil, mais c'était sans compter sur les secteurs de la godasse et de la maroquinerie. - Le cochon
Le cochon aurait pu s'en sortir : non seulement il est interdit à la consommation dans pas mal de pays, mais en plus le cochon était jusqu'au XIIème siècle utilisé pour nettoyer les rues de Paris, on le laissait glander, et il mangeait toutes les saloperies qui traînaient dehors. Jusqu'au jour où l'un d'eux a causé la mort de l'héritier du trône, finies les vacances, vous allez tous finir en côtelettes. Les plus qualifiés iront chercher des truffes, pour les autres, "tout est bon dans le cochon". - Le poulet
Une poule, ça pond des œufs, on garde. Un coq, ça fait réveil matin, à la limite, on garde aussi. Un poussin, c'est mignon, donc admettons. Mais le poulet, tant qu'il n'est pas sur une broche avec des patates autour, il ne sert à rien pour l'être humain. La vie est une jungle, et la survie de cet animal entre 40 et 90 jours est assez peu probable. - Le canard
Les choix de carrière pour un canard sont assez limités : à moins de rentrer dans le showbiz, comme Donald, il ne reste que "plat traditionnel chinois" (pour ceux qui prennent l'option "laqué") ou "doublure de doudoune" pour ceux qui sont embauchés par Chevignon. La création est ainsi faite : au 2ème jour, Dieu a créé les canards et les a mis sur un étang, le 5ème jour, il a créé les chasseurs, les appeaux et ce petit vent glacial qu'on n'arrête qu'avec une doudoune. Le canard était baisé. - L'escargot
Quelle chance avait l'escargot de s'en sortir? Comment pouvait-il nous convaincre de son utilité fondamentale dans l'écosystème en avançant à 6 cm par minute et en laissant de la bave partout? Avant qu'on ne comprenne l'importance des escargots dans l'univers, on a surtout découvert le beurre persillé. Tant pis pour lui. - Le lapin
Encore un qui est en droit de gueuler : pourquoi il ne peut pas avoir le même statut que les chats? Un lapin, c'est mignon, c'est tout doux, ça fait des petites crottes vraiment faciles à nettoyer... Mais non, le chat, personne ne l'emmerde, le lapin, on en fait des civets, des pâtés et des doublures de manteaux. Le monde est injuste. - Le requin
Le requin a une sale réputation, tout ça à cause des Dents de la mer et de quelques échanges de point de vue agités avec des surfeurs peu prudents. Mais jusqu'ici, on les évitait en se disant que leur prétendue résistance au cancer présentait un intérêt pour la science. Sauf qu'en fait, c'est des conneries. Le requin a des cancers comme tout le monde. Du coup, pas de quartier, qu'ils finissent en soupe d'ailerons sur les tables des Chinois.
Et vous, vous connaissez d'autres victimes animales de l'homme ?