Considéré par la terre entière comme l'un des papes de la bande dessinée franco-belge, André Franquin reste principalement connu du grand public pour Spirou et Fantasio, le Marsupilami et les aventures de Gaston Lagaffe. C'est déjà pas mal certes, mais nous on trouve que ça ne suffit pas. Parce que même ses trucs moins connus méritent d'être connus.
- Modeste et Pompon
Créée en 1958 par Franquin dans le journal de Tintin, la saga Modeste et Pompon se poursuivra bien après le départ de celui-ci du célèbre magazine. Parmi ceux qui y ont contribué, des stars comme René Goscinny, Greg ou Peyo. À mi-chemin entre Boule et Bill et Gaston, Modeste et Pompon se déroule dans un petit pavillon de banlieue où Modeste (qui ressemble pas mal à Prunelle) tente de ne pas étrangler les insupportables neveux de son pote Félix, pendant que Pompon fait la popote (ça reste les années 50). Ok, cette saga est beaucoup plus conventionnelle et moins déjantée que ce que fera Franquin par la suite, mais n'empêche que les personnages secondaires sont complètement dingues. Big up à l'oncle Symphorien et à son coq Jules. - Les Idées noires
Bon, ce n'est clairement pas l'oeuvre la moins connue de cette sélection, mais au cas où vous seriez passé à côté, il est de notre devoir de réparer ça. Pour la petite histoire, les Idées noires étaient à l'origine publiées dans Le Trombone illustré, supplément du Journal de Spirou, et à l'époque, l'ami Franquin ne pétait pas vraiment la forme. Du coup, il nous a pondu des planches à l'encre de chine ultra glauques et hautement cyniques, et donc très très drôles pour peu que vous aimiez un tout petit peu l'humour noir. Depuis, toutes ces chouettes planches ont été rassemblées dans une intégrale que nous vous conseillons vivement de vous procurer. - Noël et l'Elaoin
Apparu pour la première fois en 1957 dans le journal de Spirou spécial fêtes de fin d'année, le petit Noël est un personnage récurent de l'univers de Franquin puisqu'on le croise dans plusieurs albums de Spirou et Fantasio. Néanmoins, peu de gens savent qu'il a lui aussi eu droit à ses propres albums. Le premier d'entre eux, Noël et l'Elaoin, a d'abord été publié sous la forme d'un mini-récit dans Spirou, puis réédité à plusieurs reprises. On y découvre donc Noël, un petit garçon timide et rêveur qui fait la rencontre un petit robot fantasque dont la mission est de rendre les gens heureux. Un scénario qui aurait été ultra cucul chez n'importe qui, mais pas chez Franquin. - Les Démêlés d'Arnest Ringard et d'Augraphie
Publiée dans Spirou entre 1978 et 1981, puis entre 1993 et 1997, cette série raconte le l'éternel conflit entre Arnest Ringard, qui est ce que l'on appelle couramment un gros beauf, et la taupe Augraphie qui squatte dans son jardin. Une taupe pas tout à fait comme les autres qui, en plus d'avoir un nom à coucher dehors, est extrêmement bien élevée et met un point d'honneur à payer un loyer à Arnest qui lui veut toujours la buter (et éventuellement la bouffer). À noter que si vous êtes fan de contrepèteries, Les Démêlés d'Arnest Ringard et d'Augraphie en est bourré. De quoi occuper vos longues nuits d'hiver. - Cauchemarrant
Sorti en 1979, cet album rassemble les croquis de monstres que Franquin s'amusait à dessiner dans le fanzine Schtroumpf !. Tiré une première fois à 5000 exemplaires par les éditions Bédérama, l'album sera très rapidement en rupture de stock et malgré plusieurs rééditions, Cauchemarrant reste un album assez rare. S'il n'est pas à mettre entre toutes les mains (pas sûr qu'une BD sans histoire avec tout plein de monstres dégueux plaise beaucoup à votre petit neveu de 8 ans), cet album est majeur dans l'oeuvre de Franquin, d'abord parce qu'il témoigne de sa passion pour l'étrange et le malaise, mais aussi parce que son dessin y est beaucoup plus libre que dans beaucoup de ses grandes sagas. - Les Tifous
À l'origine, Les Tifous c'était un dessin animé créé par Franquinen 1990, sur demande d'un ami suisse. Quatre-vingts épisodes de cinq minutes chacun verront le jour, et ça prendra deux à trois ans de travail à Dédé. Certains disent même que c'est ce qui l'a poussé à arrêter Gaston. De ces dessins animés seront tirés deux albums, publiés par Dessis. On ne peut pas vraiment dire que c'est ce que Franquin a le mieux réussi, ni que c'est follement original ou incroyablement beau, mais quand on prétend aimer Franquin on se doit d'y jeter un coup d’œil. Et pour ceux qui mataient le dessin animé sur FR3, la nostalgie fera le reste. - La mitre railleuse
Apparu dès le premier numéro du Trombone illustré en 1977, ce personnage d'évêque avec sa crosse épiscopale et coiffé d'une mitre squattera dans les pages du magazine pendant plusieurs années, devenant, au fil des numéros, de plus en plus loufoque. Également présent sur les murs de la rédaction dans certains albums de Gaston, il fait partie, au même titre que Noël, de ces personnages secondaires auxquels Franquin était tout particulièrement attaché. Pour les curieux, un portfolio a été édité par Aedena en 1986.Prix: ND
Et sinon, vous pouvez aussi vous refaire les intégrales de Gaston et Spirou et Fantasio. Ça fait toujours plaisir.