Un enfant harcelé à l’école, c’est une victime qui doit être accompagnée, principalement par des adultes, pour se sortir de cette situation et reprendre confiance en soi. Et quand on dit « victime », ça n’a rien de péjoratif, ça ne veut pas dire qu’il l’a bien cherché parce qu’il parle peu ou qu’il ne fait pas attention à la manière dont il s’habille. Ça veut dire qu’il subit une injustice moralement ou physiquement violente, et qu’il faut chercher à faire cesser cette injustice. Il y a des tas de préjugés concernant le harcèlement scolaire, ce qui ne facilite pas les choses, mais il y a (heureusement) aussi des solutions. Voilà quelques pistes à suivre pour aider les victimes.
Savoir détecter les signes de harcèlement scolaire
Evidemment, avant d’aider une victime de harcèlement scolaire, il faut d’abord repérer les signes de harcèlement scolaire chez l’enfant, parce qu’il ne vous en parlera peut-être pas (voire probablement pas) spontanément. Vous pouvez aller voir le top qu’on a déjà fait sur le sujet et qui donne déjà pas mal d’éléments auxquels faire attention.
Si vous avez repéré des signes, invitez la victime à parler
Vous pouvez lui faire comprendre que vous êtes là pour elle et qu’elle peut vous parler librement, sans jugement. Lui faire prendre conscience que cette situation n’est pas normale et qu’elle ne doit pas se résigner. Mais il se peut bien entendu que l’enfant n’ait pas envie de se confier à vous, qu’il ressente de la honte, et dans ce cas vous pouvez l’encourager à parler à quelqu’un avec qui il se sente en confiance : un parent, un proche de la famille plus âgé, l’infirmière du collège, un professeur, etc. Tout ça sans le brusquer et sans le forcer, bien entendu. L’important est qu’il en parle à quelqu’un capable de prendre les bonnes décisions pour lui ou d’alerter les bonnes personnes. Bref, essayez de lui en parler, mais ne faites pas les bourrins et ne lui mettez pas la pression.
N'allez pas voir directement les parents de l'enfant qui harcèle la victime
C’est le meilleur moyen pour foutre la zizanie (on allait dire « merde » mais on va essayer de rester polis sur ce sujet), ça peut dégénérer et ça peut aussi donner de nouvelles armes au harceleur qui aura le sentiment que sa victime ne sait pas se défendre toute seule. Si confrontation il doit y avoir, il faut que ça se fasse avec un médiateur.
Contactez la direction de l'école et les profs concernés pour leur en parler
De cette façon, les enseignants seront plus vigilants et pourront être attentifs à la relation entre l’enfant et ses « camarades ». Ça ne réglera pas le problème du jour au lendemain, mais c’est déjà un premier pas.
Aidez la victime à reprendre confiance en elle
Le harcèlement scolaire va quasiment tout le temps de pair avec le manque de confiance en soi. Donc vous avez facilement compris qu’il fallait aussi lutter contre ça et faire en sorte que l’enfant ait une meilleure image de lui-même. Pour ça, il faut lui faire prendre conscience de ses forces, de ce qu’il sait faire, de sa vraie valeur. Ça peut aussi passer par des activités qui mettront en avant ses capacités, comme la musique, le sport ou le théâtre. En gros, aidez-le à savoir qu’il est meilleur que ses harceleurs.
Expliquez à l'enfant la mécanique du harcèlement
Pas besoin de lui mentir : expliquez-lui que les enfants peuvent être cruels et qu’ils harcèlent d’autres enfants pour se sentir plus forts et prouver leur supériorité aux autres. Leur plus grande peur, ça serait d’être à leur tour rejetés par les autres. Savoir ça pourra servir à la victime à mieux comprendre ses agresseurs pour mieux les combattre.
Apprenez-lui l'autodérision
Dans beaucoup de cas, les harceleurs se lassent si leur victime prend leurs insultes avec humour. Par exemple, si on le traite de gros, il peut répondre qu’il a encore cassé son lit la nuit dernière et que sa mère va le tuer (oui on a un humour nul quand on est gosse, peu importe). Bon, bien sûr, ça ne colle pas à toutes les situations, mais jusqu’à un certain âge ça peut être la meilleure défense.
S'il est harcelé par ses "amis", faites-lui comprendre qu'il peut en changer
Il se peut que ses harceleurs soient les copains avec qui il passe toute les récrés. Il peut être le souffre-douleur de la bande qui accepte gentiment toutes les humiliations. Eh bien dans ce cas, il faut lui faire comprendre qu’il ne dépend pas du tout de ces copains-là et qu’il pourra beaucoup mieux s’intégrer dans un autre groupe. Vous avez gardé combien d’amis du collège, vous ? Franchement ça vaut le coup de changer de potes de temps en temps.
Faites-lui faire des activités extra-scolaires
On en a parlé au-dessus, les activités extra-scolaires peuvent être un bon moyen de regagner de la confiance en soi, mais c’est aussi une manière de prouver à l’enfant que sa vie sociale se déroule très bien sans ses harceleurs. Avec d’autres personnes, il n’a aucun problème à s’ouvrir et entretient une relation plus saine.
Si rien ne s'arrange, pensez à le changer d'établissement
Oubliez le sentiment d’aveu d’échec : ce n’est ni la faute de l’enfant ni la vôtre si vous devez le changer d’école, et c’est sa santé qui importe le plus. Pour beaucoup de victimes de harcèlement, le changement d’école a été une libération, donc c’est une solution à envisager. Y’a vraiment aucune honte à avoir.
Gardez un œil sur ses activités sur les réseaux sociaux
Ça peut sembler intrusif, mais le harcèlement scolaire s’accompagne de plus en plus de harcèlement en ligne. Vous devez donc avoir la main sur ses comptes pour vérifier de temps en temps qui lui parle, et comment. S’il y a harcèlement, gardez des preuves. Et si vous n’y connaissez rien du tout, demandez à vous faire former.
Si vous galérez, composez le numéro vert 3020
C’est le numéro du service « Non au harcèlement », qui est gratuit et pourra vous accompagner. Il y a aussi le site de ce même service qui peut vous être utile. Bref, plein de solutions s’offrent à vous si vous vous sentez dépassés.
Et surtout, ça peut arriver à n’importe qui, il y a même des stars qui se sont fait harceler à l’école, comme quoi on peut toujours rebondir si on prend le problème en main.
Sources : Petitpousse.fr, nonauharcelement.education.gouv, Franceinfo