« A chacun son rôle dans la société », entend-on de-ci, de-là, hein, dans le débat public. A chacun son rôle, faisons le partage des rôles et nous aurons moins d’acteurs au chômage. Ah oui. Mais parfois non. Parfois, il est appréciable d’avoir un seul acteur qui joue plusieurs rôles, soit parce que c’est l’occasion pour lui de livrer une performance forte, soit parce que ça fait une petite surprise pour le spectateur, soit parce que d’autres personnes se désistent et qu’on n’a pas le choix.
Jack Nicholson dans Mars Attacks
Pourquoi l’a-t-on mis en premier, déjà ? Sans doute parce que, petit, on n’était pas sûr sûr que c’était vraiment lui. Dans Mars Attacks, de Tim Burton, Jack Nicholson joue à la fois le rôle du président des Etats-Unis et celui d’un entrepreneur insupportable toujours occupé à faire des affaires. Leur point commun ? Ils meurent.
Guillaume Gallienne dans Les garçons et Guillaume, à table !
Dans le genre cumulard, on ne peut pas faire mieux, puisque Gallienne réalise le film où il joue à la fois son rôle et celui de sa mère. Il a beau très bien le faire, on le reconnaît, quand même, sous la perruque.
Peter Sellers dans Docteur Folamour
Dans Docteur Folamour, Peter Sellers joue les rôles du capitaine Mandrake, du Docteur Folamour et du président des Etats-Unis. Les trois personnages se parlent en continu et Sellers fait la totale clown avec changement d’accents et tout le toutim. Le salaire de Peter Sellers représentait 55% du budget du film. Ça valait le coup.
Mike Myers dans Goldmember
Dans le troisième opus de cette parodie très 70ies de James Bond, Mike Myers cumule les rôles d’Austin Powers, du Docteur Denfer, de Gras-Double et de Goldmember. Bref, un enfer pour s’organiser, des costumes en-veux-tu-en-voilà, et de l’humour bien gras.
Arditi et Azéma dans Smoking, no smoking
Dans le diptyque Smoking, No smoking, Pierre Arditi et Sabine Azéma jouent tous les rôles, soient 5 femmes et 4 hommes, et les implications possibles de leur décision de fumer ou non à un moment donné. Un choix cohérent avec l’idée de faire un genre de théâtre filmé, le film étant basé sur plusieurs pièces d’Alan Ayckbourn.
Alec Guiness dans Noblesse oblige
Dans ce film anglais, sorti en 1949 et qui se pose comme une critique acerbe de la bourgeoisie anglaise et de l’arrivisme ridicule, Alec Guiness interprète huit héritiers qui s’apprêtent à palper le gros lot. C’est à hurler de rire.
Tous les Monty Pythons dans tous les films des Monty Pythons
Le principe des films des Monty Pythons est qu’ils sont faits par, avec et pour les Monty Pythons. Assez logiquement, les Monty Pythons y interprètent donc tous les rôles principaux.
Charlie Chaplin dans Le dictateur
Dans Le dictateur, Chaplin interprète à la fois Hitler et un barbier qui se retrouve pris pour lui. C’est assez logique, puisqu’il est question de doppelgänger, mais il faut quand même le faire.
Armie Hammer dans The Social Network
Jean Marais dans les Fantômas
Dans la série comique des Fantômas des années 1960, adaptée des romans de gare du début du siècle, Jean Marais joue à la fois le rôle du journaliste-jeune premier Fandor et celui de Fantomâs avec son masque de sac poubelle. Ce double rôle visait à entretenir le doute sur l’identité de Fantômas et laisser entendre qu’il pourrait s’agir de Fandor.
Déjà que j’arrive pas à jouer correctement mon rôle dans la vie, heureusement qu’on m’en file un deuxième.