Pour certains, le travail est un plaisir, pour beaucoup c'est un moyen de payer les factures. Mais pour presque tous, c'est une intégration forcée dans un groupe de gens que vous avez rarement choisis. Il faut donc marcher sur des oeufs pour entretenir de bons rapports avec toutes ces personnes que vous ne connaissez pas vraiment, mais que vous côtoyez tous les jours, avec qui vous déjeunez et qui feront (ou déferont) peut-être votre "carrière". Petite liste de choses à connaître sur le bout des doigts pour être le collègue idéal.
- Le programme télé de la veille : c'est parfois le seul moyen de ne pas laisser mourir une conversation naissante. Et souvent le seul point commun avec la plupart d'entre eux. Il faut donc tout voir, talk-show, sports, documentaires. Ne ratez pas le zapping pour parler de tout. Et évitez surtout les phrases du genre "ah oui, je l'avais déjà vu sur Canal y'a 2 ans". Ou "Et la fin est vraiment trop triste quand il devient aveugle". Être considéré comme "le spoiler de la cantine" ne vous aidera pas.
- La région d'origine de tous les collèges de l'étage : pour réagir à un fait divers ("c'est par chez toi qu'il y a des inondations, non ?") ou pour flatter le supporter ("ils sont bien Istres cette saison...")
- Les anniversaires : et pas seulement ceux du sexe opposé, ça serait trop simple. C'est pas spécialement amusant de prendre un an et en plus d'être au boulot à cette occasion, votre attention sera grandement appréciée. N'arrivez pas non plus avec des ballons et du champagne tiède, ça ferait un peu trop.
- Les histoires de fesses de la boite : aucun collègue de boulot n'est plus précieux que celui qui est au fait des petites histoires extra-professionnelles entre les collègues. Être la "mémoire" sexuelle de son entreprise, ça n'a pas de prix.
- La situation capillaire de toutes les collègues : pour souligner un éventuel changement. "Nouvelle coiffure? Ça te va à ravir!" Au besoin se munir d'un trombinoscope tenu à jour. Pour les hommes, porter de l'intérêt à un nouveau téléphone portable peut suffire, il est bon de ne pas appuyer là où ça fait mal.
- Les noms, prénoms et surnoms de chacun d'entre : c'est la base. Appeler l'administrateur réseau par son prénom (en l'occurrence Bernard) sera souvent plus efficace qu'un glacial "Allo ? le Monsieur de la maintenance ? Ca marche pas, venez réparer!".
- Les lieux de vacances de votre hiérarchie : pour rayer ces coins de vos destinations. Il n'y a rien de pire que de croiser un collègue quand on est à la plage. Si. Croiser son patron. Si c'est le cas, et en l'absence éventuelle de télé (cf point 1), essayez la météo.
- La sensibilité politique de chacun : à quelques mois d'une échéance électorale, les débats de machine à café peuvent être tendus. Vous réjouir de vos RTT vous fera passer pour un dangereux gauchiste, et une blague graveleuse sur Strauss-Kahn fera de vous un sbire machiste de la droite la plus radicale. Restons-en au programme télé.
- Le manuel de l'imprimante : un simple coup d'oeil sur les voyants que vous comprenez avec la vivacité d'esprit d'un Champollion : c'est un "bourrage papier" dans le bac A3. Vous suscitez l'admiration, voire même le désir. Vous êtes bilingue "français/imprimante", vous êtes un super héros des temps modernes.
- La liste de "Fwd" qui ne font plus rire personne : vous êtes un parangon du bon goût, et quand vous recevez le Powerpoint "Le Permis de conduire breton" ou une chanson de "Michel, ingénieur informaticien", vous vous abstenez de le faire suivre. Vous êtes un fire-wall humain qui sait séparer le bon buzz de l'ivraie. On vous vénère numériquement parlant. Vous serez peut-être un jour le "Youtube guy", l'animateur officiel des vendredis après midi.
Et vous, vous en voyez d'autres ?