"Je suis un peu ému malgré que j’ai déjà bourré Bercy, j’ai bourré le stade de France, j’ai bourré plein de trucs encore la semaine dernière. En ce qui me concerne, je vais voter, moi, Nicolas Sarkozy". Jean-Marie Bigard compte parmi ce qui est souvent appellé les soutiens "encombrants". Ceux qui s'affrontent pour représenter le Parti Socialiste lors de la prochaine élection présidentielle doivent eux aussi composer avec des quelques partisans en compagnie de qui personne n'aimerait être vu. Petite enquête d'opinion parmi des personnalités pas particulièrement en vue.
- Jacques Chirac (Hollande) : l'ancien président n'a plus toute sa tête, envoie des mots du médecins pour ne pas se présenter au tribunal et, dans un moment d'euphorie, balance à la presse qu'il votera Hollande. L'humour corrézien est-il un atout dans la campagne ?
- Dominique Strauss-Kahn (Aubry) : DSK a donné son bulletin à la Première Secrétaire du PS au premier tour de la Primaire, "une amie" dit-il dans sa barbe naissante. Epargné par ce cadeau empoisonné, François Hollande a d'ores et déjà pris ses distances avec le sulfureux Dominique.
- Manuel Valls (Hollande) : le candidat socialiste préféré des gens de droite s'est rallié à François Hollande. Pas sûr que ce soit un soutien de poids à long terme, les partisans du Maire d'Evry étant sur beaucoup de points sensibles aux idées de l'UMP.
- Laurent Fabius (Aubry) : "J'ai commencé ma carrière politique en 1974, j'ai succèdé à Maurice Papon au Ministère du Budget, j'ai été mouillé dans des gros scandales d'état, et la dernière fois que j'ai fait campagne, c'était en moto et en veste en jean pour avoir l'air cool. Et aujourd'hui je soutiens Martine Aubry." Ne le dis pas trop fort quand même.
- Ségolène Royal (Hollande) : quand on est en tête des sondages, qu'on est promis à la fonction suprême, on a pas envie de recevoir de l'aide de quelqu'un qui a perdu il y a 5 ans, qui estime qu'on n'a pas foutu grand chose de constructif au cours de la dernière décennie et qui peut entrer en transe à tout moment d'un discours. Et surtout, on ne veut pas voir débarquer son ex.
- Roland Dumas (Hollande) : Dumas, c'est, entre autre, Elf Aquitaine, c'est Christine Deviers-Joncour, c'est un soutien à Laurent Gbagbo, c'est des chaussures Berlutti à 11 000 francs... Quand Roland soutient quelqu'un, y a t-il vraiment des électeurs qui se disent "Si Roland Dumas l'a choisi, c'est que c'est l'homme de la situation, je vote pour lui" ?
- Benjamin Biolay (Aubry) : à l'heure où il s'agit de rassurer l'électorat populaire et le convaincre que le PS n'est pas devenu un parti de "bobos" parisiens sensibles aux promesses des candidats concernant le budget de la culture, il n'est peut être pas pertinent de claquer publiquement la bise à Biolay. Ceci dit, Sarkozy avait de soutien de Barbelivien et d'Enrico Macias...
- Denis Podalydès (Hollande) : l'homme qui a incarné Nicolas Sarkozy sur grand écran donnera son bulletin à François Hollande. Peut être par conviction, mais sûrement aussi parce que Sarkozy a ironisé sur la calvitie naissante de l'acteur. Tous les coups sont permis dans la politique, mais pas le physique et pas les habits.
- Jack Lang (Aubry, puis Hollande) : Jack Lang était un fervent partisan de Martine Aubry il y a encore un an. Mais Jack Lang est tellement cool qu'il ne peut pas s'afficher avec des losers. Il sera donc le side-kick de François Hollande, plus probable vainqueur. Et si Hollande ne va pas au bout, Jack ne panique pas, et propose ses services à Nicolas Sarkozy. Les veste à col "mao", ça semble se retourner super facilement.
- Daniel Cohn-Bendit (les deux) : «Je suis pour un clonage de Martine Aubry et François Hollande» indique Cohn-Bendit, qui trouve des qualités complémentaires aux deux. Mais dans ce cas, il devrait dire qu'il veut une "synthèse", ou une "fusion", voire un "accouplement", mais pas un clonage qui engendrerait deux candidats absolument identiques, ce qui ajouterait à la confusion.
Et vous, quelle personnalité peut vous décourager de voter pour un candidat demain ?