Le Tour de France redémarre, et vous êtes déjà blasé. "Tous des dopés, de toutes façons... Gérard, remets-nous la même chose". Course devenue trop tactique. Oreillettes envahissantes. Frilosité générale. Manque de panache, de vrais frissons. En bref, le vélo pour vous, c'était mieux avant. Ou pas. Pour le vérifier, évoquons les plus grands vainqueurs du Tour de France depuis sa création... On appelle ça des devoirs de vacances. PS: on a laissé les dopés, ça deviendrait trop compliqué sinon.
- Eddy Merckx, évidemment
C'est toujours la grande classe d'avoir un surnom. Tout le monde aimerait en avoir un au bureau. Un vrai de vrai, façon mafieux, comme Lucky Luciano, Joe Bananas, Johnny Two Fingers... Eddy Merckx lui avait un sobriquet plus terrifiant encore : le Cannibale. Et il faut dire que ça lui allait plutôt bien. Insatiable, le Belge a remporté 5 Tours de France en 7 participations, 34 étapes et tous les maillots distinctifs possibles. Si on ajoute à cela 5 Giros, une Vuelta, 3 titres de champion du monde et 27 classiques... juste un des plus beaux palmarès du cyclisme mondial. - Bernard Hinault, le dernier
Niveau surnom, on peut pas dire que Bernard ait été gâté, lui avec "le blaireau ». Heureusement pour lui, ça faisait surtout référence au caractère opiniâtre de l'animal, et pas à un mec dans une Renault Fuego tunée. Comme Merckx, Indurain et Anquetil (voir plus bas) Bernard fait partie du « club des 4 » qui en ont gagné 5. Il est également l'homme à avoir remporté le plus d'étapes du Tour (28) derrière Merckx. Le dernier très grand coureur français. - Jacques Anquetil, le mal aimé
Le premier coureur à avoir réussi à remporter 5 Grandes Boucles (1957, 1961, 1962, 1963 et 1964). En 1961, il réalise également l'exploit (annoncé) de porter le maillot jaune de la première à la dernière journée. Un caractère ambitieux qui lui attirera souvent le mépris du public, qui préférait ce bon vieux loser de Poulidor. Aujourd'hui, on serait déjà bien content d'avoir au moins un coureur capable de gagner la course... - Miguel Indurain, le rouleur-grimpeur complet (charisme en option)
Dernier membre du club, Miguel est le seul à avoir réussi à gagner ses 5 Tours consécutivement, entre 1991 et 1995. Doté d'un physique de sprinter (1m88, 80 kilos), l'Espagnol était imprenable en contre-la-montre individuel, et capable de suivre les meilleurs en haute montagne. Pas le vainqueur qui marquera pour son style et son panache (aucune victoire dans une étape en ligne lors de ses années de règne) mais sa régularité, son sang froid et sa maîtrise tactique de la course restent indiscutables. - Ce bon vieux Louison Bobet
Le « boulanger de St Méen » (décidément, les bretons sont abonnés aux surnoms suspects) a remporté trois Tours, en 53, 54 et 55 et possède probablement le plus beau palmarès du cyclisme français derrière Hinault et Anquetil. Coureur populaire et courageux, capable d'avaler des kilomètres d'asphalte avec les pires pépins physiques, il incarne à merveille les champions des années 50, le vrai âge d'or du cyclisme d'après nos papys. - Fausto Coppi, la légende
Vainqueur de 2 Tours de France, l'Italien est le premier coureur à avoir réalisé le doublé Giro – Tour. Il est également détenteur d'un record invraisemblable : celui du plus gros écart de temps pour un vainqueur de la grand boucle, avec... 28 minutes d'avance sur son dauphin, Stan Ockers, en 1952. Sa rivalité légendaire avec Bartali, lui aussi double vainqueur du Tour, et sa disparition tragique à 40 ans feront le reste de sa légende. - Greg LeMond, le premier quart d'heure américain
Le premier ricain à remporter le Tour de France. D'abord dans l'ombre de Laurent Fignon (dans l'équipe Renault) puis de Bernard Hinault (chez La Vie Claire, chapeauté par Bernard Tapie) Greg se débarrasse de l'étiquette d'équipier modèle et prend son destin en main en 1986 en battant le Blaireau "fair and square". Après un accident de chasse qui l'écarte du cyclisme durant deux ans, il remporte deux autres Tours en 1989 et 1990. - Laurent Fignon, l'intello
Coureur atypique pour son caractère bien trempé et sa réputation d'intello (ça doit être les lunettes, comme Thuram) Laurent Fignon débute sa carrière en fanfare en remportant le Tour 1983, à seulement 23 ans. Un an plus tard, il double la mise. Mais le reste de sa carrière sera plus irrégulier (malgré un Giro et trois classiques) et son échec sur le Tour 1989, pour 8 secondes cédées à LeMond sur les Champs, restera dans les mémoires. Reconverti en consultant parfois fielleux (mais ça fait du bien) Laurent nous a quitté l'année dernière. Big up. - Lance Armstrong, "born again"
Le plus titré avec 7 victoires. De suite. Sans doute aussi le plus contesté, à cause des multiples soupçons de dopage l'entourant (mais dans ce Top 10, il est en bonne compagnie) mais aussi de sa personnalité et de son arrogance typiquement américaine. Un truc que nous les français, nous détestons, et on s'y connaît. On connaît tous aussi l'histoire du cancer, du retour et de la métamorphose de Lance. Pendant 7 ans, il aura fait régner la terreur avec son équipe de l'US (army) Postal, et offert quelques beaux duels, avec Ullrich, Basso, ou même Pantani le temps d'une ascension du Ventoux. Même s'il ne faisait rien d'autre de la saison. Depuis, il a avoué et pleuré à la télé en disant peut-être qu'il était un beau salaupio. - Alberto Contador, le premier coureur végétarien
Séjà ? Oui déjà. Avec 3 victoires finales à Paris, Alberto est déjà dans la "légende". D'autant plus si on y ajoute ses deux Giros et une Vuelta. On ne peut par contre pas dire que ses victoires furent particulièrement marquantes : la première, en 2007, est entachée par l'exclusion du maillot jaune Rasmsussen. Celle de 2010 manquait d'éclat, avec aucune victoire d'étape. Reste peut être 2009, où il a su prouver qui était le patron à son coéquipier mais néanmoins rival Armstrong. Cette année, il sera favori pour accrocher un 4ème titre. Mais là aussi, la polémique risque d'être présente, après son récent contrôle positif au clubenterol...
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