Quand tu étais gosse tu as sûrement rêvé d’être une star du cinéma et de taper la bise à Brad Pitt. Peut-être même que c’est encore ton vœu le plus cher, pour peu que t’aies pas trop gagné en maturité. Bah sache que tout n’est pas si rose à Hollywood.
L'homme qui tua Don Quichotte, de Terry Gilliam (2000)
D’abord, Jean Rochefort, celui qui devait jouer Don Quichotte (le premier rôle, donc) s’est choppé une hernie discale. Ballot quand on est censé chevaucher un poney toute la néjour. Du coup il est parti. Et le poney est mort parce que Gilliam le voulait un peu plus mince (putain de diktat). Ensuite l’équipe tournait en plein désert, parce que ça rendait bien les petites dunes de sable, ça mettait dans l’ambiance. Sauf qu’il a plu, beaucoup, et qu’en plus de dégommer les décors, ça a tout fleuri et verdi. Et en plus, ces enfoirés de F16 de l’armée s’amusaient comme des petits fous à survoler les lieux de tournage, pour un petit photobomb des familles anachronique, comme il faut.
Gilliam a finalement terminé son film avec Jonathan Pryce quelque chose comme 15 ans plus tard, mais aujourd’hui il est emmerdé par des bisbilles de producteurs pour le sortir.
Waterworld, de Kevin Reynolds (1995)
Avec 175 millions de dolls comme budget, on sait pas comment Keke s’est démerdé pour que ça foire.
Bon déjà, comme ça se passait sur l’eau, y’a eu un bon paquet de tempêtes coquines qui éclataient tous les décors.
Ensuite, monsieur Kevin avait le mal de mer, mais fallait y penser avant, quand même, non ?
On lui concédera cependant que se faire jeter par sa meuf en plein tournage ça a pas dû faciliter les choses.
Ça, et le fait que son acteur principal pouvait pas le saquer.
Et le pire, c’est que personne n’aimera le film.
La trilogie Poltergeist, de Tobe Hooper (1982, 1986 et 1988)
Là on parle d’une vraie malédiction, du genre qui fout les chocottes.
Ça commence avec la séquence du clown sous le lit qui choppe Robbie par les pieds. Le gamin s’étouffe, crie « Au secours je m’étouffe » et tout le monde applaudit en disant « oh dis donc, qu’est ce qu’il joue bien » avant de comprendre le bail et de le tirer d’affaire. Bon, lui, au moins, il s’en est sorti, pas comme l’actrice Dominique Dunne (celle qui joue Dana Freeling), qui mourra étranglée quelques jours après la sortie du film.
Pour le deuxième film c’est Julian Beck, l’interprète du révérend Henry Kane, qui clamse d’un cancer juste à la fin du tournage. On dit aussi que les cadavres utilisés dans les scènes de la caverne étaient réels et que ça a pas mal traumatisé l’équipe technique quand ils s’en sont rendus compte, mais ça on sait pas si c’est vrai de vrai.
Et puis bam, rebelote au troisième opus, c’est au tour de Will Sampson, celui qui devait jouer le sorcier indien, de passer l’arme à gauche.
Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, celle qui jouait Carol Anne a elle aussi rendu l’âme à la fin du tournage. D’un arrêt cardio-pulmonaire. A 13 ans. Mais qu’est ce qu’il vous faut de plus ?
Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola (1979)
C’est rigolo, non, comme titre pour un film maudit ? Bon alors, première galère pour Francis : Steeve McQueen le snobe et refuse le rôle de Willard. Du coup il propose à Harvey Keitel mais se rend compte finalement que celui-ci joue comme un pied et le remplace du jour au lendemain par Martin Sheen. Puis, en plein tournage, ce dernier fait une crise cardiaque. Ensuite le tournage se passe aux Phillipines, donc comme de par hasard un typhon passe par là et ravage tout. Pendant ce temps là, Marlon Brando (le colonel Kurtz), pas stressé pour un sou par les événements, s’amuse à réécrire ses scènes au jour le jour.
Francis commence alors à perdre sévèrement la boule, tendance mégalomanie et paranoïa, il perd plus de 40 kilos et menace de se suicider tous les quatre matins. Bon, heureusement que ça valait le coup.
L'exorciste, de William Friedkin (1973)
Y’a un truc avec les films d’horreur. Celui-là a causé la mort de neuf personnes, rien que ça. Et ça devait pas être la joie sur le tournage quand on sait que le réal, pour « mettre ses acteurs en condition », les faisait jouer dans un froid polaire (oui, même quand les scènes étaient tournées en intérieur) et qu’il n’hésitait pas à tirer des coups de feu à l’improviste pour qu’ils aient vraiment l’air de flipper leur mère.
Ça a pas mal attaqué Mercedes McCambridge, qui doublait la Regan possédée. Elle s’est tellement impliquée qu’elle s’est remise à boire et à fumer pour le coup, histoire d’avoir la voix bien grave comme il faut. Elle a même demandé à être attachée à une chaise pour mieux rentrer dans son personnage.
Et pour finir, le plateau a pris feu.
Cléopâtre, de Joseph Mankiewicz (1963)
La 20th Century Fox aurait dû flairer l’embrouille. D’abord, le producteur, Walter Wangler, fait des manières et réclame à corps et à cri Elizabeth Taylor pour le rôle de Cléopatre. Ensuite cette dernière impose son style et demande 1 million de dollars, une première dans l’histoire.
Puis, les JO à Rome rendent le tournage impossible en Italie et l’équipe décide de partir en Angleterre. En Angleterre. Pour une histoire qui se passe en Egypte, on vous le rappelle. Forcément, il pleut tout le temps et les acteurs font de la buée quand ils parlent : un cauchemar. Du coup, Taylor tombe malade et enchaîne méningite et pneumonie. Le tournage s’arrête et le réalisateur, Mamoulian, en profite pour se tirer.
Mankiewick le remplace et embauche Richard Burton. Taylor et ce dernier, mariés tous les deux, tombent fous amoureux l’un de l’autre (c’est mignon). Mankiewck est obligé de tourner le jour, d’écrire la nuit, en se piquant à la dexedrine pour tenir le coup. Au bout de deux ans le tournage prend fin.
Skouras, le président de la Fox démissionne après avoir perdu plus de 40 millions de dollars.
Le Conquérant, de Dick Powell (1956)
Tournage sympa sur le moment, rien à redire, dans le désert du Nevada, posé. Le problème, un peu comme avec le combo cuite-gueule de bois, c’est que vingt piges plus tard la moitié du staff canait, dont John Wayne. Faut dire que ces petits malins s’étaient installés à côté d’une zone d’essais nucléaires. Après faut pas s’étonner de chopper le cancer.
L'enfer, de Henri Georges Clouzot (1964)
Clouzot au taquet s’entoure de cent cinquante techniciens, tourne des milliards de prises et oublie au passage de coordonner un peu tout le bordel. Tellement impliqué qu’il en perd le sommeil, il réveille ses petits camarades en plein milieu de la nuit pour parler du scénario et en réécrit une version différente tous les jours. Reggiani, l’acteur principal, nous fait un petit burn out et part à l’hosto. Clouzot atteint des sommets de stress et fait un infarctus.
Mais bon, pour obtenir quatre étoiles sur Allocine, il faut ce qu’il faut. Le tournage ne sera jamais terminé et le film ne verra pas le jour, avant que Chabrol ne récupère le script pour en livrer sa version. Et qu’un documentaire sur le tournage sorte au cinéma, révélant des séquences inédites tournées par Clouzot.
Rosemary's baby, de Roman Polanski (1968)
Pour la petite anecdote, John Lennon a vécu dans l’immeuble qui a servi de décor au film. C’est aussi juste devant qu’il s’est fait buter quelques années plus tard. Sinon, dans le film, une meuf tombe mystérieusement enceinte de Satan. Comme de par hasard, Sharon Tate, la femme de Polanski, enceinte également, sera assassinée un an pile après la sortie du film par Charles Manson.
Et le compositeur de la bande originale trépasse à son tour, un an plus tard, d’un AVC, exactement comme l’un des personnages du film… Bon comme pas mal d’autres personnes aussi, mais quand même.
The Crow, d'Alex Proyas (1994)
L’histoire est pas joyeuse de base. Au départ c’était une BD de James O’barr, qui a inventé une histoire de jeune amoureux assassiné qui revient d’entre les morts pour venger sa go violée et tuée, tellement il est triste que sa propre zouzie se soit faite renverser par un mec bourré. Et bim, au moment de crever pour de faux dans le film, Brandon Lee se tire dessus avec ce qu’il s’est avéré être de vraies balles et il est mort. Dingue de dingue.
Maintenant tu vas te blottir dans le fauteuil de ton petit bureau et te dire en réprimant un frisson « Eh beh, on est pas si mal ici ! »
Sources : Comme au cinéma, Figaro, Wikipédia