En bonne éponge émotionnelle qui se respecte, l’enfant sent cette électricité dans l’air, voit ces gens masqués à la télévision (dont certain.es sont des super-héros) et l’inquiétude grandit logiquement. Parents, il est temps de prendre de la hauteur et un stylo pour noter les conseils qui suivent !
En parler sans transmettre sa propre anxiété
Vous avez tendance à pleurer tout habillé sous la douche quand une épidémie de gastro s’abat sur la France ? Vous vous roulez dans votre propre urine quand le petit dernier a une rhinopharyngite ? Merci d’éviter le sujet du Covid-19 à vos enfants. Merci. Soyez rassurants, pédagogues et prudents en trouvant les mots justes (dans tout les sens du terme).
Répondre à ses questions dans la limite de vos ressources intellectuelles disponibles
N’allez pas être votre propre propagateur de fake news (un peu de sérieux et d’honnêteté intellectuelle bon sang). Si vous ne connaissez pas la réponse à une de ses questions, renseignez-vous sur des sites sérieux.
S’ils veulent aller plus loin…
N’hésitez pas à les orienter vers de la presse adaptée à leurs petites oreilles chastes : P’tit Libé, Petit Quotidien, Wapiti, 1jour 1actu, ou piochez dans notre sélection de podcasts pour enfants, certains sont très informatifs. Du travail de pro. Évitez de les brancher sur les chaînes d’info en continu, leur décompte macabre. C’est certainement encore plus mauvais, plus insidieux pour la santé que le virus lui-même.
Leur expliquer que le confinement n’est pas une punition
Oui, rester toute la journée à la maison avec l’obligation de se doucher, de s’habiller comme une personne normale, faire l’école à la maison c’est trop nul. A ce petit jeu-là, le monde entier est « puni ». Allez, le Monde, au coin et tu réfléchiras à ton attitude la prochaine fois. L’enfant étant un nid à microbes, restez confiné fait de lui un héros. Non ?
Faire des expériences de propagation du virus
On pense notamment à la vidéo ci-dessous qui explique comment le Covid-19 repart avec la queue entre les jambes dès que du savon s’approche de lui. C’est qui le patron ? C’est le savon !
Gamifier les gestes simples
Et si tousser dans son coude n’était pas la forme originelle du « dab » (so 2019). Quand vient le moment de se laver les paluches, trouvez le couplet d’un chanson qu’ils adorent et inventez une chorégraphie savon-maison. Pour la distanciation sociale, glissez-leur autour de la taille une bouée flamand rose king size (rigolo, prudent, pas pratique donc encore plus rigolo).
Responsabiliser les aînés
Rien de tel pour mettre en confiance l’héritier.e aîné.e que de lui demander de faire le flic avec ses « younger bro & sis’ ». Distanciation sociale, hygiène personnelle, gestes barrière etc. S’il commence à verbaliser et à parler comme un préfet, inquiétez-vous. Ces gens-là se barrent en sucette depuis le début du confinement.
Personnifier le virus
Si vous manquez d’inspiration et de talent narratif, nous ne saurions que trop vous conseiller le travail admirable de Marge et sa bande-dessinée intitulée Coco Le Virus Drôle, dédramatisant et inventif. On applaudit des deux mains.
Ne pas tirer aux boulets rouges sur les Chinois
N’allez quand même pas en faire d’affreux racistes parce qu’un mec un peu teubé a mangé du pangolin. En plus, c’est dégueulasse le pangolin. Des écailles qui feraient tomber d’épuisement n’importe quel écailler. Sept heures de cuisson minimum (thermostat 6, chaleur tournante). Une viande qui a une odeur de sous-bois humide et un goût d’invertébrés mal digérés. Sans intérêt.
Le faire relativiser sur la période
Ce que l’on vit est historique, Corentin. Même Papy et Mamy qui ont vécu la guerre trouvent ça absolument dingue. Quatre milliards d’êtres humains qui vivent en confinement pour empêcher un foutu virus de se propager, c’est incroyable.
Corentin, c’est une histoire que tu pourras raconter à tes enfants, à tes petits enfants. Si on survit évidemment. Oh, arrête de pleurer Corentin. C’était une blaaaague. Oh. Dis. Bon.