Avec le succès du film Faites le mur, de Banksy, l'artiste rebelle qui colorie les murs (bouh c'est mal), mais qu'on aime bien quand-même, le street-art connait un regain de popularité. Il est même considéré comme un art à part entière, une culture particulière, et non seulement comme du gribouillage de jeunes mal éduqués. Depuis 40 ans, il se répand comme une pandémie autour du globe, et surtout dans les grandes villes, pour le plus grand bonheur des amoureux de l'art qui tâche.
- New-York
Dans les années 70, la Grosse Pomme voit émerger en ses rues des hommes à crêtes et autres danseurs bizarres. C'est le berceau de la culture street-art. Ces bêtes curieuses vont même jusqu'à prendre des bombes de peintures et dessiner sur les murs, tels des cro-magnons désireux de laisser une empreinte dans les murs de la société et en dénoncer ses travers. Aujourd'hui, le street-art est plutôt devenu machine à fric qu'apanage de punks et break-danceurs, même si certains artistes comme Posterboy prônent encore un art engagé à travers de petits pamphlets graphiques. - Berlin, Allemagne
A Berlin, pendant la guerre froide, c'était pas la fête tous les jours. Et comme à Berlin Est, ils s'ennuyaient ferme, ils ont sorti des crayolas et commencé à donner de la couleur aux pierres mornes du mur de la honte. Du coup, maintenant, les allemands, ils sont super doués en peinture sur mur. - Paris, France
Au delà des tags miteux faits à la clef dans les vitres du métro, ou des "Swag Girls 94 SiiSii tkt - Londres, Angleterre
Les murs de Londres ont abrité en 2011 une guerre sans merci entre deux artistes, Banksy "Ô le Grand", bankable et adoré du grand public, et King Robbo "le vrai" street-artist qui a de la bouteille, qui se recouvraient l'un l'autre leurs graffs, à la manière de deux chiens se battant pour un os, ici un bout de mur. - São Paulo, Brésil
Les brésiliens sont connus pour ne pas être les derniers à se joindre à la fête (Si, si! Entre le carnaval de Rio et le développement quasi épidémiques des groupes de métal...), et ça se confirme avec le street-art. Entre les jumeaux Os Gêmeos et leurs graffs colorés, et la nouvelle mode des pixaçãos, le pays des fesses siliconées n'est pas en reste. - Israël/Palestine
Là aussi, le mur de la séparation n'y est pas pour rien dans le développement du graffiti. En même temps, c'est vrai, un mur gris comme ça, faut lui mettre un peu de gaieté (euhm...). Banksy s'y est essayé avec la colombe ci-dessous, peinte sur un mur de fusillés, ainsi que JR, le street-artist français qui a affiché des photos géantes d'Israëliens et de Palestiens sur le fameux mur. - Buenos Aires, Argentine
Les tags et graffiti ont explosé en Argentine, et pour cause, une loi autorise les artistes à taguer un mur s'ils ont l'aval du propriétaire du mur. - Melbourne, Australie
A Melbourne, certains murs ont des numéros afin que les graffeurs puissent les réserver, et aller peinturlurer les briques après avoir surfé. - Belfast et Derry, Irlande du nord
Belfast porte les stigmates d'une lutte "murale" entre catholiques et protestants, revendiquant leurs territoires respectifs. Ou comment le graff devient témoin de l'histoire humaine.
- Los Angeles, USA
Les murs de la "cité des anges" abrite un personnage mystérieux, Mr Brainwash. L'illustrateur de la pochette best-of de Madonna est considéré par certains comme un graffeur qui ne cherche qu'à se faire des coudes en or (mon papa il dit des coudes en or), alors que d'autres estiment que ce n'est qu'un personnage derrière lequel Banksy se cache pour dénoncer la tournure "hype" et mercantiliste que le mouvement prend.
Et vous, ça vous arrive de dessiner sur les murs de votre chambre?
Source : Guide Evasion