Le Covid-19, c’est fini. Bon, D’ACCORD, c’est pas trop fini en fait, mais ça va quand même un peu mieux, et du coup on en parle beaucoup moins. La vraie star du moment, l’épidémie à la mode, celle que tout le monde s’arrache, c’est la variole du singe. Un nom extrêmement classe pour une maladie de qualité supérieure. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette appellation exotique ? S’agit-il d’une maladie dangereuse ? Est-ce qu’on peut la trouver chez notre marchand de journaux ? Est-ce qu’il faut cramer tous les singes de la planète pour sauver l’humanité ? Je vais tâcher de répondre à ces questions avec des mots simples.
Son vrai nom, c'est l'Orthopoxvirose simienne
« Simienne », ça veut dire que ça vient du singe, et le virus orthopox, c’est un type de virus (le même type que celui de la variole, cette maladie qui a fait du mal à l’humanité jusqu’à la fin du 18eme siècle). Voilà, c’est assez simple. En même temps on n’a pas besoin de tout compliquer non plus, la vie est déjà assez compliquée comme ça si vous voulez mon avis.
La variole du singe n'a aucun rapport avec le Covid-19
Pourquoi le préciser alors, vu qu’il existe des tas de maladies différentes ? Pourquoi je ne vous dis pas « la variole du singe n’a aucun rapport avec la gastro » ? Eh ben tout simplement parce qu’on n’a fait que parler du Covid-19 ces deux dernières années, donc il est toujours bon de mettre les choses au clair : l’épidémie de variole du singe n’est pas liée à celle du Covid-19. Que ça vous plaise ou non. Mais en même temps je ne vois pas pourquoi ça ne vous plairait pas.
La maladie ne date pas d'hier
Elle date plutôt d’avant-hier puisque le premier cas humain détecté remonte à 1970. Ça aussi, c’est bon à préciser, et c’est plutôt rassurant : contrairement au Covid-19, on est face à une maladie qu’on connaît déjà. On n’a pas besoin d’aller sortir des scientifiques de leur lit pour leur demander de travailler immédiatement sur un vaccin. Oui, rendormez-vous les scientifiques, on n’a pas besoin de vous pour l’instant.
Elle ne vient pas du singe
Eh oui, la déception est grande, mais la maladie n’a été nommée « variole du singe » que parce qu’on a découvert les premiers cas en 1958 chez des singes. En réalité, c’est surtout les rongeurs qui transmettent le virus. Pas besoin de dézinguer tous les singes de la planète, donc.
La variole du singe se transmet par les liquides
L’infection se fait quand on est en contact avec du sang, des liquides biologiques ou des muqueuses de rongeurs infectés. Après, il peut aussi y avoir des transmissions entre humains, lors d’un contact étroit (voire très étroit), mais c’est un peu plus rare. La transmission par gouttelettes des voies aériennes existe aussi, mais dans ce cas il faut avoir un contact en face à face vraiment prolongé. Rien à voir avec le mode de transmission du Covid-19 qui est beaucoup plus rapide. En gros, pas besoin de flipper si vous vous êtes retrouvés 3 minutes à côté d’un malade de la variole du singe. Tout va bien.
Les symptômes sont similaires à ceux de la variole
Et ils sont très peu sympathiques. On commence avec de la fièvre, de la fatigue, des gros maux de tête et des courbatures. Ensuite, au bout de quelques jours, des lésions sous forme de bosses remplies de liquide jaune se forment sur une bonne partie du corps avant de devenir des croûtes. C’est pas jojo, et ça peut laisser des traces même après guérison du patient. J’ai personnellement très peu envie de choper cette maladie.
Les risques de décès sont plutôt faibles
Le taux de létalité de la maladie se situerait entre 1 et 10% – 10% étant une estimation assez haute quand même. La variole du singe est beaucoup moins mortelle que la variole historique, et elle tue essentiellement les jeunes enfants ou les personnes immunodéprimées. Les autres personnes guérissent naturellement sans trop de problèmes. Vous pouvez donc souffler un bon coup. Sauf si vous êtes un jeune enfant ou une personne immunodéprimée (mais bon, ne stressez pas trop non plus).
Y'a pas de traitement, mais il existe un vaccin
Enfin, pour être plus précis, il existe un vaccin contre la variole, et il est efficace à 85 % contre le virus de la variole du singe, ce qui est déjà pas mal. Le seul petit souci, c’est qu’il n’est plus obligatoire depuis 1979 en France parce qu’on avait éradiqué la variole, et on a même arrêté de le produire. Mais ce qui est rassurant, c’est qu’on peut en produire à nouveau à tout moment en cas de problème parce qu’on a été assez intelligents pour garder la recette dans un tiroir. Pour le coup, on a été malins.
L'épidémie n'est pas très étendue pour le moment
Si on parle de la variole du singe en ce moment, c’est parce qu’on a récemment recensé plusieurs dizaines de cas en Amérique, en Australie et en Europe, notamment chez des personnes qui n’ont pas mis les pieds dans des pays où le virus circule habituellement, comme la République Démocratique du Congo. Bref, c’est un peu préoccupant, mais on ne parle pas encore de vraie épidémie. On en est plutôt au stade de « surveillance », et on sait déjà que le virus se transmet beaucoup moins facilement qu’un Covid-19. Pas de quoi recommencer à se barricader chez soi, donc. Annulez immédiatement cette commande de 30 caisses de vin, on ne va pas vous reconfiner.
Pour ma part, je vais tout de suite appeler Michel Cymès pour lui demander son avis.