Contrairement à ce que vous pensez, les animaux ne sont pas seulement destinés à nous choyer quand on rentre du travail, ni à nous divertir quand on va les regarder au zoo, ni nous satisfaire quand on les mange au barbecue. Les animaux ont aussi pris les armes. Enfin, pas littéralement mais disons qu’ils nous ont bien aidé durant les deux, trois petites guerres qui se sont produites au cours de notre civilisation. Rien que pour la Seconde Guerre Mondiale on estime qu’une trentaine de millions d’animaux en tout genre nous ont filé un petit coup de main, souvent au prix de leur vie. Musique triste. Pleurez.
Des éléphants porteurs
Ils ont fait fureur dans l’Antiquité notamment auprès des Carthaginois ou des Indiens plus de mille ans avant le p’tit Jésus ou plus récemment les Khmers rouges. Et c’était pas évident parce que les bestioles ne sont pas faciles à domestiquer. Bon ils servaient surtout à transporter de la bouffe parce qu’ils sont grands et forts et risque pas de faire un dérapage incontrôlé au prochain virage parce qu’ils courent trop vite.
Des cochons de feu
On reste dans l’Antiquité avec ces malheureux porcs de guerre qui ont été utilisés contre les éléphants susmentionnés notamment lors de la campagne d’Italie d’Hannibal. Les porcs étaient couverts de goudron, de lances, d’huile d’olive, ou d’une autre substance enflammée, puis étaient dirigés vers les éléphants ennemis, dans le but de les faire flipper. Les cris de souffrance des cochons immolés et la boule de feu se rapprochant d’eux provoquait la panique des éléphants et désorganisait l’armée adverse. Highway to hell.
Les mouettes, radar de l’armée anglaise
Durant la Première Guerre mondiale, les Anglais remarquent que les mouettes ont l’habitude de suivre les navires sur des dizaines de kilomètres, à l’affût des détritus de cuisine lancés par-dessus bord. L’amirauté britannique a alors l’idée d’ordonner à tous ses sous-marins en patrouille de jeter à la mer, des grandes quantités de pains à chaque fois qu’ils refont surface. Les oiseaux associent la présence d’un sous-marin à de la nourriture, et prirent l’habitude de converger, de se rassembler au-dessus de tous les navires de ce type.
Les Bat Bombs
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Américains chargeaient des chauves-souris d’explosifs. Les animaux devaient ensuite être lâchés au-dessus d’une zone ennemie, le Japon en l’occurrence, avant de déclencher l’explosion une fois qu’ils se trouvaient à destination. Une fausse ville japonaise fut même construite dans l’Utah pour tester le principe à grande échelle. Malgré le succès de l’expérience, le projet ne fut finalement jamais finalisé.
Les chèvres de Skanderberg
Gjergj Kastrioti, surnommé Skanderbeg, est un seigneur albanais qui a dirigé avec succès et pendant près de vingt-cinq ans la résistance de son pays contre l’Empire ottoman. La légende raconte qu’il aurait utilisé des milliers de chèvres pour repousser l’invasion ottomane lors d’une bataille au XVème siècle.Il eut l’idée de fixer des bougies sur les cornes des chèvres lorsque l’armée de Murad II entra dans le pays. Voyant en pleine nuit, un nombre incroyable de torches qu’il prit pour autant de combattants ennemis, le sultan fit demi-tour. Cette ruse sauva momentanément le pays.
Les oies du Capitole de l'Empire Romain
Assiégés lors du sac de Rome par les Gaulois vers -390 av J-C, les soldats encore présents se barricadent dans le Capitole, laissant femmes, vieillards et enfants dans la ville à la merci des « barbares ». Pendant la nuit, les assaillants tentent d’escalader incognito les murs de la citadelle, mais réveillent les oies sacrées de Junon, présentes sur le perron du Capitole, qui se mettent à hurler dans toute la ville. Un système d’alarme écolo.
Les pigeons-espions allemands
L’armée allemande utilisa, durant la Grande Guerre, des pigeons photographes à l’aide d’un appareil photographique « miniaturisé » qui leur était fixé. Le mécanisme de déclenchement de l’obturateur dépendait d’une minuterie et permettait des prises de vues distinctes à une vitesse de vol de 20 m/s. Ces pigeons étaient utilisés pour la reconnaissance des places assiégées. Le Google Earth de l’époque.
Les phoques suédois, destructeur de sous marins allemands
En 1942, la marine de guerre suédoise utilise des phoques dressés à nager sous les coques des submersibles. Ces phoques, équipés d’une mine individuelle à résonance magnétique attachée sur leur dos, explosaient avec leurs charges. Cette tactique de guerre sous-marine, ultra secrète et révolutionnaire à l’époque, allait ouvrir la voie aux expériences militaires menées par la suite avec des troupes d’otaries et surtout de dauphins, l’US Navy allant même jusqu’à les utiliser conjointement comme ce fut le cas lors de la guerre du Golfe.
Le "lolcat" anti-Egyptiens
Nous sommes sur le front de la bataille de Péluse, en Égypte, opposant Perses et Égyptiens. En 525 av. J.-C. Le roi perse, sachant que les chats sont sacrés en Égypte, décide de les utiliser contre son adversaire. Selon une première version des faits, les soldats perses auraient utilisé les félins comme boucliers, sachant que la loi égyptienne interdisait de les tuer. Mais une autre version veut que les assaillants aient carrément catapulté des chats sur le champ de bataille. Les Égyptiens auraient alors préféré s’incliner plutôt que de risquer la mort accidentelle d’animaux sacrés.
Les chiens antichars russes
Une brillante idée : au début de la Seconde Guerre mondiale, le Général Panfilon propose de dresser des chiens à aller chercher de la nourriture sous les chars ennemis. Il suffisait de munir le toutou affamé depuis deux ou trois jours d’une mine sur le dos, et le tour était joué. 10 000 meilleurs amis de l’Homme sont tombés dans le piège.
Les chameaux surveillants
Les chameaux c’étaient un peu les cheveux des pays d’Asie et d’Afrique, c’est pour cette raison qu’en temps de guerre ils servaient entre autre de moyens de transports. C’est en Jordanie et en Mauritanie que les chameaux ont trouvé un usage militaire pour contrôler les régions reculées. C’était aussi un moyen d’être plus discret et de tenir plus longtemps dans les zones désertiques (totalement inefficaces dans un cadre urbain, donc ce n’est pas une idée à exploiter pour les contrôleurs du métro).
Wojtek, l'ours soldat polonais de la Seconde Guerre Mondiale
Récupéré dès son plus jeune âge alors qu’il avait été abandonné, il devient une attraction pour les soldats puis la mascotte de l’armée. Mains vu que le gars bosse bien il devient même gradé caporal et sert alors à transporter les munitions.