Top départ, le chrono est lancé : le Royaume-Uni a débuté sa campagne de vaccination en injectant le vaccin de Pfizer dans le bras d’une première patiente. Margaret Keenan, retraitée anglaise de 90 ans, a donc eu droit au statut de première patiente à recevoir le Saint Graal de la lutte contre le Covid-19. L’Angleterre s’est lancée dans la bataille avant tout le monde alors qu’on ne connaît pas encore les effets secondaires possibles du vaccin. Que va-t-il se passer dans les prochaines heures, dans les prochains jours ? Tout le monde l’ignore. Sauf nous.
1 heure après l'injection du vaccin
Voilà, Margaret Keenan a été vaccinée devant une caméra et le monde entier visionne ces images. La femme de 90 ans s’exprime : « C’est tellement étrange et vraiment merveilleux », pendant que les médias commentent en s’inquiétant des possibles complications que pourraient entraîner le vaccin. Le Royaume-Uni, lui, s’auto-congratule. Jusque-là, tout va bien.
24 heures après l'injection
Les images continuent de tourner sur les médias du monde entier et les débats se poursuivent. De son côté, Margaret Keenan commence à ressentir un léger malaise. Fiévreuse, fébrile, nauséeuse, elle demande l’assistance de son infirmière. Autour, les équipes de communication ont un seul mot d’ordre : ne rien laisser fuiter. L’état de Margaret Keenan ne doit pas être connu par le reste du monde, il en va de la crédibilité de tout le pays.
48 heures après l'injection
C’est la panique dans l’hôpital de Coventry ; on est en train de perdre Margaret Keenan. Les médecins restent impuissants face à l’état de santé la vieille dame qui empire d’heure en heure. Ils viennent de recevoir les analyses de la retraitée et restent incrédules : les cellules de Margaret semblent s’autodétruire à une vitesse folle avant de se remettre à fonctionner de manière chaotique. Ils sont inquiets. Ils n’ont jamais vu ça. Pire encore, l’info a fuité, et les médias se font une joie de la relayer. Sur les réseaux, les inquiétudes grandissent.
72 heures après l'injection
Rien ne va plus à l’hôpital de Coventry. Alors que Margaret Keenan s’est éteinte dans la nuit sous l’œil impuissant des médecins, le personnel soignant fait face à un nouveau problème : le corps de la retraitée a disparu. Probablement un coup des Russes qui veulent déstabiliser le pays. On boucle l’hôpital et même la ville. Il faut à tout prix retrouver le cadavre de Margaret. En réalité, le corps de Margaret erre dans les couloirs de l’établissement et fait ses premières victimes…
76 heures plus tard
Il n’aura pas fallu longtemps pour découvrir ce qu’il était advenu de Margaret Keenan. L’hôpital de Coventry est en proie au chaos alors que les morts-vivants se multiplient à une vitesse hallucinante. L’armée est déployée dans la ville de Coventry. Côté médias, plus question de se moquer du sort de l’Angleterre : tout le monde a peur. Les responsables politiques décident pour leur part d’interrompre tout transport en direction et en provenance de la Grande-Bretagne. L’Île est rapidement livrée à elle-même, coupée du monde.
28 JOURS PLUS TARD
Cela fait quelques jours déjà que les communications ont été coupées sur l’Île britannique, et les dernières nouvelles faisant état d’un carnage généralisé ne sont pas rassurantes. Les armées des pays voisins décident de survoler l’Angleterre à l’aide de drones et ne peuvent que constater l’horreur qui y règne ; les rues des grandes villes sont parcourues par des créatures qui se déplacent lentement, les mouvements désordonnés, le regard hagard. Le monde entier est horrifié, abasourdi et aphone devant les images qui lui parviennent. Pfizer est sommé de s’expliquer et de trouver une réponse au problème.
64 jours plus tard
Une cousine française de Margaret Keenan reçoit un SMS étrange de la part de la vieille dame : « Tout va bien. » Elle la contacte en visio et constate que la retraitée ne ment pas. Elle semble parfaitement remise et explique s’être réveillée il y a quelques heures, persuadée d’avoir fait un mauvais rêve. En tout cas, à présent, elle se sent bien et résume la situation autour d’elle : les morts-vivants ont fini par s’endormir et ils commencent tous à reprendre conscience, ahuris mais en bonne santé. Très vite, les journalistes s’emparent de l’histoire et les titres de presse jaillissent par centaines : « Un Miracle », « Un Nouvel Espoir », « L’Horreur Prend Fin »… Personne ne comprend, mais tous se réjouissent.
67 jours plus tard
Toute la Grande-Bretagne s’est réveillée. Les uns après les autres, les citoyens ont repris leurs activités sous l’œil sidéré du reste du monde. Margaret Keenan s’exprime sur toutes les antennes, françaises, chinoises, russes, coréennes, espagnoles, italiennes, toujours dans la langue du journaliste qui lui pose des questions, elle qui ne parlait jusqu’alors que l’anglais. Tout aussi curieusement, elle semble avoir légèrement rajeuni et fait savoir qu’elle se sent en pleine forme. Et elle n’est pas la seule : tous les citoyens britanniques réveillés manifestent de nouvelles aptitudes ainsi qu’une parfaite santé. Aucun scientifique ne se risque alors à apporter une explication à l’incompréhensible.
80 jours plus tard
Les frontières rouvrent avec la Grande-Bretagne et tout le monde peut librement constater que les Britanniques sont devenus des surhommes. Ils ont tous acquis de hautes compétences dans tous les domaines et leurs corps sont à présent plus résistants que celui de leurs congénères étrangers. C’est d’ailleurs un laboratoire gallois qui trouvera une explication là où l’américain Pfizer avait échoué : la modification génétique du vaccin a entraîné la production de super-cellules capables de transcender le corps humain. Le prix à payer en contrepartie a été quelques semaines de chaos le temps que les organismes des citoyens encaissent le processus. En somme, pour devenir meilleurs, les Britanniques ont dû, dans un premier temps, passer par l’étape zombie.
81 jours plus tard
Alors que le Covid-19 poursuit sa route dans le reste du monde, la communauté internationale s’interroge : doit-on maintenant suivre l’exemple de la Grande-Bretagne ? Doit-on accepter l’horreur d’une pandémie de morts-vivants avant de pouvoir jouir du même pouvoir que les Anglais, Irlandais, Ecossais et Gallois ? Ou alors doit-on chercher un nouveau vaccin au fonctionnement plus classique au risque de ne jamais développer les mêmes compétences que les Britanniques ? Le débat est lancé, et il captive les foules.
Tout ça, on l’a vu dans notre boule de cristal, mais après peut-être qu’on se plante.
En même temps, vu tous les ingrédients dans le vaccin contre le Covid-19, c’était pas étonnant que ça parte en couille. Maintenant, on a encore une raison de ne pas se faire vacciner contre le Covid.