Nous sommes en 2022 et la civilisation humaine est en pleine décadence, ce qui arrive généralement quand quelque chose a atteint son apogée et commence à tomber en disgrâce. Sans forcément ouvrir le débat avec vous sur cette question (vu qu’on ne peut pas vraiment se parler si vous n’aviez pas remarqué) on va discuter ensemble (ou plutôt moi tout seul) d’un aspect inquiétant de notre société : le retour assez étonnant de plusieurs types de censure dans quelques pays du monde.
La Hongrie qui interdit la "promotion" de l'homosexualité
Tout va bien en Hongrie, globalement ce pays pourrait être qualifié d’autre pays des droits de l’homme tant tout le monde y est respecté. Bon, assez récemment le parlement a fait adopter une loi pour empêcher la promotion de l’homosexualité et globalement diminuer les droits des personnes LGBT+ mais à part ça c’est cool.
Du coup ça passe par l’arrêt de diffusion d’un paquet de films et séries à la télévision avant une certaine heure en vue de « protéger les enfants » : pas d’épisodes de Friends ou de films Harry Potter pour les petits Hongrois, ça pourrait leur donner de mauvaises idées visiblement.
La loi "senate bill 775" du Missouri, ou la censure de nombreux livres
Si vous n’avez jamais foutu les pieds dans le Missouri sachez que ce n’est pas l’état le plus sympatoche du pays, notamment parce qu’il est gouverné par quelques politiciens conservateurs qui trouvent que deux personnes du même sexe qui s’embrassent ça coupe l’appétit et que c’était mieux quand on ne trouvait que des blancs sur les parcours de golf.
Récemment ils ont fait fort en créant une liste de livres à bannir des bibliothèques d’écoles. Au programme on trouve par exemple « Le bleu ne va pas à tous les garçons », « L’œil le plus bleu » mais aussi plusieurs bandes dessinées comme « Batman : White Knight », « Watchmen » ou une adaptation de « The Handmaid’s Tale » en comics. Tous ces ouvrages représenteraient un risque de « dépravation » pour la jeunesse vu qu’ils abordent d’une manière ou d’une autre l’homosexualité.
Une adaptation en BD du journal d'Anne Franck dans le viseur du Texas
Si le Missouri pue un peu de la gueule en terme de bienveillance je ne vous parle même pas du Texas. L’independent School District aurait fait retirer un bon paquet de livres des bibliothèques de ses écoles dans cet autre état dont une adaptation en BD du tristement célèbre journal d’Anne Frank.
Il s’agirait de quelques passages où la jeune fille décrivait ses cours d’éducation sexuelle et abordait le sujet de la prostitution qui auraient convaincu l’organisme que l’oeuvre ne se destinait pas à un jeune public d’écoliers qui ont par ailleurs le droit de regarder des films de Chuck Norris où l’acteur pète allègrement la gueule à des acteurs étrangers jouant des rôles cousus de clichés. Quel beau pays.
Les petits caprices de Vincent Bolloré
Il y a tout un tas de raisons d’aimer Vincent Bolloré, mais vraiment des centaines si on regarde bien. Pour autant le monsieur aime bien qu’on pense comme lui et qu’on ne blague pas trop avec son nom, comme en fait récemment les frais l’honorable Guillaume Meurice qui voit son livre Le Fin Mot de l’histoire de France en 200 expressions dont la publication a été suspendue parce que la maison d’édition appartient au milliardaire breton.
Certains passages n’auraient pas été appréciées par ce formidable patron qui n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai en matière de censure drastique puisqu’on lui doit déjà la fin des Guignols de l’info ou du Zapping à Canal + alors que leurs audiences étaient encore très hautes.
Le film "Buzz l'éclair" censuré dans plusieurs pays
Le truc du film Buzz l’éclair c’est que c’est un film d’animation qui s’adresse aux enfants et qu’on y voit dedans deux personnages féminins s’embrasser, ce qui n’a pas vraiment été du goût du gouvernement Chinois, de l’Égypte, de l’Indonésie ou encore des Émirats Arabes Unis. Comme ces pays ont demandé à couper la fameuse scène mais que Disney n’a pas accepté la requête certains l’ont tout simplement interdit en salle, parce que c’était plus simple et que tout le monde était content. Enfin tout le monde, principalement eux, pas les gamins qui voulaient voir le film.
Le confinement de Shanghaï censuré sur les réseaux
Fait assez étonnant survenu en avril 2022, des vidéos montrant les rues de Shanghaï vides à cause du confinement en vigueur sur la ville avaient été rapidement censurées par le gouvernement. Le problème pour les dirigeant, c’était de montrer une ville vide et à l’arrêt ce qui aurait pu avoir de mauvaises répercussions sur l’économie. Finalement la ville avait été confinée sur plusieurs semaines mais le gouvernement ne l’a avoué internationalement que bien plus tard. Encore un exemple particulier de trucs censurés en Chine, pays de la clémence et des libertés.
L'art de la désinformation Russe sur la guerre en Ukraine
C’est un secret pour personne mais la guerre en Ukraine est bien largement désinformée en Russie, du moins dans les premiers mois du conflit. Interdiction d’en parler dans la presse ou sur les plateaux télévisés à cause d’une loi passée en mars 2022 qui promet une peine de prison pouvant s’étendre jusqu’à 15 ans pour toute personne qui aurait l’audace de publier des « informations mensongères » sur l’armée Russe (entendez par là la vérité).
Le résultat de cette loi a été d’une part la fuite du pays de plusieurs centaines de journalistes mais également de lourdes amendes pour certains groupes de presse ayant fait circuler des informations qui n’allaient pas dans le sens du Kremlin. Pas une ambiance de dingue du coup, comme le mariage de ma cousine quand le marié n’est pas venu et qu’en plus le traiteur s’était trompé et avait servi du jus d’huitres à la place du vin rouge.
Et sinon vous pouvez aller voir les moments où Wikipédia a été censuré ou les censures les plus étranges du cinéma, parce que finalement on ne vit pas dans un monde si libre que ça.