Macron l’a dit : pour lui, le fait qu’un Président de la République Française soit limité à deux mandats est une « funeste connerie ». Ça veut dire que, potentiellement, le gars est chaud pour enchaîner sur un troisième mandat. Voire un quatrième. Et un cinquième. Le genre de truc qui ne sent pas trop la République, vous voyez. Eh bien soit, on va voir ce que donnerait un troisième mandat de Macron. Et un quatrième. Et un cinquième.
Troisième mandat (2027-2032)
Macron vient de passer à 52% contre Jordan Bardella (48%). Personne n’est content, sauf LREM, fière d’avoir fraîchement remanié la constitution pour garder en place son chef. Macron, lui, annonce sa première mesure phare : privatiser France Télévisions et Radio France. « Qui a besoin d’un service public qui ne rapporte rien quand on peut faire de l’argent ? », avance-t-il pour se justifier. La suite du mandat n’est qu’une succession de scandales (répression policière contre une manif de retraités, interdiction du drapeau LGBT dans les écoles, Marlène Schiappa ministre de la Culture…), ce qui n’empêche pas le Président de faire campagne pour un quatrième round à la tête du pays.
Quatrième mandat (2032-2037)
Passé in extremis contre Johann Moutier (nouveau venu au RN, encore plus teigneux que ses prédécesseurs), Macron entame son mandat sous les accusations de fraude électorale. Décidé à apaiser les tensions, le Président annonce la création d’une nouvelle monnaie nationale, le « MacCoin », indexée sur le fromage et les baguettes. Les discours présidentiels sont désormais diffusés en chantant des chansons pop, et les ministres sont tenus de porter des chapeaux excentriques. Le bilan est mitigé, mais il faut bien admettre que les interventions politiques font plus d’audiences que par le passé.
Cinquième mandat (2042-2047)
Après une cinquième campagne rythmée par des affrontements à mains nues dans une cage entre les différents candidats (Macron vainqueur par K.O. lors du dernier tour contre un Édouard Philippe en petite forme), c’est l’heure d’imposer une nouvelle réforme du système scolaire. Une réforme radicale et innovante face à la baisse de niveau des élèves : à partir de maintenant, tous les manuels scolaires devront être présentés sous forme de bandes dessinées, et les textes de littérature remplacés par des lyrics de rap. La grève des enseignants qui suit cette mesure est sévèrement réprimée par l’armée.
Sixième mandat (2037-2042)
Macron est étonnamment passé à 70% face au RN alors que les sondages d’instituts indépendants le donnaient largement perdant. Bizarre. Qu’à cela ne tienne, dans la foulée, le Président interdit les instituts de sondages indépendants et fait disparaître les partis politiques d’opposition en prononçant des mots qui feront date : « vous l’avez compris, je suis là pour un moment les cocos. » Cela n’augure rien de bon.
Septième mandat (2047-2052)
Macron a 70 ans et décide que ce septième mandat sera le mandat de la réconciliation. Il autorise la reformation des anciens partis, mais leur rôle au Parlement se limite dorénavant à lever des pancartes « oui » et « bravo » à chaque intervention des ministres. Les débats parlementaires sont animés par Cyril Hanouna pour qui l’on a créé une nouvelle fonction : Haut Chef de la Darka Républicaine.
Huitième mandat (2052-2057)
Le contrôle de Macron sur les médias se fait de plus en plus autoritaire : les journaux d’opposition sont dissouts ou sommés de faire l’éloge du programme présidentiel. Programme qui consiste à prodiguer des lois étranges, obligeant les Français à se faire tatouer Gérald Darmanin dans le bas du dos et à adopter des horaires de travail « flexibles » s’étendant de 4h à 20h, du lundi au samedi. L’âge de la retraite est repoussé à 75 ans, avec la promesse pour chaque citoyen y parvenant d’obtenir un « chèque-retraite » de 500 euros ainsi qu’un hoverboard. Les choses vont mal.
Neuvième mandat (2057-2062)
Ce neuvième mandat s’ouvre sur de grandes obsèques nationales pour Elisabeth Borne, emportée par la maladie. En hommage, un grand nuage de vape (goût pastèque) est répandu sur l’intégralité du territoire durant une semaine. Conscient que ses ministres ne sont pas éternels, Macron décide de les remplacer par des robots à leur effigie. Lui-même ne vieillit plus grâce à un procédé de nano-chirurgie très coûteux financé par le contribuable. Côté mesures, rien de bien notable, si ce n’est l’interdiction des livres et des rassemblements de plus de 10 personnes.
Dixième mandat (2062-2067)
Macron serre la vis (et les boulons de ses ministres) : plus aucune immigration n’est possible, les jours fériés sont annulés, les manifestations interdites, et toute opposition politique est criminalisée. La surveillance de masse est généralisée, avec un espionnage citoyen encouragé, et la censure en ligne devient omniprésente. Un couvre-feu est instauré. Chaque Français doit désormais respecter le culte du Chef Suprême en Marche, nouvelle dénomination du chef de l’État. Le pays fait grise mine.
Onzième mandat (2067-2072)
L’heure est grave : le point de non-retour écologique est désormais dépassé depuis longtemps, ce qui implique la création de nouvelles mesures. Le Chef Suprême en Marche déclare que les 90% de citoyens aux revenus les plus bas devront moins respirer et limiter leurs déplacements pour que les 10% aux revenus les plus hauts puissent continuer de circuler en jets privés. L’eau se raréfiant, elle est répartie dans les mêmes proportions.
Douzième mandat (2072-2073)
Malgré la nano-chirurgie, Macron, du haut de ses 95 ans, est sur le déclin sur le plan mental et peine à prendre des décisions claires. L’opposition, tapie jusque-là dans l’ombre, en profite pour renverser le Chef Suprême et placer au sommet de l’État son propre chef : Squeezie. C’est le début d’une nouvelle ère.
Finalement, on préférait Macron en vacances.