Qui dit "artistes" dit "egos démesurés". Réunir autant de fortes personnalités au même endroit pour les confronter à un des publics les plus difficiles au monde, ça ressemble à du suicide. Mais c’est pourtant ce qui se passe tous les ans, sur la Croisette. Forcément, il arrive que ca pète.
- Le Festival avorté de mai 68 (1968)
Mai 68, c'était la révolution à Cannes aussi. De nombreux cinéastes présents, parmi lesquels Godard, Truffaut ou Polanski, mettent la croisette sens dessus dessous : on s'accroche aux rideaux pour empêcher les projections, on retire ses films de la compétition, on déserte le jury... Résultat : le 19, le Festival s'arrête, sans gagnant. Vous qui n'allez jamais voir les Palmes d'or au ciné, cette année là, vous aviez une bonne excuse.
- La mauvaise blague de Lars Von Trier (2011)
Cannes, c'est du sérieux. Du coup, lorsque le Danois Lars Von Trier annonce en 2011 qu'il est nazi et comprend Hitler, personne ne rigole. Il aurait pu s'arrêter là, mais au lieu de ça, il continue à creuser et à s’enfoncer dans sa provoc’ un peu vaseuse. Il est viré du festival et repart avec son camping car. L'humour danois, c'est autre chose.
- Maurice Pialat Vs. Le public (1987)
« Sous le soleil de Satan », Palme d’Or 87, a tellement choqué le public que, lorsque le réalisateur monte sur scène pour venir chercher sa récompense, il est hué. Sans se démonter, il rétorque « je suis surtout content ce soir pour tous les cris et les sifflets que vous m’adressez. Et si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus. ». Le plus important à Cannes, c'est d'avoir le sens de la répartie.
- Les malheurs de Sophie (1999)
En 99, c'est Sophie Marceau qui est chargé de remettre la Palme d'Or, que tout le monde attend. Le suspense est à son comble, mais l'actrice, très émue (ou bourrée, ou droguée, à vous de voir) préfère raconter sa vie, balbutier et faire des phrases sans queue ni tête. Sifflée par le public, elle est coupée par la maîtresse de cérémonie et le président du jury, qui annonce la Palme au plus vite. Moins embêtant et plus sympa en 2005, Sophie Marceau connait un petit problème de bretelle sur le tapis rouge. Là d'accord.
- Le fameux doigt de Quentin Tarantino (1994)
Pulp Fiction, c'est quand même un sacré film culte. Pourtant, en 94, lorsque la Palme d'Or lui a été décernée, ça n'a pas plu à tout le monde. Quelque part dans la salle, un râleur crie au scandale. En réponse, le réalisateur Quentin Tarantino se marre et lui fait un doigt d'honneur. C’est badass.
- Simone Silva et ses seins scandaleux (1954)
En 1954, on ne dégainait pas ses seins sans en subir les conséquences. C’est ce qu’a découvert l’actrice Simon Silva lorsqu’elle a enlevé le haut de son maillot de bain pour faire plaisir aux photographes. Même si elle cachait son (avantageuse) anatomie avec ses mains, l’évènement outra l’Amérique puritaine, qui menaça de retirer ses films de la compétition. Hyper chaud pour l'époque, elle est virée du festival. - Isabelle Adjani boycottée par les photographes (1983)
Alors qu'elle était venue à Cannes pour présenter le film « L'Eté meurtrier », Isabelle Adjani refuse de se plier à la tradition du photocall et de poser pour la presse. Revanchards, les photographes posent leurs appareils au sol et lui tournent le dos au moment de sa montée des marches. Tempête dans un verre d'eau.
- Françoise Sagan et ses indiscrétions (1979)
En théorie, les membres du jury de Cannes sont tenus au secret à vie sur la manière dont se sont déroulées les délibérations. Mais voilà, fin 79, quelques mois après avoir été à la tête du jury, l’écrivain balance à la presse que c’est la présidence du festival qui a fait pression sur les votants pour que "Apocalypse Now" soit récompensé ex-æquo avec "Le Tambour". Ce qui s'est passé à Cannes reste à Cannes Françoise... - Les policiers qui boudent Matthieu Kassovitz (1995)
Lorsque le réalisateur français arpente les marches du palais du Festival, tous les membres du service d’ordre, composé de gardiens de la paix, lui tournent le dos. Même s’ils n’ont pas vu son film, ils ont entendu dire qu’il est assez violemment anti-policier, et, forcément, ça ne leur plaît pas beaucoup. La haine qu'ils disaient... - "La Grande bouffe" pate l'addition (1973)
Marco Ferreri fait scandale sur la croisette avec son film culte sur ces hommes fatigués de la vie qui se suicident collectivement par la bouffe. Un peu trop subversif pour certains, le film est hué par uen grande partie du public. Ce qui ne l'empêcha pas d'avoir un prix.
- (bonus) Les hot d'or à Cannes, ça excite les foules (2001)
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