On lit parfois que la France serait Championne du monde de la censure sur internet, sauf qu’en y regardant bien, l’info est diffusée par des sites d’extrême-droite peu regardants sur les sources ou la véracité de ce qu’ils diffusent (plus d’info ici). D’ailleurs le simple fait qu’ils puissent le publier librement montrent que contrairement à certains de leurs fantasmes, la dictature est ailleurs. Par exemple, dans ces 10 pays réputés pour censurer joyeusement internet sur leur territoire.
La Corée du Nord
En Corée du Nord, internet est tellement censuré que seuls les plus riches et haut placés dans la hiérarchie du pouvoir ont accès au web. Les autres, quand ils ont accès à Internet (soit environ 4 % de la population) ne peuvent consulter que des sites contrôlés par l’État. En gros, c’est un peu comme si tu ne pouvais surfer que sur la page d’accueil de ton fournisseur d’accès : glauque ! Mais ce n’est qu’un détail parmi la longue liste des trucs interdits en Corée du nord.
La Chine
Depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2012, la censure étend sa toile sur l’internet chinois et ses 800 millions d’internautes. Des dizaines de milliers de censeurs passent 24h/24 au crible les contenus publiés en ligne, ainsi que les messages entre utilisateurs, et ne se gênent pas pour dénoncer les contrevenants. Il est ainsi interdit de critiquer ou de rire du pouvoir chinois, de promouvoir le culte de l’argent-roi, de partager des vidéos « non vérifiées » (sic). La censure permet de bloquer des sites, à effacer des pages indésirables et de réorienter les connexions vers des contenus plus partisans. Et comme à la télévision, les autorités font régulièrement pression sur les plateformes en ligne pour qu’elles diffusent le contenu qu’elles leur soumettent. Une bonne propagande pour accompagner la censure, il n’y a que ça de vrai.
L’Érythrée
Indépendante de l’Éthiopie depuis 1993, ce pays de la corne de l’Afrique vit depuis presque 30 ans sous une dictature qui censure notamment toute la presse privée depuis 2001. On vous laisse imaginer à quoi ressemble internet. Pourtant, un journaliste dissident et 8 contributeurs défient cette censure depuis la page facebook : Eritrean Press. Une fenêtre d’information qui conterait 1,2 million de visiteurs chaque semaine.
L’Arabie Saoudite
Au royaume saoudien, la censure est reine. Critiques du pouvoir, sites d’informations étrangers, drogues, droits des LGBT, pornographie, paris… les autorités filtrent tous les contenus susceptibles d’enfreindre les règles imposées par la monarchie islamique. Au total, plus d’un demi-million de sites auraient ainsi été bloqués. Les contrevenants, blogueurs ou simples internautes encourent jusqu’à 5 ans de prison. De quoi pousser les saoudiens à faire gaffe à ce qu’ils disent, consultent et partagent en ligne. Même Netflix a vu un épisode de Patriot Act censuré car l’humoriste et commentateur politique Hasan Minhaj chatouillait un peu trop l’ego du prince héritier Mohammed ben Salmane. Bon pour tout vous dite, c’est même Netflix, le doigt sur la couture, qui aurait retiré le programme à la demande de l’Arabie Saoudite. La liberté d’expression tout ça, tout ça…
L’Iran
Si Internet est disponible dans quasiment tout le pays, les propriétaires de sites, blogueurs et webmasters doivent au préalable s’enregistrer auprès des autorités et s’engagent à ne pas publier de contenus contraires aux règles dictées par le gouvernement et les Mollahs. Tout écart est sanctionné par un emprisonnement souvent accompagné de mesures à l’encontre des proches du fautif.
La Syrie
A plusieurs reprises classés par Reporters sans frontières dans la liste des « Ennemis d’internet », la Syrie brille également dans le classement des 10 pires pays où être blogueur. La censure des contenus en ligne est en effet monnaie courante et s’appuie – comble du paradoxe – sur des technologies fournies par des sociétés américaines, alors que leur commercialisation est normalement interdite par les États-Unis.
La Russie
En novembre 2019, Vladimir Poutine a fait voter une loi en faveur d’un internet « souverain » (également appelé RuNet) censée mieux protéger le pays contre les cyberattaques… Ca sent un peu l’esbroufe cette histoire. C’est comme clamer que seules les personnes qui ont quelque chose à se reprocher, ont peur d’être fliquées ! Tout dépend en réalité de la personne qui dicte ce qui est autorisé ou répréhensible. Pour en revenir à cette fameuse loi de l’ami Vlad, elle prévoit au passage de nationaliser progressivement l’internet russe. Une mesure sans doute hyper efficace contre les cyberattaques, et encore plus pour contrôler tout ce qui circule sur les réseaux.
L’Inde
La plus grande démocratie du monde doit sa présence dans ce classement des plus gros censeurs d’internet à la suspension pendant plusieurs mois fin 2019, de tout accès à Internet dans la province du Cachemire. Un blocage qui n’a fait qu’empirer les tensions dans la région. Le gouvernement indien s’apprêterait par ailleurs à publier une série de mesures obligeant notamment les messageries en ligne à renoncer à tout chiffrement afin de permettre aux autorités de jeter un œil aux échanges qu’ils souhaitent sans avoir à demander l’autorisation.
Le Vietnam
Depuis janvier 2019, une nouvelle loi sur la cybercriminalité est appliquée au Vietnam qui oblige les plateformes web à stocker les informations et coordonnées personnelles de tous les utilisateurs et de supprimer sous 24H tout commentaire jugé comme une « menace à la sécurité nationale » ! En pratique, vous n’avez pas le droit de critiquer ni le gouvernement, ni le communisme, de défendre les militants des droits de l’homme ou de la démocratie. Et comme les autorités vietnamiennes ont de l’humour, elles s’autorisent à emprisonner les contrevenants (y compris les journalistes) selon une loi contre « les abus de la liberté démocratique » !
Myanmar
La première des censures des autorités birmanes vis-à-vis d’internet consiste à contrôler tous les fournisseurs d’accès internet. Enfin quand on dit « tous », il faut lire les deux autorisés par l’Etat. En même temps, avec un abonnement à 25€ par mois, alors que le salaire moyen est d’environ 35 €, et un réseau à la ramasse, les risques de rébellion en ligne sont quand même limités. Mais on ne sait jamais, les autorités ont bloqué l’accès à de nombreux sites d’informations et aux messageries internationales type gmail ou hotmail, sans parler des réseaux sociaux bannis ou dans le meilleur des cas surveillés par le Bureau de la censure miliaire… tout un programme! Quant aux cybercafés, les gérants sont obligés de tenir un registre des utilisateurs et de leur activité en ligne. Ca balance sévère au pays de Aung San Suu Kyi.
Source (non censurée)