Ce sont des hommes qui à eux seuls ont fait l’histoire du sport mécanique, ceux que l’on appelle « les grandes gueules », ceux dont raffolent le public et les médias. Vous connaissiez Eric Cantona en football, Mike Tyson en boxe, Usain Bolt en athlétisme ? (Re)découvrez Prost, Senna, Capirossi…
- Jean-Louis Schlesser
Sans doute pas le plus connu des pilotes automobiles français. Et pourtant, l’homme, né en 1948 à Nancy, est un insoumis, un cavalier solitaire et un pilote de génie. Champion sur piste, il se lance dans la production de ses propres buggys pour disputer le Paris-Dakar au début des années 1990. Sans l’aide officielle d’un constructeur, il rivalise avec les grosses écuries, le poing levé. Et c’est aussi ainsi qu’il se retrouve devant les tribunaux en 2002 après avoir été, selon lui, « injustement pénalisé » lors de l’édition 2001 du Paris-Dakar. Jean-Louis, l’homme qui ne lâchait jamais rien. - Nelson Piquet
« Je suis le meilleur pilote de tous les temps et je le serai toujours », déclare-t-il en 1982. Comment ne pas inclure le champion de F1 brésilien à cette liste des grandes gueules du sport auto ? Impossible ! L’homme s’est fait autant d’ennemis dans sa discipline, à force de piques et autres phrases assassines, qu’il a remporté de victoires au volant de son bolide. Et Piquet a été trois fois champion du monde de la discipline, c’est dire le caractère du monsieur… - François Delecour
Génie du WRC, François Delecour marquera les années 1990 par sa fougue au volant et ses déclarations chocs auprès des journalistes et de ses partenaires de jeu. Un comportement d’écorché vif qui lui jouera souvent des tours et l’empêchera sans doute d’atteindre les sommets auxquels il était promis. La preuve lors du rallye de Corse en 1995 où Delecour dira carrément qu’il s’ennuie au volant de sa voiture, ajoutant : « tant pis pour le public ». Sympathique garçon… - Nigel Mansell
Les journalistes automobiles des années 1980 sont nombreux à pouvoir témoigner des accès de colère de Nigel Mansell. Susceptible, impulsif (mais aussi adorable à ses heures), le britannique était aussi chaud sur la piste que dans les salles de conférence de presse. Nigel Mansell a par exemple déjà été surpris, comme lors du Grand Prix de Grande-Bretagne en 1986, à courir derrière des journalistes effrayés, les insultant copieusement. - Jean Ragnotti
Pilote de rallye, Jean Ragnotti a été, en son temps, littéralement adoré par le public français, autant pour son talent de pilote que pour sa gouaille si gauloise. Capable de terribles colères envers son équipe technique, l’homme n’était jamais avare d’un bon mot pour la presse. Parlant de Jean Todt, désireux de le recruter dans le team Peugeot dans les années 1990, Jean Ragnotti dira : « C’est un type bien, sans doute. Mais quand il me propose un salaire de caissier pour rejoindre Peugeot, j’ai envie de le gifler ». - Loris Capirossi
Le pilote de moto italien était surnommé « le pou », autant pour sa hargne au guidon de ses bolides que pour sa faculté à être détestable. Arrogant, râleur, teigneux, le meilleur ennemi de Max Biaggi fut aussi un superbe pilote. Un peu soupe au lait, oui. - Alain Prost
Sous ses airs de « professeur » (son surnom durant sa carrière), Alain Prost n’en avait pas moins un côté « bad boy », notamment lorsqu’il s’agissait de se fâcher avec les instances officielles de la F1 ou se bagarrer (dans tous les sens du terme) avec Ayrton Senna. On dit que les plus grands ont des caractères bien trempés. - Ayrton Senna
Puisque l’on parle de lui… et de ses légendaires prises de bec avec Alain Prost. Ce ne sont pas les seules. Ayrton Senna, tout génie qu’il fut, était aussi un impitoyable provocateur, devant les caméras et les micros, autant que sur la piste, n’hésitant pas parfois à donner un coup de volant crapuleux pour éliminer ses adversaires. Ce fut le cas avec Alain Prost (tiens, tiens), lors du dernier grand prix de la saison 1989 à Suzuka au Japon. Senna sortit Prost lors du premier tour mais c’est bien le Français qui fut sacré champion du monde ! - Carlos Sainz
On l’appelait « le roi », du temps de sa splendeur en WRC (début des années 1990). L’Espagnol avait aussi le sang chaud et pouvait se montrer arrogant. La preuve avec cette anecdote : quand un journaliste lui demanda à qui il souhaitait dédier sa victoire en championnat du monde WRC 1992, le pilote répondit, très sérieusement : « A Carlos Sainz ». - Fernando Alonso
Le champion du monde de F1 en 2005 et 2006 n’aime pas qu’on lui fasse la leçon. Que cela vienne des autres pilotes, de ses patrons d’écurie (5 écuries en moins de dix ans, un record !), des instances officielles ou même du public, déclarant ainsi, après que ce dernier eut manifesté son ennui lors d’un grand prix (remporté par Alonso) : « On est en F1, pas au Cirque du Soleil ! Celui qui veut voir un autre spectacle, des accidents, des voitures de sécurité, de la pluie, qu’il cherche un autre sport. On est tous là pour gagner, être champion. Des spectacles, il y en a beaucoup, et de très bons. Mais ils se font en pavillon, en soirée, ou lors de shows mécaniques ».
Et vous, vous en voyez d’autres ?