Elle a tout raflé aux derniers Emmy Awards : meilleure comédie, meilleure actrice… Bref si ça fait depuis belle lurette qu’on connait la série, et qu’on vénère Phoebe Waller-Bridge qui décidément transforme en or tout ce qu’elle touche, l’occasion est enfin venue de vous parler sans détour de cette série géniale que vous trouverez sur Amazon Prime. Du génie en barre.
Phoebe Waller-Bridge a écrit la série / la réalise / tient le rôle principal
Retenez ce nom si vous ne le connaissez pas déjà. Cette meuf est un génie absolu ! Je serai presque tentée de vous dire « une Louie C.K. à l’anglaise » mais elle n’a pas besoin d’être associée à qui que ce soit pour définir son humour qui lui est propre. Avant Fleabag, elle a écrit et réalisé la série Crashing (un bijou) puis plus récemment Killing Eve (un bijou) et elle participe à l’écriture du prochain James Bond (on sait pas encore si c’est un bijou mais le simple fait qu’elle y participe nous donne déjà envie d’y croire).
Il n'y aura que deux saisons
Ce qui la fait rentrer au panthéon des meilleures séries courtes. Et tant mieux. Même si on en voudrait plus bien sûr, la force de la réalisato-scénaro-actrice c’est de savoir s’arrêter à temps. De nous laisser avec l’eau à la bouche pour mieux revenir. Rah bordel comment on va faire pour survivre sans suite à ce personnage génial ?
C'est drôle et dramatique et grinçant et triste et hilarant et déprimant
Difficile d’incarner mieux le concept de tragicomédie. Avec cette série on peut rire et chialer, sourire et déprimer. En tout cas, chaque épisode nous remue jusque dans le fond des tripes. L’histoire tourne autour d’un personnage trentenaire en grosse dépression dans le centre de Londres. Normal puisque sa meilleure pote vient de passer l’arme à gauche et qu’il va falloir apprendre à vivre sans elle. Toutefois, si la question du deuil est fondamentale dans l’histoire elle ne constitue pas l’unique fil conducteur. On s’attache avant tout aux relations que Fleabag entretient avec les mecs et surtout avec sa famille : une belle-mère artiste folle dingue, un père désabusé depuis la mort de sa femme, une sœur maniaque, un beau-frère qui détient la palme du trouduc’…
C'était une pièce de théâtre au départ
En 2013, l’actrice crée son one-woman-show du même nom. Elle le rode sur les planches avant de l’adapter en 2016 en série-téloche (ouais je dis « téloche » et alors, VOUS ALLEZ FAIRE QUOI ?).
Elle parvient à dé-ringardiser le fait de s'adresser directement à la caméra
Fallait oser le regard caméra entre deux répliques. Fallait oser. Et si l’on en croit l’adaptation française de la série sous le nom « Mouche », on voit en effet qu’il n’y avait que le vrai Fleabag originel pour assumer pleinement cette mise en scène et que ça fonctionne parfaitement.
L'adaptation française sur Canal + a montré que la série ne pouvait pas souffrir d'une pâle copie
Attention, on n’a rien contre Camille Cottin. Ni de la réalisation. Mais il faut se rendre à l’évidence, le problème de départ c’est d’avoir voulu adapter une série contemporaine absolument géniale. La comparaison ne lui donnait aucune chance…
Rien que pour le prêtre...
Le prêtre de la saison 2 nous a tous tué. On a par ailleurs aperçu Andrew Scott dans le seul épisode potable de la dernière saison de Black Mirror et on va le suivre de près désormais. Avec son personnage de prêtre ultra-progressiste il parvient à faire flancher n’importe quelle personne athée. On lui donnerait le bon Dieu sans confessions. Ni concessions.
Ça parle de cul, puis de cul et puis encore de cul
La série a essuyé pas mal de critiques (de gros cons en majorité) parce qu’elle serait trop trash, parlerait trop de cul et gnagnagni et gnagnagna. Que les âmes sensibles se rassurent, on n’y croisent pas tant de chair que ça. Mais oui ça parle de cul, d’un cul qu’on ne voit pas souvent à l’écran (une meuf qui se fait sodomiser et partage sa surprise en regardant la caméra, ou qui se masturbe sur Barack Obama pendant que son mec dort à côté dans le lit…). Donc du cul oui, mais du cul du point de vue des meufs, enfin de Fleabag en particulier, ce qui en fait d’autant plus une série féministe (et donc la preuve, s’il en fallait encore une, qu’on peut faire une série féministe ET drôle).
La musique du générique donne envie de péter des genoux
Et vous savez quoi ? Il se trouve que c’est la frangine de Phoebe Waller-Bridge, Isobel Waller-Bridge, qui a pondu ce petit bijou. Comme quoi on est clairement sur une famille avec du talent qui coule dans les veines.
C'est english, et décidément, les productions britanniques n'en finissent pas de nous pondre des petites pépites
C’est vrai que cette année avec After Life, Chernobyl et Years and Years, on a eu de quoi se mettre sous la dent télévisuellement.
Arrêtez de vivre et filez donc mater cette série.