Quelle que soit la tonalité que vous pensiez donner à la fin de votre histoire, il y a de fortes chances que les spectateurs, en la voyant, la trouve trop sombre – ils auraient préféré sortir de là avec le smile qu’avec dans les bottes des montagnes de questions. Parfois, c’est pour le meilleur – et parfois pas tant que ça. Mais le cinéma est aussi une industrie, que voulez-vous ?
28 jours plus tard
Au départ, le film se terminait sur la mort lente et douloureuse de Cilian Murphy à l’hôpital avec une balle dans le buffet. Les premiers tests ont trouvé ça trop noir : résultat, la fin du film a été modifiée et ce sont en réalité les zombies que l’on voit lentement agoniser avant que le générique ne défile.
Apocalypse Now
Coppola a toujours été un ami du test spectateur : il avait pour habitude de filer au public test des lettres l’invitant à aider (le réalisateur) à terminer le film. Ça a été le cas pour Apocalypse Now comme pour presque tous les films de Coppola, l’incitant notamment à couper la longue partie du film se déroulant dans une plantation française.
La mort vous va si bien
Les retours des publics-test à propos de La mort vous va si bien étaient si mauvais que Zemeckis s’est retrouvé obligé de changer totalement sa fin, allant même jusqu’à supprimer une sous-intrigue dans laquelle le personnage joué par Bruce Willis tombait amoureux d’une serveuse.
Dodgeball
Dans la première version du film, l’équipe de balle au prisonnier emmenée par Vince Vaughn perdait son match contre celle de Ben Stiller. Ce sont les spectateurs des projections-test qui ont incité la production et le réalisateur à privilégier une fin plus heureuse.
Kuzco, l'empereur mégalo
Le film devait s’appeler Le royaume du soleil et consister en une fable écolo avec Sting aux manettes de la musique. Sauf que les premiers tests ont été tellement négatifs que Disney a carrément viré le réal, embauché un type pour le remplacer et tout refaire, changé l’intrigue initiale et dégagé les chansons de Sting.
E.T.
Les premières versions projetées lors des séances de test prévoyaient la mort d’E.T. : devant les crises de larmes et les récriminations, Spielberg a dû rétropédaler pour proposer en fait une fin encore plus triste.
Rambo
Au départ, Rambo devait mourir, tué par Trautman. Comme souvent, les spectateurs préféraient avoir une fin plus heureuse et ont poussé en ce sens lors des premiers tests : Stallone a accepté. Bien lui en a pris, si on considère tout le fric brassé par les suites de Rambo.
Les Affranchis
Les premiers retours des publics-test sur Les Affranchis étaient abominables. Lors de la première projection, 40 personnes se sont cassé au bout de 10 minutes et les autres ont détesté la fin. Scorcese est donc retourné en post-prod avec son monteur pour accélérer grandement le début et multiplier les ellipses afin de mieux faire passer le sentiment d’être drogué aux spectateurs.
Les Dents de la mer
On ne peut pas dire que le public premier des Dents de la mer ait trouvé le film nul ; mais Spielberg n’était pas satisfait de la terreur induite par les apparitions du squale. Il a donc décidé, après les premiers tests, de rajouter une séquence où l’on voit la tête du requin apparaître ainsi que des cris supplémentaires hors-champs. Histoire de foutre davantage de pression.
Pretty Woman
Jamais le réalisateur du film n’envisageait de faire terminer Julia Roberts et Richard Gere ensemble. De manière beaucoup plus cynique, il était question que Richard Gere largue Roberts comme une merde – pas du même monde. Les gens n’ont pas compris et ont réclamé un happy end. Les producteurs ont foutu la pression.
Sunset Boulevard
Lors de la première projection, un type a expliqué à Billy Wilder qu’il avait réalisé la pire merde jamais vue sur terre. Le film devait s’ouvrir sur la dépouille de William Holden à la morgue – mais ça ne marchait pas du tout. C’est là que Wilder a eu l’idée de mettre cette étrange scène initiale où le corps du héros flotte dans la piscine. Et il a choisi de modifier sa narration en y ajoutant une voix off.
Il faut toujours penser happy end.
Via : Denofgeek