On peut tous faire des erreurs, tant que ces erreurs ne coutent pas des milliards de dollars et foutent des gens sur le carreau. Mais ça peut arriver, c’est même arrivé historiquement que des marques ou de grosses compagnies se foutent dans la merde à cause d’un contrat, d’un nouveau produit ou d’une opération ratée. On va donc en parler aujourd’hui avec quelques exemples assez iconiques où on n’aurait pas aimé être à la place du décisionnaire.
Microsoft et la commande de l'armée Américaine
Très récemment l’armée Américaine a commandé pour 22 milliards de dollars de casques en réalité augmentée pour ses soldats afin de rester au top niveau de « l’équipement de pointe qui sert à tuer des gens », un marché juteux qui ne concerne plus seulement les armes, les véhicules et ce genre de choses mais également les trucs de geeks. Les casques étaient sensés aider les soldats à avoir une vision nocturne en HD, repérer les ennemis plus facilement, obtenir tout un tas d’informations supplémentaires sur le terrain et tout le bordel : sauf que le produit est particulièrement pourri, buggé et ne correspond pas à la demande du client. Mais un échec à 22 milliards ça fait ch(i)er, même pour l’armée et Microsoft qui en plus de vendre des ordinateurs et des consoles fait maintenant dans le business de la guerre. C’est joli.
Le Super Nintendo CD-ROM Adapter
Tout commence quand Nintendo a décidé de démarcher Sony pour créer un lecteur de CD-ROM pour brancher à sa Super Nintendo : Sony fait son boulot dans les temps et fabrique l’engin puis retourne voir Nintendo avec un produit opérationnel. Mais Nintendo prend Sony de haut et déclare que finalement la firme a décidé de s’allier avec la marque Phillips pour fabriquer un autre lecteur de CD-ROM, un projet qui tombera finalement à l’eau une deuxième fois. Sauf que Sony ayant produit son lecteur de CD décide d’utiliser le produit en créant sa propre console, histoire de ne pas avoir bossé dans le vent. Quelques temps plus tard la toute première Playstation est commercialisée et vole la vedette à la Super Nintendo, sans parler du fait qu’aujourd’hui Sony a une place de choix dans le monde des jeux vidéo grâce à ce contrat raté de Nintendo.
Kodak et l'appareil photo numérique
Kodak était numéro un des ventes d’appareils photo en 1975 et c’est au sein même de ses bureaux que l’un des ingénieurs de l’entreprise, Steven Sasson, a inventé le prototype de l’appareil photo numérique. Il est allé proposer son invention à la société mais les dirigeants ont pensé que ça allait complètement niquer les ventes de leurs produits actuels (pellicules et appareils argentiques) et a préféré refuser le projet. Vous imaginez bien qu’ils s’en sont mordus les couilles quand les appareils photos numériques sont arrivés sur le marché et ont explosé les ventes, laissant la boite dans la panade pendant quelques années jusqu’à un retour des objectifs à pellicule dans les tendances.
Blockbuster vidéo qui a refusé de racheter Netflix
C’était évidemment une autre époque, celle du temps béni des vidéo-clubs. Blockbuster était un géant du milieu et Netflix une toute petite entreprise qui envoyait les cassettes vidéo par la poste. Du coup le CEO de Netflix galérait pas mal à faire de l’ombre au premier et lui a tout simplement proposé de racheter son entreprise, ce que Blockbuster a refusé avec ses 9000 enseignes qui couvraient tout le pays. Puis le streaming est arrivé, Netflix s’est adapté et Blockbuster a littéralement coulé. Si le rachat n’aurait probablement pas changé grand chose, Blockbuster aurait pu s’enlever un concurrent et prendre le virage du streaming un peu plus tôt, mais on va pas refaire l’histoire.
Apple et Corning
Il arrive parfois que des entreprises se conduisent comme de véritables enfoirés avec leurs partenaires, c’est ce qui est arrivé entre Apple et Corning. La marque à la pomme avait démarché cette société de verrerie pour fabriquer des écrans super résistants, ce que Corning a réalisé rapidement en proposant un partenariat et le dépot d’un brevet commun. Mais Apple a commencé à les prendre de haut en leur faisant un peu comprendre qu’ils étaient plus importants qu’eux et que c’était donc eux qui décidaient de tout. Du coup Corning a dit à Apple d’aller se faire cuire le cul et est allé signer un partenariat en bonne et due forme avec Samsung qui n’était pas du tout aussi salaud. Si seulement Apple n’avait pas été dirigé par un grand patron détesté de ses employés ça ne serait peut-être pas arrivé.
Youtube et Microsoft face à Twitch
Le géant du streaming de jeu vidéo Twitch était en 2014 en haut de la liste de course des plus grosses sociétés américaines. Deux concurrents se tiraient la bourre sur le rachat : Youtube (du groupe Google) et Microsoft. Les deux parties avaient fini par proposer le même montant d’un milliard de dollars pour obtenir Twitch et attendaient la décision du CEO de la compagnie pour savoir qui allait gagner. Sauf que là coup de théâtre : non seulement la société Twitch ne sera vendue à aucun des deux, mais en plus elle sera vendue moins chère. C’est finalement Amazon qui acquiert la compagnie pour 970 millions de dollars, mais avec en l’échange de 30 millions de différence la possibilité de garder son siège social et son indépendance. Parfois la négociation n’est pas qu’une affaire de thunes. Enfin quand la différence est de 30 millions sur une note de 970 millions c’est un peu une broutille.
Google et Stadia
Ok, c’est pas forcément un contrat raté, mais plutôt une opportunité en or envoyée aux chiottes avec un cycle de vie de projet de plus en plus fréquent dans le monde de la tech : créer, lancer, détruire. Lancé en 2019, le système de streaming de jeu vidéo de Google avait été présenté ni plus ni moins comme l’avenir du milieu qui allait remplacer les consoles et révolutionner le monde (ok j’exagère un peu). Après trois ans de bons et loyaux services le système n’a pas été considéré comme une réussite vu que Google a décidé de le fermer en remboursant intégralement les jeux achetés par les clients. Le problème c’est que les développeurs qui bossaient actuellement sur des projets pour la plateforme l’ont appris en même temps que tout le monde dans la presse et ça c’est moins fun. Encore un bel échec de Google.
M&M's et la publicité dans le film "E.T."
Au début de la production du film E.T., l’extra-terrestre, Spielberg avait approché le groupe Mars afin de leur proposer un placement de produit pour leurs bonbons M&M’s. Pour une raison qui nous reste encore totalement mystérieuse Mars a refusé le deal, probablement qu’ils se disaient que le film ne marcherait pas. Spielberg a donc proposé le contrat à la société Hershey Foods qui produisait les Reese’s Pieces et l’entreprise a accepté de filer un million de dollars pour produire une campagne de publicité où elle pouvait utiliser l’image d’E.T. L’opération a été un énorme succès puisque les ventes ont explosé peu de temps après la sortie du film et Mars a probablement avalé ses M&M’s de travers en réalisant son erreur.
Sinon je vous conseille les ratés industriels devenus cultes et les échecs retentissants de la bourse, mais c’est super pointu, genre on peut se piquer contre ce top.
Sources : Journal du geek, Wikipédia, Gate Keeper, Capital.