Comme tous les ans, le New York Times nous a sorti le classement des endroits les plus déprimants du monde. Et comme tous les ans, la France y est très bien représentée. On peut être fier de nous. Quel beau pays.
La ville d'Yvetot
Tenante du titre depuis la création de ce prix en 1912, la ville d’Yvetot possède de solides arguments, comme la rue Robert Lemonnier. Cependant, leur avance s’est considérablement réduite depuis la rénovation de la gare. S’ils ne font pas attention, ils pourraient perdre leur titre, véritable fierté municipale.
Parlant de cette ville, Flaubert a un jour déclaré : « Voir Yvetot et mourir. »
Un spectacle de ventriloquie
Si on peut imaginer qu’un jour la ventriloquie a été insolite et intéressante, beaucoup de choses ont été créées et la surpassent depuis, comme le cinéma, la belote, ou un championnat régional de bras de fer chinois. Concurrent de plus en plus crédible à Yvetot, la ventriloquie devrait remporter le prix l’année prochaine si elle continue ses progrès.
La salle des profs du collège Les Goussons de Gif-sur-Yvette
Solide troisième de ce classement, cette salle gagne 9 places par rapport à l’année dernière, grâce à sa nouvelle recrue, Mr Cartonnet, le prof de physique qui n’est venu que deux semaines depuis le début de l’année, la faute à une dépression chronique.
Le magasin d'accessoires Elvis Presley de Carcassonne
Si les gens ayant des passions peu communes sont souvent intéressants et excentriques, le propriétaire des lieux est peut-être un peu trop impliqué : il explique à son unique client mensuel qu’Elvis n’est pas mort puisque c’est lui. Ce qui crée un taux de malaise de 94%.
La salle d'attente de Mr Parpaing, urologue à Metz
Sa réputation internationale lui garantit de voir passer tous les cas d’école, comme le fameux syndrome de l’ananas, un nom très imagé et pourtant très précis pour une terrible maladie. Personne ne parle, tout le monde se juge.
Le stade Louis II
C’est dommage que la meilleure équipe de France joue devant un public de tennis. Selon l’Insee, on y décompte en moyenne 141 suicides par an, ce qui correspond à peu de choses près à l’affluence annuelle de ce stade. Cependant, les habitués de dépression et de suicide commencent à délaisser ce stade depuis l’arrivée de Kylian Mbappé.
Le local technique de la mairie de Charleville-Mézières
Depuis que le jardinier et sa maîtresse y ont fait zig-zig en 1987, il ne s’y est absolument rien passé. Littéralement : les clefs ont été perdues et personne ne s’en est inquiété, trop occupés qu’ils étaient à prendre des rendez-vous chez le psy.
Un atelier de rigologie à Hénin-Beaumont
Petit nouveau dans le classement, c’est une belle performance et une huitième place méritée pour le centre de rigologie Coluche. Sans internet, électricité, ni drogue, il ne restait plus beaucoup de solutions pour se détendre en sortant de la mine.
Le bar "Aux bons copains" de Brest
Le nom et l’emplacement de ce débit de boisson suffisent à combattre l’alcoolisme dans la région.
Les toilettes de la plateforme pétrolière de Mittelplate en mer du nord
Moment de convivialité rare entre hommes virils et bourrus, la pause pipi n’en reste pas moins d’une incroyable tristesse, peut-être à cause des chiottes sans porte et face à face. Leur originalité leur permettent de grappiller une nouvelle place par rapport à l’année dernière. Une 10ème place méritée.
Le compte Twitter d'Hervé Barbiturique, commissaire aux comptes au chômage
Persuadé que sa réinsertion professionnelle se fera en restant ché-bran, Hervé tente de faire le buzz sur Twitter, mais ses 4 abonnés ne comprennent pas son génie et les seuls retweets qu’il parvient à obtenir sont les siens.
L'office de tourisme de Hazebrouck
19 employés à plein temps pour un seul couple de touristes depuis 2001, c’est un investissement peu rentable. Encore des emplois fictifs. On s’en sort pas. C’est donc pour la 4ème année consécutive que l’on le retrouve dans ce classement.
L'aire de pique-nique des Amarons (sur l'A71 au km1 en sortant de Monluçon)
La légende raconte qu’on y aurait déjà entendu un éclat de rire au VIIè siècle avant J-C, mais les légendes sont là pour nous faire rêver.
Disney, à l'heure de fermeture
A 30 ans, de nuit et sans enfant, Disney est aussi festif qu’un abattoir. Surtout que si tu y vas, c’est avant tout pour pouvoir faire un selfie avec le costume de Dingo, et à ton âge, c’est chaud mon gars. Tu devrais retourner à l’hôpital psychiatrique, il y a des gens qui vont s’inquiéter.
Le relais routier de la Huchette, Savigny-sur-Orge, à 8h du matin
Le seul moyen d’y survivre sans lexomil, c’est d’aimer Johnny et la Suze. On se rappelle cependant que ce relais était sur le podium du classement il y a encore deux ans, mais il continue sa dégringolade depuis que le patron a installé des néons violets dans les toilettes, ce qui donne un côté festif à l’ensemble.
Bonne dépression à tous.