Un vrai fan de cinéma vous le dira : ce qui fait un bon film ce n’est pas les acteurs, ni le scénario, ni la musique, ni la réalisation mais bien les effets spéciaux, le reste n’est que fioritures. Parfois les cinéastes repoussent les limites pour que les images nous semblent incroyables et parfois ça vieillit tellement mal en cinq ans qu’on se prend à rire aux éclats en revoyant ce que des gens ont passé des mois à réaliser. On vous propose alors de voir certains des effets spéciaux les plus durs à réaliser en fonction des techniques, de l’époque ou des ambitions démesurées du réalisateur.
La dernière scène de "Terminator 2"
La scène cultissime dans laquelle le gentil robot tueur se sacrifie en descendant avec une chaîne dans un grand bassin de lave en fusion avait nécessité pas mal de moyens et notamment plusieurs personnes travaillant à la Silicon Valley et à l’institut de technologie de Californie. Autant vous dire qu’on parle de pointures dans le domaine. Si aujourd’hui l’effet semble un poil foireux (beaucoup moins dans la version remasterisée), c’était quand même un gros truc à l’époque, tout comme les autres effets du film, notamment ceux du robot T-1000 qui étaient une vraie prouesse en leur temps.
La scène de l'ours dans "The Revenant"
Rarement dans l’histoire du cinéma des scènes nous ont autant fait penser intérieurement « comment il se fait défoncer la gueule ». La scène de l’attaque de l’ours a donc nécessité une mise en place particulière vu que la caméra ne coupe pas tout au long de la séquence. On avait donc des effets spéciaux « physiques » avec un système de câbles qui tiraient DiCaprio dans tous les sens pour simuler le mouvement de l’ours mais surtout toute une équipe d’effets spéciaux numériques pour donner forme à la bête. Des mois de travail pour étudier et recréer de manière quasi parfaite un ours avec des mouvements réalistes. Après ça aurait été quand même moins chiant de prendre un vrai ours, là l’oscar aurait été mérité.
La scène du miroir (Contact)
On peut voir un paquet d’effets spéciaux dans le film de Robert Zemeckis mais une scène en particulier est vraiment intéressante. C’est lorsque la jeune Ellie essaie de courir jusqu’à la salle de bain pour récupérer les médicaments de son père que la caméra la précède dans cette course jusqu’à ce qu’on réalise que nous étions en train de voir la scène à travers un miroir. Pour ça on a filmé la scène en trois plans : un premier qui suit réellement la jeune fille de face, un second qui capture la fin de la scène à travers le miroir et enfin un dernier plan qui suivait le personnage de dos avec un fond bleu. On a ensuite assemblé le tout pour faire une très belle séquence qui fonctionne encore aussi bien aujourd’hui.
La destruction de la forteresse de béton (Inception)
Dans le célèbre film de Christopher Nolan on voit une immense forteresse de béton exploser au cours d’un rêve vers la fin du film. Si on peut penser que tout cela est réalisé avec des effets numériques, c’est sans connaitre Nolan qui essaie d’utiliser au maximum des effets « réels ». On a donc fabriqué une vraie forteresse taille réduite en maquette qu’on a joyeusement fait exploser. Et au final si ça semble si réel c’est parce que ça l’est, c’est juste que le bâtiment a une taille beaucoup plus petite qu’on ne le pense.
La scène du test d'aptitude (Divergente)
Dans cette scène, on voit le personnage principal Tris se faire face à elle même dans une grande salle composée de plein de miroirs. Vous imaginez bien que s’il s’agissait de véritables miroirs on verrait également l’équipe de film en réflexion, du coup on a construit une structure en fond vert puis on a capturé la scène avec six caméras filmant toute un angle différent. Ensuite on a enfermé un stagiaire dans un bureau avec les rushs pendant plusieurs mois pour qu’il se démerde au montage. En vrai la scène a été un bon gros puzzle en matière d’incrustation d’images puisqu’il fallait replacer chaque plan dans chaque façade de la structure.
La scène du train (Wolverine, le combat de l'immortel)
La scène du combat sur le train dans le film Wolverine : le combat de l’immortel a été une bonne galère à réaliser dans le sens où ce genre de scènes peut très vite devenir foireuse avec des effets spéciaux mal maitrisés. Pour donner une ambiance réaliste à la scène, l’équipe a donc filmé de vraies rues japonaises et de véritables immeubles avec une caméra spéciale à bord d’un véhicule sur l’autoroute. Ces images ont ensuite été incrustées sur fond vert pour donner la sensation de vitesse. On a ensuite ajouté les panneaux de signalisation et les structures métalliques qui entourent le train que Wolverine doit éviter pendant son combat en numérique et au final la scène rend plutôt bien.
Le corps de Steve Rogers (Captain America)
Avant sa transformation en Captain America, le soldat Steve Rogers a un corps assez frêle qui n’a rien à voir avec celui qu’on découvre plus tard dans le film. Évidemment ça aurait été chiant de demander à l’acteur de maigrir pour ensuite se muscler comme jamais donc on a décidé de faire quelques trucages. On a utilisé plusieurs techniques comme une doublure pour le corps, l’incrustation du visage de Chris Evans sur cet autre corps, mais c’est surtout un travail complexe au niveau du visage qui a eu lieu. Si le corps était celui d’un autre, il a fallu quand même amaigrir et rajeunir celui d’Evans grâce à des effets visuels et beaucoup de recherche. Le studio derrière les effets a ainsi étudié l’évolution du visage (bouche, nez, oreilles) pendant un long moment afin de donner une version « logique » de celui de l’acteur s’il avait cette corpulence.
La séquence de la "stargate" (2001 l'odyssée de l'espace)
Afin de filmer cette séquence devenue mémorable dans le film de Kubrick, il fallait inventer une technique complexe pour donner cette impression d’avancer dans un couloir de lumières et donner cet effet de projection. Pour obtenir cet effet, Douglas Trumbull a travaillé des techniques qu’on appelle « streak photography », qui donnent aux lumières cet effet d’étirement : la technique est utilisée sur certains clichés où l’on voit par exemple des phares de voiture s’étirer jusqu’à former des lignes. On a ensuite créé une énorme structure de plusieurs mètres de long dans laquelle on a creusé des fentes puis on a fait passer des néons de couleurs derrière, ce qui a donné ce résultat incroyable.
Les effets sous-marins (Aquaman)
Dans le film Aquaman les nombreux effets utilisés pour simuler les scènes sous l’eau ont été un véritable calvaire pour l’équipe technique. Entre les déplacements des personnages, les créatures sous-marines et les décors variés il y avait un sacré taff. Mais c’est surtout le mouvement des cheveux (et la barbe d’Aquaman) qui ont littéralement pris des mois de travail pour devenir fluides et « crédibles ». Ce film n’a pas des centaines de qualités on peut bien lui reconnaitre celle-ci parce que ça a quand même de la gueule.
Le fantôme de la bibliothécaire (Ghostbusters)
On peut adorer ce film autant que je l’aime et quand même reconnaitre que putain, ça a pris un coup de vieux. Si aujourd’hui la plupart des effets spéciaux peuvent sembler vraiment drôles et vieux, il faut savoir qu’à l’époque il n’y avait pas d’effets numériques, ce qui a donné du mal aux équipes sur certains plans. Par exemple, pour créer le fantôme de la bibliothécaire une fois transformé, l’équipe a travaillé près de trois semaines pour dessiner image par image le visage horrible. Tout ça pour à peu près une seconde à l’écran, franchement fallait être motivé.