Une victoire en Ligue des Champions, quelques affaires dans l'actualité qui relancent les plus vieux combats des féministes, une année sans JO et sans Coupe du Monde masculine : il y a comme un alignement d'étoiles, une concordance de facteurs qui vont faire du Mondial féminin un évènement digne d'intérêt médiatique en cet été 2011. Si jusqu'ici votre conception du sport féminin se limitait au beach-volley et au catch dans la boue, il est temps de changer un peu. Voici 10 bonnes raisons de vous y mettre en commençant par cette coupe du monde. Et non, faire chier Thierry Roland, ça compte pas.
- Des repères restaurés : un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin ce sont les Allemandes qui gagnent ? Voilà un refrain que l'on connaît et qui devrait raviver la saine rivalité sportive entre les deux côtés du Rhin. Et la France du foot a besoin de son meilleur ennemi.
- Une image saine : pour l'instant, le football féminin a été épargné par des affaires scabreuses : pas d'histoire de prostituée mineure, ni d'accusation de viol, ni de dopage, ni de transferts tapageurs. Les footballeuses sont des nonnes comparées à leurs collègues masculins. Il ne resterait presque que le jeu.
- Un classement FIFA honorable pour les bleues : régulièrement classées 7ème ou 8ème nation mondiale, les Bleues font en ce moment plus honneur à leur drapeau que les hommes de Laurent Blanc. Et pour faire un Mondial aussi catastrophique que celui de leurs homologues masculin, il va falloir qu'elles commencent à s'entraîner tout de suite. Ou à arrêter de s'entraîner tout de suite, ça dépend.
- Une organisation sans faille : on dira ce qu'on veut, mais les Allemands savent organiser une Coupe du Monde. Des stades haut de gamme, un engouement gigantesque, et même une mascotte qui "représente la gaieté, la grâce et l'athlétisme qui caractérise le football féminin" baptisée Karla Kick (prends ça dans la tronche Footix). Reste à savoir si l'énorme maison close ouverte pour le Mondial 2006 sera de nouveau en service pour les supporters des équipes féminines, c'est la vraie question.
- La féminisation est déjà en marche : entre le rimmel de Gourcuff et de Rami ou les crèmes pour le corps de Guti et Ronaldo, autant aller au bout de l'idée et regarder du foot féminin.
- La dernière occasion de voir Aulas pavaner avant un moment : l'OM a négligé sa section féminine, et nous épargnera la pression populaire qui exigerait la présence de certaines joueuses en bleu. Il n'y aura pas de Madame Valbuena, tandis que l'OL règne en maître sur cette équipe. Ca rappellera de bons souvenirs à Aulas qui se régalera en interview. Avant une reprise en Ligue 1 avec les hommes qui s'annonce beaucoup moins funky.
- De nouvelles expériences télévisuelles : c'est vrai que le bouton attribué à Direct 8 sur votre télécommande n'est pas très usé. Il faudra donc vous y mettre. Rassurez-vous, France Télévision paiera 10 fois le prix normal pour diffuser la Finale si les Bleues y prennent part. Oui, avec votre redevance.
- De la championne d'Europe en veux-tu en voilà : l'ossature de l'équipe de France est faite de joueuses de l'OL, qui viennent donc de s'emparer de la Ligue des Champions. C'est un peu comme si vous aviez la moitié du Barça dans votre sélection chez les hommes... Vous n'iriez pas au stade de temps à autre ? Ben là c'est pareil.
- Un marketing bien huilé : l'album Panini consacré à l'élite du ballon rond version féminine cartonne. Certains ont vu la séance photo des joueuses allemandes avec des maillots visiblement trop petits et trouvent que tactiquement, ça vaut largement le coup d'oeil. Ces photos ne sont pas dans le Panini, donc inutile de le commander sous pli discret et de le ranger en haut de l'armoire pour éviter que votre gamin ne tombe dessus.
- Vous êtes en manque de ballon rond: faire F5/refresh toutes les 3 minutes sur votre clavier pour suivre le mercato ne vous suffit plus. Et vous n'en pouvez plus de regarder les vieilles retransmissions de ESPN, vu que vous connaissez déjà le score, même d'un Bordeaux-OM 1989. Vous avez besoin de votre dose. Ces dames vous l'offrent, prenez-là. Ne serait-ce qu'en attendant la Copa América...
- C'est politiquement correct : c'est en effet obligatoire, il faut dire tout le bien qu'on pense du foot féminin, un simple "ben non, ça m'intéresse pas" serait interprété comme un comportement de gros beauf abruti et sexiste. Un peu d'élégance messieurs, DSK vous a fait du mal, soyez nombreux à encourager les Bleues comme des gentlemen. Regardez le ballon, gentlemen on a dit.
Et vous, vous allez être derrière les Bleues pour leur campagne allemande ?