Si l'épisode de la Coupe du Monde nous a permis de vilipender nos internationaux, enfants gâtés, mal élevés... on a tendance à épargner les joueurs de Ligue 1, comme s'ils avaient une vie déjà pas bien marrante, ne les accablons pas. Mais notre championnat compte tout de même dans son histoire quelques personnages pris en grippe par les médias ou par le public. Des joueurs que l'on déteste pour évacuer notre frustration, nos déceptions, ou qui ont juste un petit comportement de merde. Petite sélection subjective de ces indispensables méchants dans le feuilleton de la Ligue 1. Et non, Jean-Michel Aulas n'est pas un joueur de Ligue 1.
- Fabrice Fiorèse : Des simulations d'anthologie, un transfert de Paris à Marseille dans les dernières heures du mercato avec à la clé une déclaration sur l'OM, le "club de son coeur" qui sonne comme un crachat au visage de ses rares partisans au Parc des Princes, Fio les a collectionnées... Si encore il avait été performant, mais non, même pas.
- Francis Llacer : Sa fidélité au Paris Saint Germain époque Canal + avant de se faire licencier pour faute grave en a fait un des noms de footballeur les plus cités par les Guignols. Le premier lauréat du Ballon de Plomb incarne à lui seul le complexe français quand la Ligue 1 se laisse distancer par ses voisins européens. Ils ont Ronaldo, on a Llacer.
- Hatem Ben Arfa : Il est aisé d'être détesté quand on a cristallisé des espoirs au delà du raisonnable (peut-on détester Damien Plessis?). On ne pardonne rien à l'ex-futur génie du football français, ni ses retards à l'entraînement, ni ses colères quand il doit chauffer le banc, et l'irritation se trouve renforcée par la mauvaise foi de ses rares défenseurs.
- Cyril Rool : On a tendance à penser que le pauvre Rool est victime de sa réputation et que Jurietti vaut pas mieux... Soyons clairs : Une baston avec Marc-Vivien Foé, un coup de boule sur le nez d'un jeune du centre de formation de Lens, un crachat et un bras d'honneur au public de Troyes, 187 cartons jaunes toutes compétitions confondues : Cyril Rool est un chic type. Notre Joey Barton à nous.
- Christophe Dugarry: Dans la paire d'attaquant marseillais la plus énervante de l'histoire, il fallait choisir entre Ravanelli et Dugarry. Ravanelli ne sera que celui qui tomba tout seul, quand Dugarry suscita des sifflets presque dans tous les stades français où il passa. L'image du Français tirant la langue à la tribune de presse au Vélodrome après un but contre l'Afrique du Sud en Coupe du Monde 1998 fera la différence (même si c'était une belle revanche, n'oublie pas que tu remplaçais Guivarch ce jour là, Christophe ). Malgré ça, on ne comprit non plus jamais complètement ce qui lui attira autant les foudres du public.
- Raymond Domenech: On en parlait. Pour savoir se faire haïr à son âge, il faut avoir commencé tout petit. Au moins au cours de sa carrière de joueur, au cours de laquelle il se forge à coup de déclarations à l'emporte-pièce une image de joueur brutal, méchant, presque écossais. Joueur détestés, entraîneur haï... vivement qu'il revienne comme Président de la Fédé !
- "Brandayoko" : Synthèse ultime de Brandao et de Bakayoko. "Les supporters marseillais lui reprochent de ne pas assez transpirer du visage" dit la page Wikipédia d'Ibrahima... Mais pas besoin de trop transpirer pour enfiler une petite trentaine de buts en près de 120 matchs quand on est attaquant. Ajoutons à celà quelques spectaculaires cagades et personne n'ose arborer un maillot floqué "Bakayoko", même pour déconner. Le destin de Brandao est écrit.
- Frédéric Piquionne : Quand on doit l'essentiel de sa notoriété à un club comme Saint-Etienne, on ne pète pas le nez d'un supporter à coup de tête. C'est une règle essentielle. Surtout quand on veut partir chez l'ennemi Lyonnais. Piquionne était ambitieux à Rennes ("Je serai en Equipe de France"), "esclave" à Saint-Etienne (à 80 000 euros mensuels) et nul à Monaco. Etre désiré par Aulas sera son ticket pour ce classement.
- Jérémy Toulalan: bizarrement oui. Alors qu'on dirait plutôt qu'il est le "neutre" le monsieur, presque suisse. Mais c'est aussi le symbole de la frilosité de ses entraîneurs, Claude Puel et surtout Raymond Domenech. Malgré son talent, Toulalan est considéré par certains observateurs comme le milieu uniquement défensif et dénué de toute créativité, bref, l'anti-Espagnol par excellence. Deschamps, son alter-ego, a été champion du Monde, pas Toulalan qui était plutôt dans le bus. Pour certains, ça fait beaucoup.
- Fabien Barthez: Après avoir surfé sur le succès, un palmarès long comme le bras, une image de "mec sympa" et un top-model sur le jet-ski, la fin de carrière du gardien français passe plus mal. Une faute décisive en finale de l'UEFA, un glaviot sur un arbitre marocain et une dernière pige catastrophique à Nantes où il deviendra "La Diva Chauve", Barthez a déçu. Si Gregory Coupet avait fait ce classement, il serait sans doute sur le podium.
Et vous? Quel est votre "Prix Citron" de la Ligue 1?