C'est l'examen de passage incontournable: devant des milliards (ou presque) de téléspectateurs, le pays organisateur des J.O. présente aux yeux du monde entier une grande kermesse faite d'oiseaux qui s'envolent, d'enfants qui courent et d'athlètes qui font coucou. La Chine avait réussi un coup de maitre en 2008, tout comme Découflé à Albertville en 1988. Mais alors c'est quoi la recette magique pour réussir sa cérémonie d'ouverture ?
- Avoir au moins une centaine de chefs d'état dans le stade assis sur des petits coussins qui applaudissent à tout rompre
Quitte à s'asseoir sur sa dignité quand c'est la Chine qui l'organise. Note pour le réalisateur: forcer sur les gros plans avec sourire. Les J.O. c'est autre chose que l'ONU niveau ambiance. - Balancer 2000 colombes (approximativement) dans le soleil couchant
Ca fait toujours son effet et ça crie "liberté" à la face du monde. On dit 2000 pour pas que ça fasse cheap, une cérémonie d'ouverture, c'est pas un mariage non plus hein. Au pire si le fournisseur de piafs venait à faire défaut, convoquer Mireille Mathieu et ses mille colombes à elles, à louer pour le week-end. Par contre, quand elle se déplace, elle chante: on n'a rien sans rien. - Ne pas lésiner sur les figurants (plein)
Organiser de bons JO ca coute un bonne dizaine de milliards, alors on va pas lésiner sur les intermittents du spectacle. Parce que pour récréer le logo en 3D avec des gens au milieu de la pelouse, il en faut quand même un paquet de danseurs et de chômeurs avec un bonnet péruvien. Mettez-en moi 4000. - Utiliser du feux d'artifice comme s'il en pleuvait, un peu comme si c'était l'opération "Restore Hope II"
Le gros pétard, ça passe toujours super bien à la télé, et ça fait plaisir aux gosses. NB: si c'est organisé dans un pays à tendance totalitaire, en profiter pour faire péter quelques dissidents en douce. - Faire chanter des gamins, beaucoup de gamins, locaux de préference dans des costumes
ridiculestraditionnels
Le succès des Choristes aura donc fait beaucoup de mal aussi à Pierre de Coubertin. Et au sport en général. - Ne pas oublier les pancartes avec le nom du pays quand les athlètes défilent. Et prévoir une bombasse façon round de boxe, mais moins vulgaire, pour la porter.
Pour certains pays, il est même recommandé de prévoir une petite carte du monde à côté. Parce que personne n'a la moindre idée d'où se trouve la République de Vanuatu, honnêtement. Globalement on s'en fout mais on pourra se dire "ah tiens". - Acheter plusieurs centaines de milliers d'apéricubes et de Rocher Suchar
Le secret d'une fête réussie, J.O. ou pas J.O., c'est universel. - Faire hurler une truffe à la Céline Dion sur une chanson sirupeuse à souhait, mais qui parle d'amour, d'humanité et de saut en hauteur.
Ca fait pleurer la ménagère de 50 ans qui dit que "quand même, c'est beau" quand son mari lui répond que bof et que lui il attend surtout la finale du 100m. - Garder la surprise sur celui ou celle qui va allumer la vasque olympique jusqu'à dernier moment
Prendre une figure locale, mais tout de même assez connue pour que le public ait plutôt comme réaction immédiate un bruyant "whaooh" qu'un vulgaire "c'est qui ?". Sportif de préférence tout de même, donc ni le Prince Charles, ni une ancienne Spice Girls pour Londres. - Réquisitonner Nelson Monfort
Comment faire de l'officiel sans mon vieux Nelson, le Zitrone du sport. On se demande d'ailleurs comment font les autres pays qui n'ont pas de Nelson.
Une fois qu'on aura défini tout ça, il ne restera plus qu'à regarder du tir à l'arc et du canoé-kayak avec une pointe de chauvinisme...