L’été 2022 subit les incendies parmi les plus dévastateurs que la France ait jamais connus. Des feux de forêts précoces, qui débutent le 15 juillet plutôt que le 20 août ; des régions nouvellement touchées comme la lande bretonne ; et près de 40000 personnes évacuées. Le résultat, c’est 25 fois plus de surface brûlée à la même époque que l’année dernière. Le pire, c’est que cet enfer n’est pas encore terminé.
On regarde ensemble les autres incendies qui ont ravagé la France depuis la fin de la 2nde Guerre mondiale.
1976 : la Palmyre et les 80000 hectares brûlés
Lors de la sécheresse de 1976, la Palmyre en Charente-Maritime fut particulièrement touchée et des centaines de vacanciers coincés entre les feux et l’océan furent évacués par bateaux. La Bretagne aussi est prise par les flammes avec 150 départs d’incendies en 5 jours. Les Landes perdent 4000 hectares. 1976 fut l’année du record avec plus 80000 hectares de terres brûlées. Déjà il y a 46 ans, l’enfer existait.
2003 : l'un des pires bilans
Le Sud-Est fut complètement ravagé par les canicules de ce début de 21e siècle. Le massif des Maures et de l’Esterel fut décimé à 20%, 20000 hectares partirent en fumée et 7 personnes décédèrent dont 3 pompiers. La Corse perdit 15000 hectares dans l’un des feux de forêts les plus dévastateurs de son histoire. Au total c’est plus de 73000 hectares qui brûlèrent lors de cet été 2003. Une tragédie.
1949 : les Landes en feu, l'été le plus meurtrier
En 1949, les Landes voient 50000 hectares pris par les feux et 82 personnes perdre la vie, pompiers, sauveteurs, militaires et agents des Eaux de forêts. A ce jour, il reste le feu de forêt le plus meurtrier de l’histoire de la France. La faute à trois précédents étés de sécheresses, à un massif forestier en très mauvais état suite à la guerre, et à des techniques de maîtrises de feu encore balbutiantes.
1990 : le massif des Maures en proie aux flammes
Il faut savoir que les feux de forêts touchent la France plutôt fin août, à la suite des périodes de sécheresses et de canicules. A la fin août, le massif des Maures, près de Marseille, est touché à hauteur de 12500 hectares. Entre Marseille et Nice, ce sera finalement 23000 hectares et 2000 personnes évacués au cours des derniers jours du mois d’août.
1989 : l'été des canicules
Le mois de juillet 1989 voit plusieurs canicules s’enchaîner. Lacanau perd 5000 hectares, et les forêts autour de Marseille 10000 hectares. Certes ces chiffres paraissent moins impressionnants que les autres étés, mais Marseille et ses alentours voient encore une grande partie de leurs forêts détruites. Cet été aura été la porte ouverte aux ravages des incendies de l’année d’après (donc de 1990, le point qui est juste au-dessus).
2009 : le début du reste de nos vies
Fin juillet, la Corse se voit durement touchée avec une longue période de sécheresse : la vallée de Gravona, le nord d’Ajaccio, Sartène et Aullène, pour un total de 5300 hectares de forêts brûlés. Après 2009, chaque été subira de forts incendies, avec une plus forte intensité sur les dernières années.
2016 : Marseille encore en feu
Comme d’habitude, c’est le Sud-Est qui prend. En 2016, c’est 3300 hectares qui sont pris par les flammes. Le feu de forêt s’arrête aux portes de Marseille, après avoir touché 1500 maisons et fait 33 blessés. A la fin de l’été, les Bouches-du-Rhône verront 5000 hectares disparaître.
2017 : le Sud-Est extrêmement touché
A partir de là, c’est comme si chaque été voyait toutes les forêts de France prendre feu. Le Vaucluse, le Var, les Bouches-du-Rhône et la Haute-Corse perdent 7000 hectares de forêt, dû à des vents violents et évidemment une forte sécheresse. Fin juillet, la ville côtière de Bormes-les-Mimomas dans le Var évacue 10000 personnes à cause d’un potentiel incendie qui aurait pu envahir la ville.
2021 : le massif des Maures, encore une fois
On aurait pu se dire que le Covid et les confinements auraient calmé les activités humaines mais non, rien ne nous arrête. Une nouvelle fois, le pauvre massif des Maures se voit ravagé. 6000 hectares brûlés, 10000 personnes évacuées et deux personnes décédées dans leur maison. 70% de la réserve naturelle nationale des Maures finit en fumée, ce qui est l’incendie le plus violent des 20 dernières années dans le département.
Remarquez comme la moitié des plus gros incendies de l’histoire de la France ont tous eu lieu ces 13 dernières années. Soit les arbres sont des gros fragiles, soit le dérèglement climatique s’intensifie de plus en plus.
Force à tous les pompiers, et toutes les forces qui luttent contre ces feux.
Sources : Liberation, Le Figaro, Ouest-France, Yahoo