Les études, c'est pas que prendre sa première coloc et faire la fête tout le temps. Parfois, il y a du travail. Et comme vous avez essayé mais que vous êtes incapable de vous concentrer chez vous, et qu'il vous faut du matos universitaire à l'ancienne, il peut vous arriver malencontreusement d’entrer dans la fameuse BU. Voici 10 collègues que vous pourrez y rencontrer.
- Le pause-café
On ne le rencontre qu’en de très rares occasions à l’intérieur de la bibliothèque ou entre les étagères. Il prend pourtant deux bonnes places, car ses affaires sont étalées et son ordinateur branché au cas où l’envie lui prendrait de se mettre au boulot. Pour le moment, c’est la pause. Il vous taxe une clope, gratte cinquante centimes pour un café et trouve toujours un autre gugusse pour refaire le monde avec lui. Il est la cause directe de l’amoncellement de mégots qui parsème le sol glissant de l’entrée. Au cours d’une discussion, vous pourrez l’entendre disserter sur l’injustice des notes attribuées à ses dernières productions, scandalisé qu’il est de passer autant de temps à réviser. - La crève la dalle
Pas méchante pour deux sous, elle est là pour charbonner. Le problème, c’est que cela lui file les crocs. Habile comme pas deux, elle se place souvent dans un coin invisible des bibliothécaires, pour avaler son paquet de chips, sa canette de coca, son kébab frites, son cassoulet toulousain et son boudin purée. Capable d’engloutir près de 3500 calories pour une dissertation, elle est bruyante et fout miettes et tâches de gras partout autour d'elle. Et en plus, elle est maigre, c’est peut-être ça qui vous énerve. - Le gros beauf
Le beauf accompagne souvent un copain un peu moins beauf qui a besoin d’un livre, ou qui est entré après avoir aperçu de la lumière. Il scrute tout ce petit monde travailleur avec curiosité cinq secondes, avant de parler fort, rire grassement et de faire tomber ta pile de bouquins sans faire exprès. Si son pote s'attarde, il va aborder lourdement une pauvre étudiante "Tu fais quoi ? Ah ouais ltruc d'intello lol. Azy moi les maths, ça mfait trop mal à la tête". Dénoncez-le à la bibliothécaire, plus vite que ça. - La cinéphile
Pleine de bonnes intentions, plutôt sympathique, relativement calme, c’est avant tout une procrastinatrice de compétition. Arrivée depuis cinq minutes, elle se connecte à internet. Une recherche en amenant une autre, elle décide de revoir en streaming les trois premières saisons de Grey's Anatomy avant de se mettre au boulot. Souvent, elle s’étonne de la fermeture de la BU, et culpabilise de n’avoir rien fait. Mais quand même, Docteur Mamour, il est vachement fort. Un mémoire sur le milieu hospitalier dans les séries, ça, ça lui plairait bien. Elle proposera à son directeur. Mais demain. - Le studieux
Ennemi juré des précédents, il est là pour bosser. C’est son droit le plus strict, mais il a tout de même des velléités fascisantes. Au premier chuchotement, regard noir. Au second, réflexion. Au troisième, il appelle la Kommandantur. Son activité de surveillance de ses congénères l’empêche de se concentrer sur sa lecture, mais il s’en fout. La discipline avant la réussite. - La collectionneuse
Elle, son truc, c’est d’empiler les bouquins. Pour un exposé d’un quart d’heure, elle a dû demander un chariot pour déplacer l’ensemble des ouvrages dont elle avait besoin jusqu’à sa place. Il y a une bibliographie, il faut en consulter chaque livre. Ainsi que chaque livre inscrit dans ceux de la bibliographie. Vous suivez ? Elle non plus. Son exposé prendra des airs de thèse de fin d'études qu'elle devra avorter la veille de son oral dans la panique, après une semaine de travail acharné et parfaitement inutile. - Le groupe de braillards
Un grand classique, le groupe de braillards est une petite troupe de trois à six étudiants qui travaillent sur un exposé. Cela leur offre certains privilèges, comme celui d’avoir un « box », pour « chuchoter ». Mais mettez six étudiants en rut dans une boîte mal insonorisée pour étudier la sociologie Bourdieusienne et le niveau de décibels de la conversation va augmenter à mesure que les inhibitions tombent. Vous pourrez en saisir quelques bribes intéressantes. Je ne savais pas que Pierre Bourdieu parlait de cuites à la bière et de sodomie dans Les héritiers. Sacré Pierrot ! - La belle gosse
Une véritable catastrophe pour la concentration. Des cheveux d’ange, des yeux perçants, joliment sapée et un parfum frais et fleuri, elle est la raison principale d’une après midi de travail gâchée. Contrairement aux autres loustics, vous ne pourrez rien lui dire. Elle n'ira jamais fumer de clope, ne prendra pas de café et n'a pas besoin que vous l'aidiez à comprendre son cours, non vraiment. Concentrée, elle ne lèvera la tête que pour balayer la salle de son magnifique regard, passer la main dans ses cheveux et peut-être même vous sourire gentiment, vous laissant un filet de bave aux commissures. - Le paumé
Lui, il cherche un bouquin dont l’intitulé est long, compliqué, approximatif, dont il a oublié l’auteur et dont le thème se situe bien souvent à la frontière entre la sociologie, le droit et les sciences politiques. Le système de côtes, il ne connait pas, d’ailleurs, il a déjà du mal à s’y retrouver à la FNAC, alors là, il a besoin d’aide. Il exaspère la bibliothécaire à l'accueil, mais vous le trouvez plutôt attachant. Et il offre le café si vous lui tendez la main. - Les lycéens
Rarissime de septembre à mai, on les voit fleurir sur les tables comme un bouton d’acné sur leurs visages purpurins une fois le printemps venu. L’arrivée du bac les motive. Mais pas trop. Ils sont aussi bruyants que le groupe de braillards. Honnis des étudiants, qui oublient bien souvent avoir eu la même pratique l’année précédente, les lycéens sont de passage. Ils changeront de catégorie, pour rejoindre l’une de celles suscitées une fois leur bac en poche.
Alors, tu étais dans quelle team, toi ?
Sources: La belle BU de Paris X