Branleur, cossard, traine-patin… Pas la peine de tergiverser vous faites partie du lot. « Sois feignant tu vivras longtemps » scandait Coluche. Vous, votre but c'est de faire centenaire. Si regarder la réalité en face ne vous a jamais posé problème, cela en devient un quand vos collègues font de même. Alors pour perpétuer l’art de la bonne grosse glande qui tâche, apprenez à ne pas vous faire remarquer.
- Ayez constamment l’air débordé
Post-it® collés partout, multiples fenêtres ouvertes sur vos deux écrans d’ordinateur, feuilles A4 éparpillées du sol au plafond… Si seulement vous aviez le temps de ranger, mais (officiellement) vous croulez sous le travail. Vous êtes complètement dé.bor.dés. - Ayez toujours un dossier à portée de main
Personne ne viendra vous questionner sur vos aller-retours incessants entre la salle de pause et les toilettes si vous vous baladez d’un pas pressé avec une chemise sous le bras. Et si jamais un curieux vous demande où vous allez, répondez de manière très sérieuse "Pas le temps je suis charrette !" et partez en courant. - Arborez la posture du mec inabordable
Faites preuve de majesté au milieu de l’open-space. Vous n’êtes pas le genre à qui on adresse la parole sans rendez-vous, ça non. Au final personne ne sait ce que vous faites, mais tout le monde pense que c’est important. Le nec plus ultra est de vous inspirer de la prestance et de l'attitude des présidents morts. - Pointez le manque de productivité des autres
Posez-vous en ultime rempart face aux performances pas folichonnes de votre service. Expliquer cela par de longs discours pompeux où se croisent tous les truismes du langage managérial « problème structurel, mindset de l’entreprise, facteurs conjoncturels, etc. ». N’oubliez pas de parler fort en bougeant beaucoup les bras. Si besoin, inventez des mots anglais comme "digital trans-planning" ou "cross-gen turn-over". - Allez plus loin ! Prenez vous-en directement aux sous fifres
Votre outrecuidance n’ayant pas de frontières n’hésitez pas à aller personnellement demander des comptes à ceux qui ne bénéficient pas du prestige de votre rang hiérarchique : les stagiaires, les apprentis, ou même le nouveau CDI en période d'essai. Humiliez-les devant tout le monde puis repartez jouer à Angry Birds, péperlito. - Travaillez votre gestuelle
Que vous soyez en pleine séance de streaming ou en train d’écrire la liste des courses, ne négligez rien. Soupir appuyés, jeux de sourcils, bras croisés, air interloqué… Si vous savez très bien vous mettre en scène, vous pourrez passer des heures à lire Topito sans aucun soucis. - Intervenez souvent, même pour ne rien dire
Vous êtes pris au dépourvu par une réunion ? Pas de problèmes, votre sens de la litote va faire des merveilles. Ne perdez pas une seule occasion de couper la parole d’un intervenant pour enfoncer une porte ouverte et terminer la phrase à sa place. Saupoudrez le tout de quelques expressions genre « synergie » et « proactif » et le tour est joué. Tout le monde a l'impression que vous avez fait la moitié du taff. - Faites 4 minutes d’heure sup’ par jour
Là on rentre dans la stratégie de haute volée. Essayez d'arriver 2 minutes avant vos chefs et de partir deux minutes après. L'ascendant psychologique est conséquent et votre hiérarchie aura, inconsciemment, l'impression que vous passez vos journées et vos nuits au bureau. - Impliquez vous dans la vie sociale de votre boîte
Anniversaires, pots de départ, retours de vacances… vous êtes de tous les partis, de toutes les party. Non seulement vous n’en foutez pas une pendant ce temps-là, mais en plus vous passez pour quelqu'un d’affable et attentionné. - Sachez détecter vos rivaux
La survie en temps de crise économique, c'est tout un art. Au jeu du plus ramier et du plus glandeur il ne peut en rester qu'un. Pour une fois, mettez vous vraiment au boulot et repérez les collègues susceptibles de lorgner vers votre place. On ne vous dira pas comment vous en débarrasser, mais les points 3 et 4 devraient vous aider.