Que tu sois en période intense de crise d’acné ou que tu aies passé ce stade depuis longtemps, il peut toujours t’arriver d’avoir un bouton. Ce truc inventé pour te pourrir la vie et rendre ton visage encore plus disgracieux qu’il ne l’était déjà. Dans ce cas, tu passes toujours par les mêmes étapes, le même petit rituel. Toujours. Toujours.

La surprise

Tu croises le miroir, comme tous les jours, et là, vision d’horreur. Tu vois quelque chose d’inhabituel du coin de l’œil et tu reviens devant la glace pour vérifier. Un truc rouge a pris place en plein milieu de ton front. Ton cœur te secoue la poitrine à 200 bpm. Tu es maintenant prêt(e) pour passer à l’étape suivante.

La panique

Normalement, à la découverte du bouton, tu devrais penser un truc du genre : « Oh mon dieu j’ai la soirée chez Clarisse dans deux jours, je peux pas me pointer avec un truc aussi dégueulasse sur le front. Ma vie est foutue, je ferais mieux de changer de pays. » C’est une réaction tout à fait normale, mais il faut essayer de se calmer.

La lassitude

De toute façon, c’est toujours sur toi que ça tombe, et toujours dans les pires moments. Il fallait que tu t’y attendes, finalement, vu que ça t’arrive à chaque fois juste avant que tu aies une grosse soirée, un date ou un entretien d’embauche. Tu es blasé(e).

Tu le touches tout le temps pour voir s'il est encore là

Peu à peu, ce bouton dégueulasse devient une obsession, et tu le tripotes toutes les deux minutes, comme pour vérifier qu’il est bien encore en place. Et tu as toujours un petit espoir pour qu’il ait disparu entre deux passages de ton doigt. Mais non, il est toujours là.

L'hésitation : je l'éclate ou pas ?

Est-ce que tu veux laisser la nature faire son oeuvre ou est-ce que tu préfères intervenir et exploser ce bouton ? On t’a toujours dit de ne jamais éclater un chtar, du coup tu choisis encore une fois de le faire.

Le moment où tu l'éclates

Tu as préparé tout le matos, les mouchoirs pour essuyer, l’alcool à 90° pour désinfecter, et d’autres mouchoirs pour sécher tes larmes de douleur. Ça y est, tu es prêt(e) à commencer ton travail de chirurgien. 1, 2, 3, c’est parti, on presse de chaque côté du monstre. Ça fait mal. Tu chiales comme un bébé.

Le moment où tu presses encore dessus et que ce n'est plus du pus qui sort mais du sang

Désolé pour tous ces détails, mais on sait que tu sais qu’on sait que tu sais de quoi on parle parce que tu l’as forcément vécu. Tu veux tellement tout faire sortir de ton tus’ que tu arrives au moment où du sang s’en échappe. On se croirait dans un film de Dario Argento.

Tu essaies de camoufler les restes

L’éclatement de ton bouton a laissé place à un cratère dégueu qu’il te faut maintenant essayer de cacher. Pour ça, tu sors ta panoplie de maquillage et appliques sur la cicatrice tout ce que tu peux pour faire disparaître cette horreur. Mais le résultat est très laid, comme tu pouvais t’y attendre. Bien essayé.

L'évitement

C’est le moment où tu enlèves tous les miroirs chez toi pour ne plus avoir à faire face à cet intrus qui te gâche la vie. De cette manière, tu te persuades qu’il n’existe plus et que tu mènes une existence normale. Et tu t’occupes, en attendant que ça passe.

L'oubli

Voilà, le temps a fait son affaire. Le week-end est passé, et ton petit bouton éclaté a disparu. La vie reprend son cours, comme avant. Jusqu’au prochain. Parce que oui, ce petit cycle recommencera, encore et encore.

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