Il y a des tops qu'on aurait préféré ne jamais faire. Ou ne jamais avoir à faire, et celui là en fait partie. Ou alors pas dans ces conditions, pas comme ça, pas après ce "truc", cette "chose" qu'on a du mal à nommer. Charlie Hebdo, et avant lui Hara-Kiri, mérite un hommage, c'est certain. Mais il aurait dû se faire avec le sourire et des rires étranglés devant une couverture de plus en se disant "rhooo". Pas comme ça.
Et pourtant, on ne se réveille pas tous non plus subitement en lecteur de Charlie Hebdo, soyons honnête, sinon leur rédaction n'aurait pas eu du mal à boucler ses fins de mois. Pour certains d'entre nous, ça fait même quelques temps qu'on ne l'avait pas ouvert, se limitant aux couvertures et à un sourire en passant devant un kiosque à journaux.
Mais quand il se passe un évènement aussi grave, lecteur, ancien lecteur ou pas, on ne peut faire autrement que de se sentir concerné, attristé, dévasté. On s'est tous demandé ce matin, ce midi, maintenant, ce qu'on devait faire après ça. Et ce qu'on pouvait faire ça. Nous on s'est dit qu'honnêtement on ne pourra jamais rendre un hommage assez fort à "ceux de Charlie" qui dénonçaient les excès de la religion avec le rire et des crayons. On ne pense pas avoir le talent suffisant pour ça. Alors on se réfugiera derrière le talent de leurs collègues dessinateurs pour leur dire que certains matins nous aussi, on aurait bien aimé se réveiller avec un bout de leur courage.