Depuis notre enfance, on nous oblige (et je suis votre obligé) à prendre en compte, mémoriser et lire des fables vieilles de 3 siècles et demi qu’on doit à un mec qui a un nom dont il ne faut jamais jurer qu’on n’en boira pas l’eau. Tout est présent au rendez-vous : morale façon bon sens paysan, tournures alambiquées et animaux qui parlent. Tout, sauf le vrai sens des choses.
Le corbeau et le renard
C’était quoi le bouzin ? Une sombre histoire de corbeau avec un fromage dans sa bouche qui rencontre un renard parlant, lequel lui fait de la dragouille et le corbeau finit par lâcher son fromage et le renard le lui pique.
La morale telle qu’elle est décrite : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute : cette leçon vaut bien un fromage, sans doute »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : C’est clairement pas pratique de parler la bouche pleine. Par ailleurs, que faisait le corbeau avec un putain de fromage dans sa bouche ?
Le lièvre et la tortue
C’était quoi le bouzin ? Le lièvre et la tortue font une course (allez savoir pourquoi ils ne se matent pas plutôt un bon film) et, logiquement, le lièvre va plus vite. Mais comme il parade comme un débile pendant trois heures avant de passer la ligne, il ne se rend pas compte que la tortue, besogneuse, termine la course avant lui.
La morale telle qu’elle est décrite : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : Franchement, si tu passais moins de temps à faire des selfies pour les poster sur Instagram et te la péter, tu serais un peu plus à l’heure, mon vieux.
La cigale et la fourmi
C’était quoi le bouzin ? La cigale passe son temps à se marrer et hop elle crève la dalle parce qu’elle a pas un rond et la fourmi ne lui prête rien parce qu’elle est pince.
La morale telle qu’elle est décrite : « Vous dansiez, j’en suis fort aise, eh bien dansez maintenant. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : La fourmi est vraiment une conne et il faudrait la rayer de ses amis Facebook.
La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf
C’était quoi le bouzin ? La grenouille aperçoit un boeuf et essaie de devenir aussi grosse que lui. Du coup elle enfle, elle enfle, et à la fin CLAC elle explose. Et conséquemment, elle meurt.
La morale telle qu’elle est décrite : « Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs, tout petit Prince a des ambassadeurs, tout marquis veut avoir des pages. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : L’aérophagie est une vraie maladie. Faites-vous soigner.
Le lion et le rat
C’était quoi le bouzin ? Un lion voit un jour un rat apparaître entre ses pattes. Il décide de pas le bouffer et bien lui en prend parce qu’un peu plus tard, pris dans les mailles d’un filet, il est sauvé par le rat qui ronge les mailles. Le début d’une belle amitié.
La morale telle qu’elle est décrite : « On a souvent besoin d’un plus petit que soi. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : Si tu bouffes du rat, y’a moyen qu’il t’arrive des bricoles.
La laitière et le pot au lait
C’était quoi le bouzin ? Perrette porte sur sa tête un petit pot au lait et va vers la ville en pensant à tout le fric qu’elle va se faire en vendant le lait. Là-dessus, emportée par sa rêverie, elle fait tomber le lait et perd toute sa thune et vas-y que ça servait à rien de se projeter dans le bonheur.
La morale telle qu’elle est décrite : « Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; Je suis gros Jean comme devant. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : MAIS QUELLE IDÉE DE PORTER UN POT DE LAIT SUR LA TÊTE !
Le chêne et le roseau
C’était quoi le bouzin ? Un chêne plaint le roseau (qui parle aussi, première nouvelle) parce qu’il s’en prend plein la tronche quand le vent se lève. Le roseau répond que, ouais, peut-être qu’il s’en prend plein la tronche, mais comme il plie il n’a aucun risque de casser, contrairement au chêne qui, d’ailleurs, se faire déraciner par une tornade.
La morale telle qu’elle est décrite : « Je(Le roseau) plie, et ne romps(t) pas. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : Franchement mieux vaut planter des roseaux que des chênes sur ta terrasse, déjà ça prend moins de place, mais surtout, si ça tombe, t’as moins de risques de foutre ta baraque en l’air.
Le loup et l'agneau
C’était quoi le bouzin ? Un loup a faim, croise un agneau et décide de le bouffer en inventant des justifications parce qu’il veut le bouffer et que c’est comme ça.
La morale telle qu’elle est décrite : « La raison du plus fort est toujours la meilleure. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : Si tu croises un loup, plutôt que d’essayer de raisonner trois plombes avec lui pour savoir s’il a raison ou non de vouloir te bouffer, fuis !
Rat des villes, rat des champs.
C’était quoi le bouzin ? Le rat des villes invite le rat des champs à bouffer chez lui, et comment que ça se la pète, mais à un moment un type sonne pour essayer de leur vendre des encyclopédies et la bouffe est interrompue : le rat des champs, ça le saoule.
La morale telle qu’elle est décrite : « Fi du plaisir que la crainte peut corrompre. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : On bouffe mieux à la campagne. Et en plus, les étoilés sont moins chers qu’à Paris.
Le renard et la cigogne
C’était quoi le bouzin ? Le renard invite la cigogne à bouffer mais lui sert le dîner dans une assiette pas pratique pour le bec de la cigogne. En retour, la cigogne l’invite à dîner à son tour mais le renard ne peut glisser son museau dans l’espèce de vase dans lequel la cigogne a placé la bouffe. Bref, tout le monde a fait.
La morale telle qu’elle est décrite : » Trompeurs, c’est pour vous que j’écris, attendez-vous à la pareille. »
La vraie morale, en fait, quand on sait additionner deux et deux : Passez chez Ikea, les mecs, ça coûte rien un jeu d’assiettes !
Ça a un peu vieilli, La Fontaine.