Top 10 des trucs à savoir sur la protection des témoins aux Etats-Unis

95% des témoins protégés sont des criminels

D’après Gerald Shur, le créateur de ce programme, 95% des témoins protégés par le gouvernement sont considérés comme des criminels par la loi américaine. La plupart du temps, ce ne sont pas des tueurs mais des gens qui sont très étroitement liés à des organisations frauduleuses de crime organisé (la mafia par exemple) et qui ont témoigné contre des personnes haut placées dans l’organisme. Ils sont donc en danger permanent à cause du risque de représailles.

Ils peuvent changer d'avis à tout moment

Le programme de protection des témoins est basé sur le volontariat, ce n’est pas un contrat à vie. Les personnes qui acceptent d’y participer peuvent quitter le programme et revenir à leur identité d’origine à tout moment, mais c’est un choix très risqué. Lorsqu’on entre dans le programme, il est conseillé de couper tout contact avec les gens que l’on a côtoyés. Il ne faut jamais revenir à son ancien domicile, chez ses parents ou même dans la ville dans laquelle on a vécu. Il faut tout recommencer à zéro.

Les témoins protégés doivent mentir à tout le monde

Lorsque les témoins et leur famille obtiennent leur nouvelle identité, ils doivent commencer une nouvelle vie. Le gouvernement leur fournit de nouveaux papiers d’identité et un « background » (un nouveau dossier scolaire pour les enfants par exemple). Les témoins vont se faire des nouveaux amis et peut-être même fonder une famille mais ils ne peuvent révéler leur ancienne identité à personne, pas même en cas de mariage, sous peine de compromettre leur sécurité et celle de leurs proches.

Certaines personnes qui refusent le programme meurent dans les jours suivants

Dans son interview pour CNN, Gerald Shur a raconté plusieurs histoires de personnes en danger qui ont refusé de participer au programme. L’un d’entre eux est mort dans l’explosion de sa maison, déclenchée au moment où il a ouvert la porte d’entrée. Il avait décidé un peu plus tôt dans la journée de garder son identité. Une autre fois, le programme de protection a tenté de convaincre une femme d’accepter leur aide mais elle a refusé et a été assassinée quelques jours plus tard.

Les témoins protégés vont habiter à l'opposé de tous les endroits qu'ils aiment

Lorsque les agents du programme de protection des témoins choisissent un nouveau lieu de vie pour un témoin, ils lui demandent s’il y a un lieu qu’il affectionne dans le pays. Si le témoin répond qu’il a toujours voulu vivre en Californie et qu’il a de la famille dans le Texas et l’Oregon, l’agent sait tout de suite que ce sont trois Etats où le témoin ne sera pas relocalisé. En effet, il est très probable qu’il en déjà ait parlé à un ami, un collègue ou même sur les réseaux sociaux.

Les agents Marshals sont aussi souvent menacés

Si les témoins sous protection sont les personnes les plus menacées du pays, les agents Marshals qui s’occupent de leur protection ne sont pas non plus à l’abri des représailles. Le créateur du programme de protection a d’ailleurs raconté que sa femme avait été menacée. Il a reçu une information disant que quelqu’un (qui ne lui voulait pas du bien) avait reçu l’ordre de kidnapper sa femme pour le cartel de Medellin afin de découvrir où se trouvait un témoin protégé. Grâce à cette information des services de renseignement, Gerald Shur a pu demander à mettre sa femme sous la protection d’agents spécialisés.

Il faut être très vigilant avec les réseaux sociaux

Lorsqu’on change d’identité grâce au programme de protection, il n’est pas interdit d’être présent sur les réseaux sociaux (n’avoir aucun réseau social peut même paraitre suspect). Cependant, il faut être très vigilant et ne partager aucune information compromettante, surtout des photos qui pourraient permettre d’être reconnu par des proches de son ancienne vie (ou des personnes qui sont à sa recherche). Il faut aussi être alerte concernant les centres d’intérêt que l’on met en avant sur internet.

Les témoins et leur famille gardent parfois leur prénom

Pour aider les familles à s’acclimater à leur nouvelle identité, le programme peut leur laisser le choix de garder leur prénom et parfois même leurs initiales. Pour les témoins participant au programme avec des enfants, il est plus simple de garder les prénoms des membres de la famille pour ne pas embrouiller les plus jeunes et compromettre leur sécurité.

Un parent divorcé de son conjoint peut être séparé ses enfants

À cause du programme de protection, certains parents se retrouvent éloignés de leurs enfants après une séparation. On connait notamment l’histoire de Thomas Leonhard qui a inspiré des livres et des films, l’histoire d’un homme qui s’est battu pour obtenir la garde de ses enfants. Son ex-femme était remariée à un homme qui a participé à ce programme et a emmené sa femme et les enfants de celle-ci avec lui. Le père des enfants, qui avait pourtant des droits de visite, s’est retrouvé sans nouvelle de ses enfants et s’est battu plusieurs années pour obtenir leur garde exclusive et définitive.

L'argent ne dure pas éternellement et les témoins ne sont pas indemnisés

Lorsqu’un témoin protégé change d’identité et s’installe ailleurs, il est aidé financièrement par le gouvernement pendant un temps mais cette aide n’est que temporaire. Une famille est aidée en fonction du coût de la vie de leur nouveau lieu d’habitat mais les témoins n’obtiennent aucune compensation pour les biens qu’ils doivent laisser derrière eux.