Si de plus en plus de scandales éclatent par rapport aux zoos et autres parcs où des animaux en captivité seraient maltraités, le monde des parcs aquatiques n’est pas en reste en terme d’image négative. C’est le cas de la chaine de parcs Marineland dont celui d’Ontario (Canada) a plusieurs fois fait couler de l’encre (et non pas de l’ancre, pour mes amis navigateurs qui aiment les animaux marins). Parce que si plusieurs de ces parcs se défendent bien souvent en disant qu’ils aiment les animaux, on a plus l’impression qu’ils aiment l’argent que ces pauvres bêtes leur rapportent.
Pas moins de 14 animaux morts de causes inconnue
Le parc avait déjà fait parler de lui par le passé pour des suspicions de cruautés animales mais s’en était toujours défendu, sauf que c’est plus compliqué de se défendre quand on compte presque une quinzaine d’animaux morts depuis 2019. Une orque, un dauphin et treize bélugas sont effectivement décédés dans le parc en moins de deux ans, dont une seule serait expliquée par une infection bactérienne. Ça en laisse plusieurs à élucider pour un détective spécialiste des animaux marins, un genre de Sherlorque Holmes (désolé).
Des conditions de vie déplorables
Ce que la plupart des associations de défense des animaux critique sont tout d’abord les conditions de vie des animaux en captivité dans la majeure partie des parcs aquatiques. Ils se retrouvent dans des bassins en béton beaucoup trop petits pour eux, ne peuvent pas nager librement ni faire l’exercice nécessaire (un orque parcourt en moyenne 150 km par jour, bien loin de ce qu’il peut faire dans un bassin), sont nourris avec des médicaments en permanence pour combattre leur dépression, doivent vivre dans une eau chlorée qui abime leur corps et crée des lésions et développent bien souvent des maladies à des âges beaucoup trop jeunes.
Des spectacles usants et répétitifs
Non seulement les animaux sont stockés dans des bassins trop petits et ne peuvent pas nager librement, mais en plus ils sont exploités tous les jours pour que les spectateurs s’amusent en les voyant faire des sauts hors de l’eau. Dans les faits cela se traduit par des exercices et des entrainements usants et répétitifs, et des spectacles à la chaine pour satisfaire les clients. C’est comme si on vous foutait dans un box de cinq mètres carrés, qu’on vous faisait faire des sauts devant un public, qu’on vous filait des médicaments et qu’on vous faisait répéter ça tous les jours jusqu’à votre mort. Quelle vie.
Des dépressions et des maladies variées
À titre de comparaison en terme de taille, pour un orque, vivre dans un bassin de la taille de ceux qu’on trouve dans les parcs reviendrait presque à vivre dans une baignoire pour un humain, le tout jusqu’à sa mort. Les animaux développent donc généralement des maladies mentales et des lésions physiques qui sont « soignées » par des doses de médicaments et d’antidépresseurs colossaux. Et si le mot « soignées » est entre guillemets c’est parce que vous imaginez bien que ça ne soigne pas vraiment les bêtes, ça les remet seulement d’aplomb pour continuer les spectacles.
Des services de protections animales qui se rangent derrière les associations
Si les parcs se défendent généralement en disant en substance qu’aucune plainte d’association n’a jamais aboutie et que du coup, ils racontent des conneries, le parc d’Ontario a été visité pas moins de 160 fois en deux ans par des services de protections animales. Ces derniers ont déclaré que les animaux étaient pour la plupart en détresse et menacés à cause des conditions de vie au sein du parc et de la qualité d’eau.
Le Marineland d'Antibes, également dans le viseur des associations
Il n’y a pas besoin de quitter la France pour entendre parler de scandales similaires, c’est également le parc d’Antibes (Côte d’Azur) qui avait fait parler de lui en 2021 quand l’association One Voice avait relevé plusieurs lésions sur le corps d’un orque de dix ans, précisant que l’état de l’animal était très inquiétant pour son âge (normalement les orques ont une espérance de vie proche des humains).
Un ancien soigneur qui tirait déjà la sonnette d'alarme
En 2019 également, l’ancien soigneur John Hargrove devenu défenseur des animaux fustigeait le parc d’Antibes où il avait travaillé un moment. Sur la taille des bassins, les doses d’antidépresseurs données mais aussi sur la qualité de l’eau où l’on balançait « des masses de chlore pour que l’eau soit claire et que le public puisse voir l’intérieur ». Il rappelait aussi qu’aucune orque capturée et gardée en captivité dans un parc n’était morte de vieillesse, ce qui évidement est la preuve que ce n’est pas bon pour leur santé de s’y trouver.
"Les orques vivent un enfer en captivité"
John Hargrove va plus loin dans sa déclaration relayée par 20 minutes à l’époque, il insiste sur le fait que les spectacles sont de gros mensonges et qu’à aucun moment les animaux ne se sentent bien dans le parc. Il ajoute par ailleurs que le rôle des employés est de « manipuler le public » pour donner l’impression que les animaux sont heureux et apprécient faire des spectacles ou semblent en bonne santé.
La vente des orques, grosse crainte des associations
Suite à l’interdiction de garder des orques en captivité votée par l’assemblée nationale en 2021 qui devrait être effective en 2025, le parc d’Antibes se voit dans l’obligation de relâcher la famille d’orque dans des sanctuaires. Sauf que visiblement des associations craignent que le parc décide de vendre les animaux à des parcs au Japon et à Dubai, pour le prix d’un million d’euros par orque. Cette accusation a été amenée aux gérants du parc qui ont tout simplement décidé de ne pas confirmer ou contredire l’information, ce qui évidemment ne laisse pas présager le meilleur pour cette famille d’orques qui pourrait être séparée et exploitée autre part.
Des familles d'animaux séparées, des enfants retirés de leurs mères
Les parcs Marineland ont en leur sein de nombreux animaux différents, dans celui d’Ontario on trouve des ours (brun et polaires), des morses, des cerfs, des bisons… Et il arrive bien souvent que des familles soient littéralement séparées quand le parc vend un animal à un autre parc ou le déplace dans l’un des autres de la franchise. Ces faits ne sont pas isolés, et bien généralement cela se fait au détriment des retombées psychologiques sur la mère ou l’enfant qui sont séparés.
Vous pouvez aller voir les secrets de gens qui bossent au zoo, mais c’est clairement pas toujours beau à voir non plus.
Sources : BFMTV, Radio Canada, Canadian Press, HuffPost, ConsoGlobe.