« C’est chiaaaaant » « Ils sont tous dopéééés » « Je sais pas comment tu fais ça n’a aucun intérêt », si vous avez la chance d’être comme moi un fidèle du Tour de France (et du cyclisme en général) vous êtes sûr de voir vos parfaits amis vous dévisager comme si vous aviez violé leur chien. Pourquoi ? Parce que vous regardez « le vélo » les après-midi d’été en fermant un peu les volets, parce que vous refusez de rater le passage du Tourmalet. La solution à tous vos problèmes la voilà car ce top devrait leur donner envie de s’y intéresser, ne serait-ce que pour une étape. Alors vous leur envoyez ça et on en reparle dans les Alpes.
Parce que la course est ouverte, plus que les autres années
Ça fait quelques années que la course n’est plus aussi fermée, dominée par un seul coureur. Après l’hégémonie Armstrong et même Indurain avant lui, le podium final fait l’objet d’une lutte acharnée : Froome le grand favori, Contador (dont l’abandon la semaine dernière rend encore plus incertain le podium final), Quintana, bref rien n’est encore joué et Froome n’est pas à l’abri d’un coup de moins bien (mdr) ou d’un abandon comme il y a 2 ans.
Parce que le cyclisme français vit un vrai regain de forme ces dernières années
Alors certes notre favori Thibault Pinot a déjà dit adieu à ses chances de podium mais il n’a pas fait de croix sur le maillot à pois de meilleur grimpeur ou une victoire d’étape dans la montagne. Qui plus est, il est loin d’être le seul à nous régaler depuis quelques années sur les routes du Tour : Romain Bardet, un grimpeur toujours dans la course pour le top 10, au contact des meilleurs, Bryan Coquard, futur espoir du sprint tricolore ou encore Julian Alaphilippe, Barguil etc.
Parce que les images sont magnifiques
Vous regardez le Plus Beau Village de France avec Stéphane Bern, ou Échappées Belles ? Le Tour est fait pour vous : des paysages magnifiques filmés depuis l’hélicoptère. La mer, la montagne, la plaine, il y en a pour tous les goûts.
Parce que les étapes de montagne sont toujours excellentes
Stratégie, attaques dans les côtes, descentes limites kamikazes, la montagne sur le Tour est toujours un prétexte pour voir du beau spectacle. L’étape de dimanche dernier entre Vielha Val d’Aran et Andorre Arcalis l’a bien prouvé avec des échappées sous la canicule pour un finish en solo sous des trombes de grêle : ce n’était plus du vélo mais une tragédie, un film à gros budget, et on s’est régalés.
Parce que le peloton accueille un des cyclistes les plus kiffants de ces dernières années
Peter Sagan, champion du monde sur route en titre, sprinter de génie à l’aise aussi quand ça grimpe (un peu mais pas trop) se démarque par sa personnalité dans le peloton et par son grain de folie qui fait du bien dans des courses très contrôlées par la stratégie d’équipe. Si vous le cherchez cet été il participera normalement aux JO de Rio mais en catégorie VTT, ses premières amours, parce qu’il fait ce qui lui plaît le Slovaque.
Parce que le dopage est une réalité, comme dans tous les sports mais que le vélo sait aussi être propre
Contrôles à tout va, sanctions plus dures depuis quelques années, le dopage est pris au sérieux par les organisateurs même si le vélo est à jamais entaché par les soupçons de dopages tant les 20 dernières années sont émaillées de scandales. Cette année, un détecteur de chaleur permet de vérifier qu’il n’y a pas de moteurs dans le vélo. C’est un peu triste mais c’est comme ça.
Parce que Jean-Paul Ollivier fait encore quelques apparitions
Certes il est à la retraite, mais on n’est pas à l’abri d’une petite apparition de Paulo la Science. Alors bien sûr ça ne remplacera jamais des heures entières du maître Jean-Paul à apprendre des infos passionnantes sur des anciennes usines de bouchons de liège, ou des anecdotes tordantes comme la fois où Marcelo Bertoldi a pété sa chaîne pendant l’ascension du Ventoux, le mont Chauve, en 1964, un mardi. Ha, on avait ri. Bon fallait y être.
Parce que ce n'est pas de la sieste mais de la méditation
Certes, somnoler les volets fermés pendant une longue étape de plaine après manger est un plaisir en soi, mais ce n’est pas le seul intérêt du Tour. Suivre une étape pendant de longues heures, bercé par l’annonce des écarts, le ronronnement de l’hélicoptère et la route qui défile est une expérience méditative qui vous permettra de vous sentir apaisé, serein et de faire le point sur votre vie et sur l’existence en général.
Parce qu'il faut bien faire un truc en attendant les JO
Alors oui on pourrait parler à sa famille qui n’a plus de nouvelles de vous depuis le début de l’Euro, ou aller à la plage. Mais parler aux gens, tout ça, c’est surfait. Vous avez acheté une télé pour voir l’équipe de France gagner, et vous comptez la rentabiliser à mort. Le Tour, c’est parfait, ça vous échauffe pour la suite.
Parce que Gérard Holtz
Il l’a annoncé, c’est la dernière fois qu’il couvrira le Tour de France et ce serait dommage de rater ses improbables lancements et ses interviews toujours passionnantes.
Vous avez raté Jean-René Godart, ce serait vraiment trop con de rater Holtz.