Parce que rien ne pourra jamais remplacer le stade, la nature, le plein air. Pas même la plus belle des télé "3D écran titanium coin carré écran plat". Alors il existe certains sports comme ça qui ne sont pas télégéniques. Parce que trop rapides, ou parce la balle est trop petite. Ou simplement parce que le sport en lui même est vraiment pénible, même tranquillement installé au fond de son canapé. Sélection non exhaustive des sports pour lesquels il faudrait avoir le courage de filer la télécommande à quelqu'un d'autre pour changer de chaîne. Soyez fort.
- Le golf : un parcours de 400 mètres de long, pour une balle de 5cm qui file à 300 km/h. En le résumant basiquement, on comprend déjà pourquoi le golf n'est à regarder que lorsque vous avez perdu la télécommande. D'autant que les pros ne font presque jamais d'erreurs. Donc on regarde péniblement un mec en casquette devant une pub pour une voiture de luxe frapper comme un sourd une petite balle que le caméraman cherche désespérément et qui ira pourtant toujours au même endroit. Vous nous direz "et les putt, c'est marrant les putt". C'est vrai, mais alors c'est plutôt le mini golf que vous aimez. Et la retransmission manque du coup d'ambiance camping et de petit moulin.
- Le curling : surement aussi peut-être parce que le sport est intrinsèquement chiant. A faire c'est plutôt drôle, mais à voir... Balayer la glace pour qu'une grosse pierre aille plus vite, c'est un concept. Certains en Norvège définissent le curling comme un sport cérébral, proche des échecs. Cérébral, ben voyons. Un peu comme si chez nous on mettait un match de pétanque en examen obligatoire avant l'entrée à Sciences Po.
- Le baseball : parce que le novice (que nous sommes) n'y voit que la répétition, entre deux pubs, encore et encore, du même schéma de jeu et des mecs qui crachent. Alors que l'expert y voit lui la répétition, entre deux pubs, encore et encore, du même schéma de jeu et des mecs qui crachent. Mais ils aiment. "Il y a quelque chose de pourri dans le royaume des Etats-Unis." disait Shakespeare à qui on avait demandé son avis sur ce jeu simpliste.
- Le hockey sur glace : parce qu'on n'a pas encore trouvé une manière de rendre le palet visible. Le sport a pourtant des atouts, virilité, vitesse, les deux mêmes raisons qui font que les seuls connaisseurs anticipent la position du palet et comprennent donc le match en cours. On en vient à les regarder eux plus que la glace pour découvrir leurs réactions. La télé multiplie donc les ralentis à chaque arrêt de jeu pour nous aider à comprendre. Et votre vie passe donc en slow-motion. A noter qu'on ne parle même pas du hockey sur gazon qui est aussi fatiguant, sans les bastons en plus.
- Le cricket : parce qu'on n’y comprend rien et que ça peut être incroyablement long, jusqu'à près de 5 jours pour un seul match. A moins d'avoir de la famille pakistanaise, ce qui n'est pas donné à tout le monde, c'est juste incompréhensible, avec des scores aussi sibyllins que I"Inde-Sri Lanka : 13-125- (3). A part si vous avez perdu un pari, ne vous infligez pas ça.
- Le patinage artistique : bien évidemment parce que les habits de lumière, de strass et paillettes font mal aux yeux et donnent envie d'appeler le dépannage pour sa télé. Et puis parce que les figures imposées. Parce que Nelson Monfort. Et aussi parce qu'on ne comprend rien à la notation des juges. Et que visiblement le patineur déçu qui regarde les notes avec son entraîneur et un nounours en peluche dans les mains en faisant coucou à la caméra d'un sourire forcé ne comprend pas tout non plus.
- Le combo snooker-fléchettes : bref des retransmissions improbables d'Eurosport dont on se demande encore si ce sont des sports. D'un côté des gringalets anglais capable de faire 12 bandes pour venir s'écraser là où ils veulent, de l'autre des allemands à moustache au bord de la rupture d'anévrisme quand il ne touche pas le centre. A la rigueur ce qu'on regarderait bien c'est un combat à la vie à la mort entre les deux, mais c'est bien tout. Des sports de bar à la télé, c'est jamais très bon: à quand les retransmissions du championnat international de belote de comptoir ?
- La formule 1 : Vaaouuuuum. attention il va s'arrêter au stand ! Holala, la vitesse à laquelle ils changent les pneus. Oh mon dieu, il s'est fait doubler en sortant des stands. Voilà, vous venez d'avoir un résumé du grand prix type dans lesquels on ne double presque plus, voire jamais. Ajoutez tout de même le plaisir des 10 secondes du départ., et vous avez votre quota d'émotion pour l'après midi.
- Le water-polo : parce que tout le monde se ressemble avec son casque, relativement laid par ailleurs, qu'on a toujours bien peur qu'il y ait un noyé, qu'on ne comprend pas grand chose, et surtout parce qu'on ne voit qu'une sorte de grosse éclaboussure qui se déplace dans une piscine mal éclairée. Pas vraiment de quoi sortir une corne de brume et un pack de 24, ni de commenter en direct sur les forums sur le web le match en cours avec d'autres passionnés.
- Le football : parce que trop de foot tout le foot. Et qu'en bons junkies que nous sommes, on en vient à regarder d'énormes daubes d'un peu partout en Europe pourvu qu'il y ait des ballons et des short, c'est à dire tout le temps. Sans compter ESPN classique et la joie d'un vieux Bordeaux-Monaco de 1989, choisi surement au hasard par la chaîne, et dont on connaît en plus le score. Mas qu'on regardera, par acquit de conscience. Alors oui pour ta vie sociale, le foot est un sport carnivore à qui rien ne résiste.
Et vous, vous en voyez d'autres des sports à la télé qui foutent le bourdon ?