Les vacances, c'est avant tout une petite liste de rituels, bien organisés, même avec une apparence de bordel ambiant. Le rituel de la valise trop pleine, de l'arrivée au camping/l'hôtel pas conforme à la photo non contractuelle, des petites choses à faire sur la plage. Et puis comme tout a une fin, il y a aussi cette petite liste de choses qu'on ramène tous un peu de nos vacances, sans trop savoir pourquoi. Par habitude, ou parce que tout le monde le fait, donc nous aussi.
- Du sable et des coquillages cassés
On les met d'abord dans un grand pot pour faire "design" et on les regarde en se remémorant ces beaux moments d'ailleurs. Ensuite on commence à empiler d'autres trucs dans ce même pot (piles, pièces, vieilles clefs). Et un jour on jette le tout en se disant "mais qu'est-ce que c'est que cette merde ?" - La chaude pisse et/ou la mononucléose
Il arrive que les souvenirs de vacances et de Sabrina, jeune espagnole au sang chaud qui vous dévorait du regard, laisse des traces indélébiles, oui. Il se peut que vous vous mettiez à haïr cet amour de vacances que vous ne comptiez pas revoir, en plus. - Un cadeau souvenir dégueulasse de l'aéroport
C'est la fin des vacances, on panique et on se dit qu'on a rien acheté sur place. Il faut pourtant bien montrer à tout le monde que vous étiez sur place, donc vous achetez en courant un mug assez moche, un magnet "I Love Chaume-en-Brie" ou un t-shirt, ou un tablier (si, si) avec l'inscription "majorca" et une bouteille de sangria dessinée. Une fois de retour à la maison, ce "cadeau panique" ne franchira jamais l'étape du "oh mais faut que je le sorte du sac plastique au fait" - Des numéros de téléphone sans nom qu'on finira par jeter
On s'aime bien, on s'écrira, on a vécu tellement de choses ensemble. Donc on prend le numéro, sans noter le nom, tellement c'est évident qu'on s'en rappellera. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les numéros sans propriétaires aussi. On n'appellera jamais mais on n'ose pas le jeter, au cas où... - Des cartes postales qu'on n'a jamais trouvé le temps d'envoyer
Pourtant on avait commencé à l'écrire mais on avait bloqué à "Salut vous 2". On se dit qu'on les enverra depuis la France, tant pis. On les met de côté, pour un jour où on sera motivé. Mais, oui, mais oui... - Le gros tube de crème solaire alors qu'on sait pertinemment que la prochaine fois qu'on s'en servira elle sera périmée
"Mais quand même, protection 45, on sait jamais". Tu ne sais pas exactement ce que ça veut dire, mais tu ne jettes pas. - Des souvenirs pas si géniaux mais qui vont devenir extraordinaires une fois racontée au boulot
"le temps ? Génial, je sais plus ce que c'est qu'un pantalon. La bouffe ? Oh la bouffe, langouste à gogo, buffet à volonté. Les gens ? Ils ont rien, ils donnent tout". Les vacances qu'on raconte, c'est un voyage au pays des bisounours, c'est une plongée dans Facebook et son monde positif: montre ton bonheur avant que je montre le mien. - Des bribes de connaissance sur la culture locale
"Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que les taxis thailandais éteignent leurs compteurs quand ils prennent un client, et te disent le prix en fonction de ce que tu as dans les poches"... Vous n'êtes resté que 10 jours, mais vous avez bien compris qu'ils ne vivent pas comme nous hein. - De la monnaie locale
Qu'on ressortira, l'air de rien, à la machine à café, "Oh, où ai-je la tete, voila que je sors des pièces dominicaines pour me payer un potage... hahaha...", pour les collègues qui n'auront pas eu l'élégance de demander l'origine de votre merveilleux bronzage. - Des envies de "flash-suicide"
On était bien, il faisait chaud, on était loin, on était beaux. Oui mais maintenant on est coincé dans le RER B avec Robert qui te mate étrangement le cul. Alors forcément, ce qu'on ramène des vacances c'est une envie de se flinguer tellement les 350 autres jours de ta vie sont mornes. Cette envie ne dure pas heureusement, mais quand elle est là, elle est puissante.
Et vous, vous avez ramené quoi d'autre de vos vacances ?