La nature est quand-même bien faite : au moment précis où le changement d'heure fera tomber la nuit pendant le goûter, où le froid vient vous grignoter les mollets, où la pluie fine et glaciale vous rappelle que les beaux jours sont morts et enterrés, bref où tout vous envoie vers une déprime assurée, un rendez-vous salvateur vous retient par le col au moment où vous vous apprêtiez à sauter par la fenêtre. Oui, on parle bien de la reprise de la saison NBA. Ça ne vous fait ni chaud ni froid ? Et bien pas à ce pote bizarre qui va subitement changer de comportement sans que vous compreniez pourquoi. Décryptage des signes qui peuvent vous indiquer que votre ami est fan de NBA...
- Il a disparu de la circulation
Hier encore, vous partagiez de longs après-midis d'été à refaire le monde autour d'une bière, et subitement, le voilà introuvable. Pas de trace de lui en cours/au bureau/en soirée, il s'est purement et simplement volatilisé. Une de vos connaissances communes vous a bien dit que c'était normal, qu'il dormait la journée parce que "la saison avait repris", mais vous n'avez pas trop compris de quoi il voulait parler... - Il use et abuse des statistiques pour décrire sa vie
Le basketball, et la NBA en particulier, a porté le couple statistico-sportif à un niveau de fusion tel qu'il ne sera pas rare d'entendre sortir de la bouche de votre aficionado d'ami des phrases comme : "Oui, tu comprends, je suis passé en un mois d'une consommation de 1.2 à 1.6 paquets de mouchoirs par semaine alors que la température extérieure n'a baissé que de 0.1°C sur la même période et que mon taux de JPE (Jours où je Porte une Echarpe) est passé de 50% à 78%. Conclusion : j'ai sûrement chopé une saloperie." - L'évolution de sa morphologie semble obéir a une loi cyclique très précise
Fin octobre - début Novembre, pour tout fan de NBA, c'est le retour des nuits blanches passées devant son écran à s'envoyer, en plus des matches, une litanie incessante de publicités américaines faisant l'apologie d'un rythme alimentaire relativement douteux. Chips au saindoux, pizzas 8 fromages, quadruple burgers : forcément au bout d'un moment, ce matraquage visuel finit par fonctionner et votre ami va plonger dans la malbouffe, addiction dont il ne réussira à se départir qu'en toute fin de saison. D'ici là, il aura développé un bide attendrissant dont, heureusement, il tâchera de se débarrasser pendant l'été en troquant les écrans pour les playgrounds. Enfin, jusqu'au début de la saison d'après... - Il est imbattable en géographie américaine
Avez-vous déjà essayé de lister les noms des 50 états américains en un temps record ? Votre ami qui passe son temps vautré devant la NBA est un adversaire que vous avez tort de mépriser : sous ses airs hirsutes et incultes, il y a de fortes chances que son hobby, auquel il consacre l'essentiel de ses nuits, lui ait donné les armes pour vous coller la dérouillée de votre vie à ce petit jeu. - Il retient tous les numéros de téléphone par coeur
Avouons le : nous sommes tous dépendants de nos téléphones portables et sommes incapables d'apprendre un numéro par coeur. Tous ? Non, pas lui. Au prix d'un entraînement digne d'un centre de formation de la CIA, votre ami est capable de vous sortir de tête les stats de John Stockton au cours de la saison 92-93. Alors c'est pas un petit numéro de téléphone à la con qui va lui faire peur... - Il est capable de citer le nom d'un journaliste de BeInSport
En vrai, il est capable d'en citer plus d'un, mais pas besoin de se fatiguer : un seul, c'est déjà plus que ce que peut faire le commun des mortels. Xavier Vaution, si tu nous écoutes, sache que tu rythmes nos nuits. Et Jacques (Monclar) avec une telle voix on attend toujours ton premier album jazzy. - Vous le soupçonnez d'être récemment devenu vampire
Ce teint blafard, cette manie de vivre la nuit et de dormir le jour, ces yeux injectés de sang à force de passer son temps face à un écran dans le noir : cette histoire de décalage horaire avec les États-Unis cache certainement une vérité plus sombre... - Il est major de son amphi en gestion d'entreprise alors qu'il ne fout pas un pied en cours
La NBA, c'est avant tout un business. Et le fan qui se respecte mettra un point d'honneur à maîtriser les rouages et subtilités du CBA (Collective Bargain Agreement), la convention collective de la ligue qui établit les règles du jeu en matière de plafond salarial et d'échanges de joueurs entre équipes. Sauf que ce document est si complexe qu'il ferait passer un film de David Lynch pour un Oui-Oui : sous ses airs gentiment couillons, votre ami n'est pas loin du Prix Nobel d'Economie... - Il trouve des surnoms à chaque personne qu'il rencontre
Magic, His Airness, The King, Durantula, The Glove, The Answer, AK47, The Mailman, Black Mamba, The Big Ticket, Superman, Vinsanity, Flash, et la liste est longue : tout joueur NBA qui vaut mieux qu'un clou rouillé se voit affublé d'un surnom qui claque dès qu'il enquille ses premiers points. Votre ami aura tôt fait de vous renommer Waterman, juste parce qu'il vous a croisé une fois à la fontaine à eau. - Il ne parle qu'en top
Et c'est ce qui le rend exceptionnel, pour être honnête ! Allez, pour vous mettre l'eau à la bouche à quelques heures d'une reprise tant attendue, un top 10 des plus beaux dunks de la saison dernière et de la finale. Cadeau...
Alors, prêts pour la reprise ?